Le sort des personnes transgenres dans les prisons inquiète

  • En cas d’incarcération, les personnes transgenres sont plus vulnérables que le reste des détenus
    En cas d’incarcération, les personnes transgenres sont plus vulnérables que le reste des détenus xijian / Getty Images
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Relaxnews

(ETX Daily Up) - Discriminations, violences, et négation de l'identité de genre... Les lieux de privation de liberté sont extrêmement défavorables aux personnes transgenres. Tel est le constat du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, qui appelle à la dignité de cette population, et au respect de son droit d'autodétermination.

En cas d'incarcération, les personnes transgenres sont plus vulnérables que le reste des détenus : ce sont les conclusions de Dominique Simonnot, qui appelle à "adapter le principe général d'égal respect de la dignité à la situation particulière de ces personnes". Dans l'avis qu'elle a envoyé aux ministres de l'Intérieur, de la Santé et de la Justice, le Contrôleur des prisons met en garde contre la prise en charge "souvent attentatoire aux droits fondamentaux" des personnes transgenres dans les lieux d'enfermement.

L'affectation, les fouilles ou la poursuite des traitements médicaux des détenus sont souvent problématiques dans les lieux de privation de libertés. Pour rappel, depuis 2010, la CGLPL a été saisie une quarantaine de fois pour enquêter sur les conditions de détention des personnes transgenres. Les fouilles sont dans la majorité des cas effectuées -par palpation-, par un agent du même sexe anatomique que la personne fouillée. En prison, les personnes transgenres sont soit incarcérées dans des secteurs ne correspondant pas à leur identité de genre, soit affectées en détention ordinaire.

Le Contrôleur pointe également les violences dont sont victimes ces personnes, et souligne l'inadéquation des solutions adoptées pour les protéger. En effet, les personnes transgenres sont souvent isolées du reste de la population carcérale, "une pratique discriminante et ségrégative", d'après le rapport.

"L'expression de leur genre est souvent annihilée ou limitée", d'après les observations de Dominique Simonnot. En effet, les personnes transgenres ne peuvent pas porter de vêtements féminins dans des établissements masculins.

Enfin, l'autorité indépendante souligne le manque d'accompagnement par les médecins, ainsi que les difficultés pour les détenus à poursuivre leur traitement hormonal.

Le Contrôleur plaide pour une évolution des cadres juridiques et législatifs, passant par le dialogue avec les détenus transgenres, et la familiarisation des professionnels aux enjeux de la transidentité. Selon Dominique Simonnot, les personnes transgenres devraient être consultées systématiquement sur leur souhait d'affectation.

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