Salles-Curan. Auteur et éditrice à Paris, Sylvie Gracia est une "dénicheuse de jeunes pépites"

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  • Née à Salles-Curan, Sylvie Gracia a fait une bonne partie de sa carrière aux éditions du Rouergue, où elle avait été recrutée par Danielle Dastugue après la sortie  de son premier roman, "L’été du chien", en 1996, chez Gallimard. En 2019, elle a tourné la page et rejoint L’Iconoclaste, jeune maison située à Paris. 	Rui Dos Santos
    Née à Salles-Curan, Sylvie Gracia a fait une bonne partie de sa carrière aux éditions du Rouergue, où elle avait été recrutée par Danielle Dastugue après la sortie de son premier roman, "L’été du chien", en 1996, chez Gallimard. En 2019, elle a tourné la page et rejoint L’Iconoclaste, jeune maison située à Paris. Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Originaire de Salles-Curan, elle a longtemps travaillé aux éditions du Rouergue, où elle s’est fait connaître grâce à un roman, paru chez Gallimard, et qui s’est beaucoup vendu à La Maison du Livre à Rodez. En 2019, elle a rejoint L’Iconoclaste, située dans la capitale, où elle cherche à "découvrir les talents de demain".

Iconoclaste : qui cherche à détruire tout ce qui est attaché au passé, à la tradition". Voilà pour la définition officielle du Petit Larousse illustré. C’est également le nom d’une maison d’édition, située à Paris, au sein de laquelle travaille Sylvie Gracia. Femme de lettres aveyronnaise, elle baigne dans cet univers depuis plusieurs décennies.

Elle a vu le jour à Salles-Curan, en 1959, dans la maison familiale, d’un père réfugié espagnol, arrivé à l’âge de 10 ans, et d’une mère du pays, née Joulié. Elle a grandi sur le Lévézou pendant sept ans, avant de s’installer à Rodez, puis à Montpellier, où elle a suivi des études de philosophie. L’année de ses 21 printemps, la jeune femme est alors montée à la capitale pour intégrer le CFJ (centre de formation

des journalistes), rue du Louvre. "Il y avait encore, à l’époque, une tradition bien marquée pour la presse écrite, la plus valorisante, se souvient-elle. Et puis, de toute façon, j’ai débarqué avec mon accent du sud et on m’a fait comprendre que je ne ferai pas de télé nationale, ni de radio nationale". Elle s’est retrouvée dans plusieurs titres mais plutôt comme secrétaire de rédaction. "Je n’ai vraiment pas trouvé mon compte", regrette-t-elle.

Du coup, après un crochet par Lyon et Toulouse, elle s’est alors diversifiée avec un peu de communication, mais aussi de la formation. Et surtout de l’écriture. Intitulé "L’été du chien", sorti, en 1996, dans la collection L’Arpenteur chez Gallimard, son premier roman s’est bien vendu. Notamment à La Maison du Livre à Rodez, qui appartenait alors aux éditions du Rouergue, propriété de Danielle Dastugue. Celle-ci a voulu la rencontrer, d’autant plus quand elle a pris connaissance de ses origines aveyronnaises.

Belle complicité avec Olivier Douzou

Et elle lui a proposé de "rester basée à Paris et de créer une collection de romans". Sylvie Gracia n’a pas oublié : "J’avais dix-huit mois pour trouver de bons textes à éditer. J’ai dit "Oui" tout de suite. On ne réfléchit pas. Mais, même si on ne peut pas refuser une telle proposition, je suis rentrée par le train de nuit et je n’ai pas fermé l’œil".

Tout en continuant à écrire, elle a donc lancé et dirigé durant plus de vingt ans "La Brune", une collection de littérature générale pour adultes. Le départ a eu lieu sur les chapeaux de roue avec Isabelle Rossignol et "Petites morts" dès 1998 (puis trois autres collaborations) et Antoine Piazza avec "Roman fleuve", inscrit sur la liste du Prix Femina, encensé par Bernard Pivot, bénéficiant

d’un article dans "Le Monde", de quatre pages également dans "Télérama". Elle se souvient très bien de la formule répétée à l’envi par Danielle Dastugue : "Si on ne fait pas de chiffre, on doit faire de l’image !". Sylvie Gracia a ensuite découvert des auteurs comme Claudie Gallay, Alexandre Seurat ou Julia Kerninon. Elle a

aussi "pris beaucoup de plaisir" à travailler avec Olivier Douzou sur les collections jeunesse. Sans oublier également celles dédiées aux adolescents. "Entre 2000 et 2008, on en a sorti une tous les deux ou trois ans", confirme l’Aveyronnaise, pas peu fière.

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