Comment la pandémie de Covid-19 n'a représenté que 2 % des hospitalisations en France en 2020 ?

En 2020, la France a connu l'excédent de mortalité le plus élevé de son histoire récente, relate Le Monde dès janvier 2021.  Autour de 55 000 décès supplémentaires par rapport à 2018 ou 2019, dont environ 68 000 imputables à la pandémie de Covid (dont 93 % des victimes avaient plus de 65 ans), sur les quelque 668 000 décès de l'année 2020 (612 000 en 2019).

Pour autant, la pandémie de Covid-19 n'aurait représenté que 2 % des hospitalisations en 2020, a déclaré Marine Le Pen à France Info, se basant sur un rapport sur l’activité hospitalière en 2020 de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation. 

Contre toute attente, d'après l'analyse faite par les services de France Info, ce chiffre est exact : le Covid-19 n'a représenté que 2 % des hospitalisations l'année dernière. Mais ce chiffre est à replacer dans le contexte. D'abord, ces hospitalisations ont eu lieu principalement lors des deux grandes vagues de 2020, au printemps et à l'automne, correspondant aux deux confinements. Durant ce temps, la tension hospitalière a été très forte et le seul chiffre de 2 % minimise l’impact de la crise sanitaire sur les hôpitaux durant ces périodes, où le taux représentant les malades du Covid-19 était bien plus élevé que 2 %. Précisons que dans le même temps, ces derniers ont représenté 5 % des réanimations (13 % des décès dans ce service) et 12 % du total des décès en 2020 ⁽¹⁾. 

Rappelons que le taux de mortalité annuel en France avoisine les 930 pour 100 000 habitants. Le pays a cependant déjà une telle hausse de la mortalité entre fin 2016 et début 2017 : l’épidémie de grippe hivernale amorcée fin 2016 a ainsi entraîné un pic de décès exceptionnel en janvier 2017 : 67 000 décès dans le pays.

En une seule année toutefois, le Covid-19 a fait son entrée dans le "Top 10" des principales causes de mortalité dans le monde.