Pascale Rodrigo, sous-préfète de Villefranche-de-Rouergue : "Je crois en la Bastide de Villefranche"

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  • La sous-préfète Pascale Rodrigo quitte Villefranche-de-Rouergue pour Bellac-Rochechouart.
    La sous-préfète Pascale Rodrigo quitte Villefranche-de-Rouergue pour Bellac-Rochechouart. Photo MCB
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Pascale Rodrigo quitte aujourd’hui Villefranche-de-Rouergue pour la sous-préfecture de Bellac-Rochechouart en Haute-Vienne.

Après 29 mois passés à la sous-préfecture de Villefranche-de-Rouergue, et suite au décret officiel en date du 12 mai du Président de la République, Pascale Rodrigo part aujourd’hui pour Bellac-Rochechouart, en Haute-Vienne. Une affectation sur un secteur plus vaste que l’arrondissement de Villefranche – qui a constitué son premier poste comme sous-préfète – pour cette ancienne responsable de Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l’emploi). Aussi, ce n’est pas sans un petit pincement au cœur que cette femme de 58 ans, attachante car tout en sensibilité et retenue, qui place son devoir et sa volonté de servir l’état au premier plan, quitte un secteur qu’elle a appris à aimer.

Que ressentez-vous ?

Je pars avec beaucoup d’émotion car j’ai travaillé avec de nombreux acteurs, que ce soit les élus, les représentants du monde économique, les associations ou encore les intervenants culturels. Et j’ai vu tellement d’énergies, de créativité, de volonté en Aveyron, j’ai lié tellement de relations, de connaissances que c’est difficile de tourner cette page. J’ai été très bien accueillie dans ce département et cette chaleur humaine ne s’est jamais démentie. Je reçois beaucoup de marques de sympathie comme celle du Souvenir Français…

Comment avez-vous vécu ici ?

Je suis originaire du nord du Puy-de-Dôme mais, en deux ans et demi, je n’ai fait le déplacement que sept fois pour aller chez moi. J’ai habité Villefranche, j’ai été habitante et engagée sur ce territoire. Je suis allée inaugurer de nombreuses réalisations dans les communes de l’arrondissement de Villefranche, des quantités d’équipements structurants, importants pour accueillir de nouveaux habitants et proposer ainsi toute une gamme de services.

N’est-ce pas un peu frustrant de partir après seulement 29 mois passés ici ?

C’est une course contre la montre et une activité dense dans laquelle on s’engage. Il peut y avoir un aspect frustrant mais certains des équipements que j’ai inaugurés ont été projetés avant moi alors ça m’a rendu réaliste. Le sous-préfet est un passeur de relais. J’ai commencé à travailler pour mon successeur depuis dix-huit mois en structurant les dossiers et en laissant des notes, des tableaux. Toute l’équipe et le secrétaire général sont aussi des éléments permanents et la mémoire vivante de la sous-préfecture afin que le nouveau sous-préfet soit immédiatement actif et mette ses pas dans les miens, comme moi dans ceux de mes prédécesseurs. C’est un passage de relais dans la souplesse et la rapidité. Je ne croiserai pas Guillaume Raymond, le nouveau sous-préfet, mais nous communiquons beaucoup car ma responsabilité est de veiller à ce que la succession se fasse de manière aisée et fluide.

Quel regard portez-vous sur cet arrondissement ?

Je formule beaucoup d’espoir pour la Bastide de Villefranche dans laquelle l’état s’investit énormément. C’est un des gros dossiers sur lequel j’ai travaillé, en partenariat avec les municipalités successives. J’ai aussi beaucoup d’espoir en Decazeville qui est en train de se transformer. Ce qui est intéressant sur cet arrondissement c’est que les élus ont bien compris les enjeux. De par mon expérience professionnelle, j’ai aussi essayé d’apporter ma relation au social et à l’entreprise.

Quel est votre sentiment sur ce poste de sous-préfet ?

C’est un poste magnifique d’être haut fonctionnaire, sous-préfet, dans les territoires. On dit souvent que les hauts fonctionnaires sont déconnectés des réalités. Ce n’est pas vrai. Représenter l’état dans les territoires, c’est ce qui fait notre force et notre honneur.

Ce n’est qu’un au revoir ?

J’espère avoir autant apporté aux Aveyronnais que ce qu’ils m’ont donné. C’est aussi un pan de ma vie personnelle qui se ferme mais je reviendrai dans certains lieux pour le plaisir d’y séjourner et aussi voir comment ont prospéré les projets que j’ai accompagné car j’ai complètement foi dans les élus de ce territoire.

Quel sera votre premier rendez-vous en arrivant en Haute-Vienne ?

Ce qui marque la prise de fonction d’un sous-préfet, c’est le dépôt de gerbe aux monuments aux morts. C’est donc ce que je ferai, en premier, lundi 31 mai, à Bellac et à Rochechouart. Je me rendrai aussi au village martyr d’Oradour-sur-Glane. J’avais déjà ressenti le poids de l’Histoire, à Tulle, où j’ai été en poste, et où la même division SS avait pendu 99 personnes aux balcons, le 9 juin 1944, avant de se diriger vers Oradour. Je m’attends à un moment particulièrement émouvant.

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