Whitney Houston, Quentin Tarantino... Les NFT entre exclusivité et contentieux juridiques

  • Les héritiers de Whitney Houston mettent prochainement en vente une chanson qu'elle avait enregistrée durant son adolescence... sous forme de NFT.
    Les héritiers de Whitney Houston mettent prochainement en vente une chanson qu'elle avait enregistrée durant son adolescence... sous forme de NFT. AFP PHOTO/ABDELHAK SENNA
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les morceaux inédits sont le Saint Graal de tout mélomane. Surtout ceux d'artistes disparus comme Whitney Houston. Ses héritiers mettent prochainement en vente une chanson qu'elle avait enregistrée durant son adolescence... sous forme de NFT. Un objet numérique qui ne manquera pas de susciter l'intérêt des collectionneurs.


Le gestionnaire de patrimoine de l'artiste, The Estate of Whitney Houston, s'est associé avec la plateforme de vente de NFT, OneOf, pour célébrer son influence considérable sur l'histoire de la musique. La pièce la plus convoitée de ce partenariat n'est autre qu'un NFT d'une démo que l'interprète de "I Will Always Love You" a enregistrée lorsqu'elle n'avait que 17 ans.

La date de la vente sera dévoilée le 1er décembre durant la Miami Art Week. OneOf a toutefois révélé que l'enchérisseur gagnant aura accès à la démo intégrale de cette chanson, jamais entendue auparavant, ainsi qu'une vidéo numérique spécialement créée par Diana Sinclair. L'artiste visuelle et curatrice américaine y a notamment intégré de rares photographies d'archives de Whitney Houston.

"Le talent et la présence de Whitney me touchent beaucoup en tant que jeune femme noire dans les arts. Dans les œuvres d'art que j'ai créées [pour cette collection], je voulais [...] créer des œuvres animées qui laissaient simplement Whitney briller tout en évoquant l'énergie colorée et ludique qu'elle a eue tout au long de sa carrière", a déclaré Diana Sinclair dans un communiqué.

L'artiste de 17 ans a créé des milliers d'autres NFT en lien avec la légende pop américaine pour cette vente aux enchères. Plusieurs niveaux d'adhésion ont été mis en place par OneOf pour l'événement, chacun donnant accès à différentes œuvres numériques rendant hommage à Whitney Houston.

Flou juridique

Plusieurs grands noms des industries créatives se lancent, à leur tour, dans le commerce de NFT. Certains avec plus de succès que d'autres. Quentin Tarantino en a récemment fait l'amère expérience. Le réalisateur américain a annoncé vouloir proposer aux enchères des scènes inédites de "Pulp Fiction" sous forme de jetons non-fongibles. Ils contiendraient les premiers scripts manuscrits du long-métrage ainsi qu'un commentaire audio du cinéaste "révélant des secrets sur le film et [lui]".

Cette initiative n'a pas été au goût de Miramax, détentrice des droits d'auteur de "Pulp Fiction". A tel point que la société de production a attaqué le cinéaste en justice à Los Angeles, estimant qu'il outrepassait ses droits en tant que scénariste de "Pulp Fiction" et qu'il violait le contrat qui les lie. "Miramax défendra tous ses droits concernant son catalogue, y compris ceux relatifs aux NFT, et ne permettra pas aux représentants de Quentin [Tarantino] de duper qui que ce soit en leur faisant croire qu'ils ont le pouvoir de conclure des accords similaires en violation des accords juridiques qu'ils ont signés", a déclaré Bart H. Williams, un des avocats de Miramax, dans un document officiel consulté par le New York Times.

Bien qu'ils soient plus populaires que jamais, les jetons numériques ne font à ce jour l'objet d'aucune réglementation spécifique et donnent lieu à des dérives concernant le respect des droits d'auteur. Un dessin de Jean-Michel Basquiat sous forme de NFT a ainsi été retiré de la vente en avril après que les héritiers du peintre américain se sont plaints que le collectif à l'origine de l'événement n'avait aucun droit sur l'œuvre. "La succession de Jean-Michel Basquiat détient les droits d'auteur de l'œuvre d'art mentionnée. Aucune licence ni aucun droit n'ont été transmis au vendeur et le NFT a par conséquent été retiré de la vente", avait alors déclaré David Stark, l'agent de licence qui s'occupe des archives de Basquiat, à The Art Newspaper.

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