Rodez. Visiolab, "l'atelier créatif" des Aveyronnais Julien Cabiac et Samuel Maffre

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  • Samuel Maffre et Julien Cabiac : "Nous avons façonné notre métier autour d’une amitié d’enfance et d’une passion commune pour l’image de synthèse." Visiolab
    Samuel Maffre et Julien Cabiac : "Nous avons façonné notre métier autour d’une amitié d’enfance et d’une passion commune pour l’image de synthèse." Visiolab
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Aurélien Delbouis

Créée par deux Aveyronnais, la société est devenue l’un des experts nationaux des images de synthèse dans le secteur de l’immobilier et de l’événementiel.

Plus jeunes, ils se voyaient bien à la tête d’un skate shop ou d’une boutique de musique. La vie et un peu de chance en ont décidé autrement. Aujourd’hui directeurs associés de Visiolab, société française spécialisée dans la modélisation 3D, Julien Cabiac et Samuel Maffre viennent d’investir de nouveaux locaux, franchement accueillants, au 5 rue de la Pomme à Toulouse.

Il est loin, en effet, le temps où les deux Ruthénois se retrouvaient place Foch à Rodez pour des après-midi skate. Loin aussi leurs premières amours pour le montage vidéo. Quoi que ! "On a toujours apprécié travailler sur Director, Flash, la suite Adobe pour monter de petites vidéos, rembobine Julien. En 2001, nous avons été sollicités pour produire une petite visite virtuelle, en 3D. Sans le savoir, Visiolab est née avec ce premier contrat."

Fans de glisse, les deux Ruthénois décident de prendre la vague. Celle de la 3D, encore balbutiante en ce début des années 2000. "On a appris sur le tas, résume Samuel. À cette époque, il n’y avait pas d’école de la 3D ; internet commençait à peine à exister."

L’aventure Visiolab débute véritablement avec un promoteur immobilier qui souhaite proposer à ses clients des visites virtuelles de biens à vendre. "Tant bien que mal, on a réussi à répondre à la demande, poursuit Julien. Notre rôle était alors, il est toujours identique aujourd’hui, de donner vie à des projets immobiliers grâce à des solutions immersives et innovantes, la réalisation d’images de synthèse fixes ou animées." Soucieux de développer son champ d’action, Visiolab développe aussi des catalogues virtuels. "Début 2000, on a eu l’opportunité de développer les catalogues pour les fourragères de la RAGT à Rodez. Sur CD-ROM" s’amuse Samuel. Un autre temps !

Euro de foot et Festival de Cannes

Vingt ans plus tard, Visiolab a laissé les CD-ROM ; passant maître dans la modélisation immobilière en 3D. Visiter virtuellement un futur logement, visionner en 3D un projet de résidence immobilière, configurer une cuisine ou modéliser un concert au Stade de France... Visiolab sait faire ! Scénographier la fan zone du dernier Euro de football sur le Champ de Mars à Paris ou une soirée organisée en marge du Festival de Cannes… Là encore le studio touche sa bille ! Car si les promoteurs, architectes et architectes d’intérieur représentent 70 % de la clientèle de la PME toulousaine, les agences de communication et d’événementiel assurent plus ou moins le reste de l’activité. Une respiration pour le duo

qui aime se frotter aux demandes un peu folles des promoteurs de soirées. "C’est un complément agréable de notre activité principale dans l’immobilier qui répond à un process un peu plus industrialisé, valide Samuel. Dans l’événementiel, il nous faut retranscrire ce que les agences, les metteurs en scène ont dans la tête. Savoir se projeter : modéliser un hôtel, une salle de réception, une cérémonie d’ouverture comme ce fut le cas lors du dernier Euro de football en France. Montrer le déroulé de la soirée, un tableau avec des personnages animés…"

Une immersion dans un monde de paillettes, mondain à souhait, qui les a conduits à Cannes et son festival à plusieurs reprises. À Visiolab, on doit par exemple la scénographie de la soirée inaugurale du dernier "Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal" en 2008. "Un excellent souvenir", apprécie encore Julien. De l’autre côté de l’Atlantique, la PME toulousaine a aussi mis ses talents à profit pour se figurer ce que sera le futur spectacle du Cirque du soleil et son univers fantastique, où la poésie et l’imagination sont reines. "Ce sont toujours des projets très agréables mais qui, avec le Covid, se sont faits un peu plus rares ces derniers temps", résume Julien.

Cette crise sanitaire qui a aussi perturbé le calendrier de la société toulousaine. "Nous venions d’emménager dans nos nouveaux locaux quand la crise a éclaté, explique le duo. À cette époque-là, nous envisagions encore de nous implanter à Paris en prévision notamment des Jeux olympiques d’été de 2024."

"Gestion à l’Aveyronnaise !"

Mais le Covid et la démocratisation du distanciel ont légèrement rebattu les cartes. "Nous irons à Paris peut-être plus tard, poursuit Julien. Mais dans un premier temps nous préférons nous consacrer à l’essentiel, à ce que l’on sait faire le mieux. Cette année a été très singulière : notre phase de croissance, de recrutement a pris un tout petit coup d’arrêt. L’heure est encore à la prudence… à l’aveyronnaise", sourit Julien.

Visiolab n’en affiche pas moins une santé de fer ! Avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 1,8 million d’euros, en progression constante depuis sa création. Un succès qui tient évidemment au positionnement de la PME, à son antériorité sur le marché face à des mastodontes qui poussent çà et là, sa fidélité et sa grande expertise sur un marché en constante mutation : "pas toujours évident à appréhender."

Il tient aussi à ses salariés – ils sont 20 – aux profils toujours plus experts. "Ce sont quand même des profils assez atypiques et assez recherchés. Il faut être à la fois un peu artiste et plutôt bon en maths pour appréhender le logiciel 3D. Il faut aussi une patte, une signature Visiolab", poursuit Julien qui se félicite ici d’un turnover réduit à la portion congrue : "Les gens se plaisent chez nous !" Ce succès tient enfin à la veille continue et attentive d’un secteur en passe, lui aussi, de vivre une prochaine petite révolution.

"Nous nous devons d’être créatifs, d’innover constamment pour rester à la pointe, résume le duo qui s’intéresse d’ailleurs aujourd’hui à la 3D en temps réel, la réalité augmentée. Nous n’en sommes encore qu’aux prémices mais tout va se développer très vite. Il sera alors possible de visiter un lieu de façon complètement immersive sans forcément porter un casque qui fait mal à la tête", prophétise Samuel.

Pour s’en convaincre, il suffit de reprendre les déclarations de Marc Zuckerberg lors du dernier salon Vivatech, le rendez-vous annuel consacré à l’innovation technologique et aux start-up. "Vous savez, à l’avenir, tous les médias, tous les arts, tous les écrans de télévision n’auront plus besoin d’exister physiquement. Vous pourrez projeter des images n’importe où avec vos lunettes de réalité augmentée. Et le Graal sera de pouvoir projeter des hologrammes, et avoir la sensation que la personne est présente avec vous dans la même pièce.". L’aventure Visiolab ne fait que commencer.

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