Saint-Geniez-d'Olt : Musiques en vallée d’Olt songent à Mendelssohn
L’association "Orgues et Musiques" à Saint-Geniez-d’Olt organise le Festival musiques en vallée d’Olt et l’académie depuis près de trente ans. Autour de Jean-Paul Duvivier, elle regroupe des bénévoles passionnés, amoureux de la musique, attachés au lien entre jeunes musiciens, virtuoses et habitants pour animer le village, faire découvrir le patrimoine et rendre la musique accessible.
Près de trente ans que des virtuoses jouant parmi les plus grands orchestres du monde se donnent une respiration au festival en vallée d’Olt. "Musiques en vallée d’olt", tel serait la dénomination appropriée à cet événement qui irriguera Saint-Geniez avec une excursion à Saint-Côme, du 20 au 30 juillet. La cité marmotte vit au rythme de "la grande musique" comme on dit. De la musique tout simplement. Celle "qui donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée" écrivit Platon. Pour ce faire, ces fidèles musiciens sont choyés ainsi que les quelque 75 stagiaires accueillis dans le cadre de l’Académie par les bénévoles de l’association. "C’est l’amour de la musique, contribuer à l’animation du village, partager", résume Jean-Paul Duvivier, président, plutôt "coordinateur", préfère dire ce passionné de Bach. Mais cet été, le programme définit par Céline Nessi, directrice artistique, met l’accent sur Mendelssohn autour du thème "le Songe d’une nuit d’été". Beau programme qui laisse rêveur après une année morte et morne. Ces bénévoles passionnés ont réussi le coup de maître d’organiser le festival sans certitude, avec l’appui des musiciens acceptant de doubler leurs concerts. Chacun connaissant depuis le temps sa partition, la composition fut possible : à Martine le sens de l’hospitalité, en charge de l’accueil pour briser la glace et de l’hébergement, ouvrant sa porte (et son réfrigérateur !) aux musiciens en herbe, à la délicieuse Odile qui se plie en quatre pour tisser du lien avec les commerçants et faire entendre la voix du festival (elle est aussi choriste), en passant par Brigitte pour mettre aussi son cœur à l’ouvrage. Bref, la musique réunit une belle famille qui, depuis deux ans, organise aussi un concert des stagiaires à l’Ehpad, reliant ainsi les générations. "Tout le monde est ému." Une alchimie qui atteint la grâce par la qualité des concerts ou, tout simplement, par la déambulation des jeunes musiciens dans la cité marmotte. À noter comme nouveauté cette année, un concert au barrage de Castelnau le 29 juillet, à 14 heures, avec des navettes pour assister aux aubades. Saint-Geniez vit pendant dix jours au tempo de la musique. "Si un musicien se sent bien, il joue bien", résument en chœur les bénévoles. Et comme il revient chaque été, l’accord est trouvé. Musiques en vallée d’Olt essaiment ainsi des centaines de prodiges qui ont fait leur gamme à Saint-Geniez. Et c’est sans doute la plus belle réussite des bénévoles : avoir fait grandir des musiciens.
Le programme
Mardi 20 juillet, 20 h 30, cloître de Saint-Geniez, œuvres de Louis Spohr et de Mendelssohn. Jeudi 22 juillet, 20 h 30, place de Saint-Côme-d’Olt, pièces de Schubert, de York Bowen, de Mendelssohn. Vendredi 23 juillet, à 18 h 30 et à 20 h 30, à l’auditorium de Saint-Geniez, œuvres de Mendelssohn et de Fauré. Samedi 24 juillet, à 18 h 30 et à 20 h 30, à l’auditorium de Saint-Geniez, œuvres de Camille Saint-Saëns, de Madeleine Dring, de Mendelssohn, de Jean-Françaix. Lundi 26 juillet, à 18 h 30 et à 20 h 30, auditorium de Saint-Geniez, pièces de Mendelssohn, de Shostakovitch, de Dubois. Mardi 27 juillet, 20 h 30, cloître de Saint-Geniez, œuvres de Telemann, de Mozart, de Kuusisto, de Rombert, de Mendelssohn. Jeudi 29 juillet, 20 h 30, Sainte-Eulalie-d’Olt, concert des étudiants. Vendredi 30 juillet, 20 h 30, cloître Saint-Geniez, œuvres de Mendelssohn, de Jean Françaix, de Mozart.
Renseignements et réservations au 05 65 70 43 42
"Il faut que la vie redémarre !" Céline Nessi, flûtiste à l’orchestre de l’opéra de Paris et directrice artistique du festival Musiques en vallée d’Olt. Une envie conjuguée à la joie de jouer au bord de la rivière Lot. "On est toujours triste de partir quand on se retrouve devant un café le samedi matin après la dernière." Il faut dire que virtuoses et stagiaires de l’académie vivent en osmose pendant dix jours avec bénévoles et habitants. C’est ce qui fait "la particularité" comme elle le souligne, de ce festival. "Ils se sont approprié le festival", dit même Céline Nessi en parlant des musiciens professionnels, fidèles au rendez-vous estival de Saint-Geniez. Pour la première fois, un nouveau musicien fait son entrée, Corentin Bordelot, mais qui n’est finalement pas un inconnu pour la cité marmotte. En effet, ce musicien est venu quatre fois en qualité de stagiaire à Saint-Geniez. "Il m’a dit qu’il n’y a rien qu’il me fait plus de plaisir de revenir à Saint-Geniez où j’ai gardé des bons souvenirs." C’est dire le lien entre musiciens professionnels, à la carrière internationale pour certains, et le village de 2000 habitants en Aveyron. "Saint-Geniez est célèbre dans le monde des musiciens", affirme Céline Nessi. Il faut dire qu’entre 80 à 100 musiciens en herbe jouent chaque été depuis près de 30 ans dont la majorité devient professionnelle. Cette affinité explique l’envie de doubler les concerts face aux jauges imposées et de jouer en extérieur. "C’est intense, c’est la joie de partager, enseigner le jour, jouer le soir", ajoute Céline Nessi qui, avec la musique "souvent joyeuse" de Mendelssohn, amène "des bulles de champagne, ça va faire du bien." Tout est dit.
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