Cap-d’Agde et Grau-d’Agde, dans l’Hérault, bienvenue à "Aveyron sur mer"

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  • Gilles Couchet, coresponsable de l’agence immobilière Acapulco basée au Cap, est Aveyronnais et travaille avec beaucoup de ses "compatriotes". Il gère notamment une soixantaine de logements appartenant à des Aveyronnais.
    Gilles Couchet, coresponsable de l’agence immobilière Acapulco basée au Cap, est Aveyronnais et travaille avec beaucoup de ses "compatriotes". Il gère notamment une soixantaine de logements appartenant à des Aveyronnais.
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RICHAUD Guilhem

Au début des années 1970, les fonds des Aveyronnais, notamment, ont permis la création de la station balnéaire d’Agde qui ont investi pour acheter des appartements au Cap comme au Grau. Depuis, ils sont peu à avoir vendu. Et chaque été, ils sont très nombreux à s’y retrouver.

Le ballet démarre chaque année dès que les beaux jours reviennent. Les ponts du mois de mai sont souvent l’occasion pour les Aveyronnais de prendre la route vers la mer. Et le confinement de cette année n’a pas perturbé cette tradition. Depuis, chaque week-end, et sur des périodes plus longues pendant les vacances d’été, ils prennent leurs quartiers dans la station balnéaire. Il ne faut pas aller chercher bien loin pour les trouver. Sur les parkings du Cap-d’Agde comme du Grau, les plaques d’immatriculation "12" sont nombreuses.

Depuis le début des années 1970 et la création de la station, dans le cadre de la mission Racine, pensée pour développer le tourisme sur la côte méditerranéenne, Agde est devenu un lieu de détente et de refuge pour les Aveyronnais désireux de prendre une pause, un peu de vacances, où seulement de venir faire la fête quelques jours. Et on est bien loin des clichés des plages et du camp naturiste, qui ne sont qu’une petite part de ce qu’est Agde, qui accueille chaque été des millions de touristes. La ville est avant tout, pour les Aveyronnais, un endroit où ils aiment se retrouver en famille.

"On en est aujourd’hui à la troisième génération d’Aveyronnais qui sont présents à Agde, au Cap comme au Grau", détaille Gilles Couchet, coresponsable de l’agence immobilière Acapulco, située à quelques mètres seulement du port de plaisance du Cap-d’Agde. Associé depuis 20 ans, il connaît bien le sujet. Pour cause, il est originaire de Flagnac. Très jeune, il est d’abord parti à Paris travailler l’été, pendant sept ans, dans des brasseries aveyronnaises. C’est son père, chaudronnier, qui lui fait découvrir la côte lorsqu’il a eu une opportunité de venir travailler dans le Sud. Lui passe un BTS d’électricien, puis après l’Armée, décide de s’installer dans la station.

C’est là qu’il fait la rencontre des responsables de l’agence Acapulco, fondée en 1976, qui aide les propriétaires à acheter ou à vendre des appartements sur le littoral, mais qui fait aussi, de mai à septembre, beaucoup de gestion locative. Ils lui proposent alors de travailler avec eux. Même s’il n’y connaît pas grand-chose, il accepte et se forme sur le tas. Attiré notamment par le cycle très saisonnier de son activité, même si les ventes, notamment, se font plutôt en période hivernale, il se lance et y prend rapidement goût.

Logiquement, il a très vite des clients aveyronnais, heureux de travailler avec l’un des leurs. "Ils sont nombreux ici, confirme-t-il. Quand la station s’est créée dans les années 1970, les Aveyronnais ont cru au Cap-d’Agde et ont investi. Ils ont fait partie des premiers à penser que ça fonctionnerait alors que les Agathois eux-mêmes n’y croyaient pas ou peu."

Voilà pourquoi les Aveyronnais se retrouvent aujourd’hui, si nombreux à posséder des propriétés sur place. Ils ont eu le nez creux et acheté au moment où les logements étaient relativement peu chers. Avec, souvent, une répartition bien précise. Les Millavois et les Sud-Aveyronnais ont plutôt investi dans des bungalows dans les campings, moins coûteux. La classe moyenne du Nord-Aveyron et de Rodez a elle misé sur le Grau-d’Agde. Ceux qui avaient davantage de moyens ont parié, avec succès, sur le Cap.

Pas là pour faire des affaires

Depuis, les Aveyronnais continuent à investir. Gilles Couchet qui sur son parc de 250 locations saisonnières en gère plus de 60 appartenant à des Aveyronnais assure également faire une dizaine de ventes par an à des "compatriotes". "Aujourd’hui, leur demande principale est d’avoir des logements avec une vue sur la mer, reprend l’agent. Ceux qui ont des bateaux recherchent également des accès directs à la mer. Au Grau, on est plus sur un profil de familles qui recherchent un extérieur."

Du côté des ventes, elles sont rares. L’agent immobilier assure même que ceux qui l’ont fait il y a quelques années s’en mordent parfois aujourd’hui les doigts. "J’ai des clients qui ont vendu il y a une dizaine d’années qui veulent racheter, raconte-t-il. Ils étaient lassés et voulaient voir autre chose. Et puis finalement, ils se rendent compte qu’ils n’ont pas retrouvé ailleurs ce qu’ils avaient ici."

En sachant que la station vit, avec les nombreux programmes de rénovation lancés ces dernières années, mais aussi les nouvelles constructions, une nouvelle jeunesse. Avec des prix qui ont fortement grimpé. "Il y a aussi ceux qui vendent parce qu’ils veulent racheter plus grand pour pouvoir accueillir leur famille, reprend Gilles Couchet. On a également ceux qui souhaitent acheter le logement des voisins pour leurs enfants ou petits-enfants." Et reconstituer ainsi leur petite tribu, même quand ils s’éloignent de l’Aveyron.

Étonnamment, si les Aveyronnais sont nombreux à s’être installés dans ce qui est la première station balnéaire d’Europe, ils sont finalement très peu à y venir faire des affaires. Contrairement à Paris, où beaucoup de brasseries et restaurants sont tenus par des Aveyronnais d’origine, ce n’est pas le cas, à quelques exceptions près à Agde. "Ils sont ici pour les vacances et le plaisir, conclut l’agent immobilier. Par pour le business. Ça, ils le font ailleurs. Quand ils viennent se poser ici, ils ne veulent qu’une chose : en profiter."

guilhem richaud

Des habitudes de mai à septembre

Il ne faut pas longtemps pour repérer des Aveyronnais sur l’un des parkings qui longe la marina du Cap-d’Agde. Ici, les plaques d’immatriculation "12" sont nombreuses. Pierre et Céline, 59 ans tous les deux viennent de se garer. Ils vont prendre leur petit-déjeuner sur le port. Un rituel qu’ils ont chaque matin depuis plus de 25 ans qu’ils viennent chaque été ou presque, dans leur appartement que les parents de Pierre ont acheté dans les années 1980 au Cap-d’Agde. Toute l’année, ils habitent à Onet-le-Château. "On vient chaque été pendant les congés pendant deux ou trois semaines, racontent-ils. Et régulièrement ensuite pour des week-ends où lors des ponts notamment au mois de mai, dès qu’il refait beau."Ce qu’ils aiment ici, c’est évidemment profiter de la station, mais aussi aller visiter les villages de l’arrière-pays héraultais. "On fait le marché de Pézenas le samedi matin, sourit Céline. On va aussi régulièrement faire des randonnées dès que possible." Et évidemment, notamment le soir, "quand il y a moins de monde" ils n’hésitent pas à aller piquer une tête dans la mer.
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