Course-poursuite dans le Vallon : le multirécidiviste condamné à trois ans de prison ferme

  •  "Manifestement, vous ne comprenez rien", a lancé la présidente d'audience au prévenu.
    "Manifestement, vous ne comprenez rien", a lancé la présidente d'audience au prévenu. - Illustration
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À 36 ans, l'homme porte trace de 33 condamnations sur son casier judiciaire.

« Manifestement, vous ne comprenez rien », n’a pu s’empêcher de lancer la juge Mandana Samii au prévenu qui se présentait une nouvelle fois devant elle, ce vendredi. À 36 ans, cet homme, originaire de Lille et père de trois enfants, compte 33 condamnations à son casier judiciaire. Cette fois, il était poursuivi pour de nombreux faits : conduite sans permis, sans assurance, refus d’obtempérer, mise en danger de la vie d’autrui… Tout cela, en une seule soirée.

Course-poursuite

C’était le 19 mai dernier, dans le Vallon. Peu avant le couvre-feu, à 21 heures, il circule à Saint-Christophe avec deux amis. À l’entrée du village, les gendarmes procèdent à un contrôle de routine. Sans permis et sous le coup d’une condamnation avec sursis de 10 mois, l’homme refuse de se faire contrôler, « par peur de retourner en prison », dit-il. Il fait alors demi-tour, plein gaz, direction Valady. Pour l’appréhender, un véhicule de gendarmerie est mis en travers de la chaussée. Rien n’y fait, le prévenu le percute et repart de plus belle sur la RD11, direction Auzits. Des pointes à 150, 160 km/h sont relevés, le fuyard prend tous les risques pour échapper aux forces de l’ordre : dépassements sans visibilité, circulation sur la voie de gauche malgré un séparateur… « Heureusement, il n’y avait pas grand monde ce soir-là, grâce au couvre-feu », expliquent deux gendarmes, présents sur les lieux, devant le tribunal.

Finalement, « comme le veut la procédure », ils laissent fuir le conducteur, pour « éviter de mettre en danger les utilisateurs de la route ». L’homme est rapidement identifié, grâce à sa plaque minéralogique et les caméras de vidéoprotection. Interpellé ce mercredi à son domicile dans l’Hérault, il avait pris le soin entre-temps de changer sa plaque. Devant le tribunal, il « assume » ses faits et gestes. Et demande seulement « à être jugé par rapport à ma personnalité, pas mon casier comme tout le temps ! ». « Je suis un gentil garçon, je suis un travailleur – il est mécanicien à son compte, NDLR –, un père de famille, pas un toxicomane, un mec qui fout la merde. Je sais qu’il faut que j’arrête de conduire sans permis », explique-t-il, soutenu par sa compagne, dans l’attente d’un heureux événement.

« Le débat n’est pas de savoir si vous êtes gentil ou pas mais c’est de savoir comment protéger la société et les forces de l’ordre de vos faits. Et pour cela, il n’y a qu’une solution : la prison ferme », rétorque la substitut du procureur, Esther Paillette, avant de requérir une peine de trois ans d’emprisonnement. Le tribunal a suivi cette demande.

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 2 années Le 05/06/2021 à 04:03

Quid du mandat de dépôt ?