Rodez. Tour de France en Aveyron : "Plus pour une question d’image que pour une question d’argent"
De leur propre aveu, les hôteliers qui reçoivent le Tour n’ont pas grand-chose à y gagner financièrement, dans cette période, l’été, où ils auraient de toute façon rempli leurs chambres…
Une délégation d’ASO, l’organisateur du Tour, était la semaine dernière à Rodez pour visiter les hôteliers de l’agglomération, candidats à réceptionner les coureurs et tout ce que l’épreuve draine de personnes dans son sillage. Autant dire tous les hôtels du secteur ou presque, lesquels ont été sollicités bien en amont, autour du mois d’août, pour réserver les chambres nécessaires au passage de l’épreuve. Clause de confidentialité oblige, personne ne devrait vendre la mèche avant l’officialisation du parcours.
4 600 personnes à la recherche d’une chambre
En ce mois d’octobre, la délégation d’ASO est donc venue pour passer aux choses sérieuses : bien expliquer les consignes essentielles à l’accueil de la Grande boucle. Et notamment les normes sanitaires en vigueur qui interdisent à ASO de mettre désormais plus de deux équipes de coureurs par hôtel. En privilégiant de préférence les chambres individuelles… Cela fait au final, beaucoup de chambres à trouver pour une étape, 2 500 environ.
Car il faut loger, peu ou prou, les 4 600 personnes qui composent cette armée en ordre de marche qui anime la plus grande course cycliste au monde. Coureurs (20 équipes), certes, mais aussi staffs techniques et médicaux, journalistes, Garde républicaine (motards), membres de la caravane publicitaire, chauffeurs et organisateurs…
Ville d’arrivée la veille, Mende n’est pas armé, justement, pour éponger ne serait-ce qu’une partie de l’hébergement nécessaire. Celui-ci se fait donc à Rodez, ville départ, mais aussi la zone ruthénoise, Millau et Villefranche qui sont d’autant plus sollicitées (y compris en marge d’ASO, par beaucoup d’agences spécialisées dans l’événementiel) pour fournir des chambres.
Tourisme pénalisé
Et accorder, de fait, une véritable manne financière, certes éphémère, aux professionnels de l’hôtellerie. Le propos fait sourire Benoît Prat, gérant à Rodez des hôtels Ibis et Ibis Budget et coprésident du club hôtelier de Rodez, réunissant 17 des 21 hôtels du piton et alentour : "Côté financier, c’est bien sûr une belle journée. Mais le passage du Tour pénalise aussi celui des touristes qui constituent notre clientèle estivale, et les moyens séjours qu’ils recherchent. On travaille bien le jour J, beaucoup moins bien le jour suivant… Ce que l’on va gagner, on le perdra ensuite".
Benoît Prat donne la priorité à ASO pour tous ses besoins, mais garde quelques chambres pour ne pas obliger sa clientèle traditionnelle à quitter les lieux. "Au final, l’opération est neutre financièrement, reprend-il. Un samedi soir de juillet, on aurait de toute façon bien travaillé. Il est clair pour nous que l’été ne sera pas meilleur grâce au Tour de France".
"On se doit de jouer le jeu"
Mais il ajoute aussitôt : "On se doit quand même de jouer le jeu. Une étape du Tour, cela fait toujours plaisir, même si le stress est un peu au rendez-vous. Mais on sait tous gérer ces contraintes quand on est un tant soit peu habitué à accueillir des équipes d’où qu’elles viennent et quelle que soit leur discipline sportive. En définitive, recevoir le Tour de France, c’est surtout une question d’image – celle-ci est très positive – et certainement pas une question d’argent".
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