Villefranche-de-Rouergue. Villefranche : les anti masques ne feront pas la loi

Abonnés
  • Place Lescure, le masque n’est pas optionnel.
    Place Lescure, le masque n’est pas optionnel. DDM
Publié le
GDM

Le jeudi matin, les chalands, badauds, curieux, vacanciers, touristes ne manqueraient pour rien au monde l’animation phare de la ville du 1er janvier au 31 décembre. Faut-il rappeler que le marché s’étend de la place de la collégiale jusque sur la totalité des allées Aristide-Briand, en passant par la Halle et la rue Notre-Dame, sans oublier la place André-Lescure. Et c’est sur cette dernière que se sont concentrés, dernièrement, de nombreux manquements au règlement concernant le port du masque. Cet endroit serait même devenu le QG des anti masques et il serait de bon ton, le jeudi matin, de s’y montrer non masqué, un certain boulanger donnant l’exemple… à ne pas suivre.

Zone de non droit ?

En pleine pandémie de Covid-19, en pleine troisième vague de cette crise sanitaire qui n’a pas encore atteint son pic nous dit-on, de nombreuses personnes se sont émues, jusqu’au bureau du maire, de cet état de fait, en demandant au premier édile d’intervenir. La place Lescure serait-elle devenue une zone de non droit ? Que nenni, mais avant de verbaliser, la nouvelle équipe de onze policiers municipaux, sous la direction de Thomas Broc, arrivé il y a peu, privilégie avant tout le dialogue et la pédagogie. Alors, si certains se sont indignés et ont même affirmé que ce fameux boulanger (pour son pain bio) a été verbalisé (135 €) et exclu "sans sommations", il n’en est rien. Le chef de la police municipale tient à préciser que ce commerçant non sédentaire a reçu plusieurs avertissements -alors que le principal intéressé prétend l’inverse- qui n’ont, semble-il, eu aucun effet si ce n’est d’accentuer sa provocation à ne pas porter le masque. Ce dernier aurait aussi présenté un certificat médical non valide. Un certificat de complaisance qu’aurait reconnu son prescripteur.

"Nous vivons un contexte sanitaire difficile qui demande de la solidarité pour l’ensemble de nos concitoyens qui viennent sur la commune. Il y a les lois de la République. L’état a rendu obligatoire le port du masque. Les policiers et les gendarmes sont chargés de le faire respecter. La Fédération des commerçants non sédentaires revendique elle-même de faire appliquer le port du masque afin d’éviter toute fermeture administrative du marché", insiste le maire, Jean-Sébastien Orcibal. Rappelez-vous aussi, lors du premier confinement, les marchés de plein vent étaient alors interdits. Il ne faudrait donc pas que la bêtise de certains et le non-respect du règlement de quelques-uns soient préjudiciables à la majorité des commerçants et chalands respectueux des autres… Certains commerçants ne viennent plus d’ailleurs place Lescure pour ne pas être mélangé à la façon de faire de certains, à commencer par ce boulanger qui aurait également provoqué les gendarmes. "L’attitude de ce commerçant, qui n’est pas passive mais revendicative concernant le port du masque, n’est pas concevable. Son comportement n’est pas approprié dans le contexte sanitaire actuel qui demeurera ainsi vraisemblablement jusqu’à l’automne, jusqu’à ce qu’il y ait une immunité collective. Il a provoqué un attroupement autour de son stand de manière illégale en proposant alcool et pizzas. Un délit passible d’une peine d’emprisonnement". Son entreprise a donc été exclue du marché jusqu’au 31 décembre car c’est en janvier que les autorisations des commerçants non sédentaires sont à nouveau étudiées. Depuis, ce boulanger est revenu en tant que chaland sur le marché afin d’essayer de lancer une pétition en sa faveur et parle d’intenter une action en justice. Le maire indique que "l’arrêté d’expulsion, comme tous les autres arrêtés municipaux, a été envoyé au Comité de légalisation de la préfecture de l’Aveyron qui l’a validé et soutenu".

Un autre commerçant, qui propose du vin à la dégustation, a aussi fait l’objet d’un rappel à la loi mais celui-ci n’est pas du tout dans le même état d’esprit que le cas précédent. Il admet s’être fait déborder par sa clientèle sur son stand lui intimant pourtant de s’éloigner. Les files d’attente à la française sont, il est vrai, moins disciplinées que nos jardins…

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?