Économie : aux portes du Lévézou, Bass boat Europe spécialisé dans les embarcations pour pêcher tous les carnassiers, maintient le cap

Sous l’égide de Nicolas Delebarre depuis 12 ans, il surfe sur les nouvelles tendances, en important et commercialisant des bass boats, mais aussi des ponton boats, destinés davantage aux familles qu’aux pêcheurs chevronnés, qui se font petit à petit leur place dans les lacs, fleuves et rivières de France.

Nouvelles tendances

Selon une boutade bien connue du secteur, les trois critères principaux pour qu’un commerce prospère sont "l’emplacement, l’emplacement et l’emplacement". Et en la matière, le responsable du magasin Bass boat, à La Primaube, coche toutes les cases, idéalement placé au bord de la D 911 en direction de Millau… et surtout des fameux lacs du Lévezou.

Enseigne historique du nautisme

Cela fait une douzaine d’années que Nicolas Delebarre est aux commandes de cette enseigne historique du nautisme, accolée au magasin Horizon pêche nature. C’est son compagnon de pêche Alain Marragou qui lui a proposé de reprendre l’affaire alors que l’heure de sa retraite approchait après une trentaine d’années à la tête de cette enseigne autour de l’univers du bateau, mais aussi de la pêche.

Nicolas Delebarre a rapidement accepté et, aujourd’hui, même si l’activité "pêche" a disparu, il emploie à La Primaube deux personnes, Michel Hygonnet et Adrien Massol. "Nous vendons des bateaux de toutes tailles, des tout-petits jusqu’au très gros", explique-t-il.

Des bateaux destinés à pêche au black-bass et aux carnassiers

Le magasin en écoule en moyenne une cinquantaine chaque année, mais il ne s’agit pas de n’importe quels bateaux : "Pour la majorité, 90%, ce sont des bass boats, destinés à la pêche au black-bass mais aussi à l’ensemble des carnassiers (brochets, perches, silures et sandres)", détaille Nicolas Delebarre.

Qu'est-ce que le bass boat ?

Le bass boat est originaire des États-Unis. Il est équipé d’une coque en aluminium ou en fibre, de sièges de pêche, de viviers pour maintenir le poisson dans l’eau, de coffres à cannes et de multiples rangements. Le tout est par ailleurs recouvert de moquette, pour le confort de ses usagers mais aussi pour réduire les bruits… et ne pas effrayer le poisson.

Alain Marragou a été selon celui qui lui a succédé le « précurseur » du bass boat dans l’Aveyron. "Il a vu ce qui se faisait aux États-Unis et a commencé à aménager de petites barques, les transformant en bass boats", ce avant que l’industrie ne se mette en marche et ne lance une production à grande échelle. L’ancien patron accepte à l’époque de se rapprocher de Bass boat Europe, à Lyon, qui est encore aujourd’hui la maison mère. Actuellement, les bateaux vendus à La Primaube sont importés d’Amérique, de Chine ou d’Ukraine.

La rencontre de deux pêcheurs de compétition

Entre Alain Marragou et Nicolas Delebarre, c’est une vieille histoire qui a la pêche pour fil conducteur. Tous deux sont membres de l’équipe de France de pêche au carnassier, et ils rentrent juste, en ce mois de décembre, des championnats du monde de la discipline, qui se sont tenus en République tchèque.

Ils y ont terminé à la 4e place, pour leur 5e participation à l’épreuve. "On n’arrive pas dans un magasin comme ça par hasard, c’est sûr que je ne me verrai pas vendre des canapés", s’amuse Nicolas Delebarre, heureux de "rencontrer des pêcheurs tous les jours" et de baigner dans son univers, un univers entre commerce, technique et technologie.

Les bass boat disposent d’un second moteur, électrique, qui permet d’approcher le poisson en toute discrétion et de stabiliser l’embarcation, GPS à l’appui, à sa position précise, même en cas de courant ou vent, sans intervention humaine. Les bass boat sont équipés d’un échosondeur, pour visualiser la profondeur, les bancs de poissons ("qu’on voit nager en direct depuis le bateau") ou les structures immergées, comme les arbres ou autres obstacles.

Le magasin Bass boat Europe se charge aussi de l’entretien ou de la maintenance des bateaux des touristes ou clients habituels, jusqu’à une dizaine d’interventions par semaine, dans un espace dédié du magasin disposant notamment de plieuse et poste à souder. "Le gros de l’activité de l’atelier se passe entre mars et septembre", affirme Nicolas Delebarre, dont l’équipe se charge aussi de l’aménagement des embarcations qui sont parfois vendues "coque nue".

La plupart du temps cependant, les clients achètent un pack pouvant comprendre moteur thermique, sondeur, remorque, le second petit moteur électrique, des batteries ainsi que l’équipement de sécurité et l’accastillage.

Jusqu’à 150 000€ pour un bass boat équipé de 7 m

Des bass boats de toutes tailles sont proposés, avec bien entendu des tarifs qui augmentent avec la taille de l’embarcation. De 4 mètres (6 chevaux de motorisation) à 7 mètres (jusqu’à 350 chevaux pour atteindre 140 km/h). L’avantage des plus petits modèles est que jusqu’à 6 chevaux de puissance, il n’y a pas besoin de permis fluvial pour naviguer dans les eaux intérieures, ainsi que sont cataloguées celles des différents lacs du Lévezou.

Du côté des tarifs, compter 4 000 € pour un bass boat d’entrée de gamme de 4 mètres, non équipé. Pour le milieu de gamme (5 mètres, équipé), le prix se situe entre 25 000 et 30 000 € et pour le très haut de gamme très haut de gamme, jusqu’à 7 mètres entièrement équipés, le prix peut grimper jusqu’à 150 000 €.

À l’échelle de ses deux magasins, Bass boat Europe a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros. L’enseigne était présente sur le Salon nautique de Paris, du 2 au 10 décembre, et fréquente assidûment celui de Clermont-Ferrand. Afin d’asseoir une notoriété qui, localement, est bien acquise : "Ici, ça a toujours été le rendez-vous des pêcheurs du département. On a une très bonne symbiose avec Horizon pêche loisir, le magasin de pêche voisin", souligne Nicolas Delebarre.