Sixième vague, quatrième dose de vaccin, efficacité du pass sanitaire : que nous réserve 2022 ?

  • Vaccination, nouvelle vague, pass sanitaire : rien ne semblera changer en 2022.
    Vaccination, nouvelle vague, pass sanitaire : rien ne semblera changer en 2022. Centre Presse - José A. Torres
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La crainte d'une nouvelle vague due cette fois au variant Omicron, une troisième dose de rappel pour valider son pass sanitaire qui de toute façon n'empêche que peu la propagation, voire une quatrième dose d'un vaccin adaptée au nouveau variant... L'année qui vient, du moins dans son premier semestre, semble s'annoncer aussi chaotique que les deux précédentes.
 

Une vague Omicron après les fêtes ?

Des experts la prédisent, selon Midi Libre. Si en France, les autorités sanitaires et le gouvernement espèrent atteindre le pic de la 5e vague avant la fin de l'année, c'est une autre nouvelle vague qui pourrait nous cueillir après les fêtes, en tout début d'année 2022 donc, et cette fois due au variant Omicron, dont la contagiosité inquiète.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, ce variant pourrait devenir dominant en Europe "d'ici à quelques semaines", comme l'a souligné le ministre de la Santé Olivier Véran.

Si les premières analyses parlent d'une agressivité plus faible que le variant Delta, avec des symptomes moins sévères, il contamine beaucoup, et vite. Il est à présent présent dans une quarantaine de pays. Au Danemark, on est passé de 18 cas confirmés et 42 cas suspects le vendredi 10 décambre à 183 cas confirmés le dimanche 12, un nombre qui a donc triplé en 48 heures, selon La Dépêche. Même constat au Royaume Uni, où Omicron "se propage à un taux phénoménal, que l'on n'avait jamais vu auparavant", les infections étant doublées tous les deux à trois jours, rpincipalement à Londres où il représente 40 % des contaminations, a indiqué le ministre de la Santé britannique Sajid Javid. Le gouvernement estime que le nouveau variant sera bientôt dominant dans le Royaume Uni.

S'il semble moins sévère donc, il n'en existe pas moins des formes graves avec Omicron. "Malheureusement, Omicron génère des hospitalisations et il a été confirmé qu'au moins un patient est décédé d'Omicron", a déclaré ce lundi le Premier ministre Boris Johnson. 

Vers une quatrième dose de vaccin ?

A l'heure où l'on s'achemine vers une troisième dose de vaccin pour tous les Français adultes (le 15 janvier, elle deviendra nécessaire pour que les pass sanitaires de chacun demeurent activés), une quatrième dose est déjà évoquée. Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy a lâché le mercredi 8 décembre devant la commission des Affaires sociales du Sénat ce que le site Infodujour appelle "deux petites bombes".

La première, c'est en estimant "qu'il est possible que nous ayons besoin à un moment donné d'une quatrième dose". Tout dépendra a-t-il dit de l'efficacité et de la durabilité de la dose de rappel en cours d'administration dans le pays. Mais il y a également la menace du variant Omicron. Des études publiées la semaine dernière montrent que le nouveau variant présente une certaine résistance face aux vaccins existants, rappelle La Dépêche. Et que plusieurs laboratoires, comme BioNTech, ont annoncé vouloir élaborer une mise à jour de leur vaccin pour contrer un  peu plus Omicron. Un vaccin qu'il faudra bien mettre à disposition de la population, pour une nouvelle dose.

Il n'en reste pas moins vrai que la déclaration du Pr Delfraissy s'est attiré quelques critiques quant à sa stratégie. L'idée d'une nouvelle dose, voire d'une dose tous les six mois, a ses réfractaires parmi le corps scientifique.

Ailleurs dans le monde, la vaccination d'une nouvelle dose de rappel  pose également question. Ainsi, le Comité consultatif israélien sur la sécurité des vaccins a décidé ce dimanche de ne pas recommander l'administration d'une quatrième dose de vaccin contre le Covid, ni la réduction du délai entre la deuxième injection et la dose de rappel, rapporte ce lundi L'Indépendant, reprenant une information de I24News. Cette recommandation intervenait après qu'un haut responsable du ministère israélien de la Santé ait annoncé qu'une 4e dose pourrait être administrée "en janvier ou en février" prochains, précisant toutefois que "si la maladie due à Omicron est plus bénigne que celle de la souche Delta, la quatrième dose ne sera proposée qu'aux adultes uniquement".

En novembre dernier, l'État hébreu avait déjà envisagé l'administration d'un second rappel vaccinal.

Pour cette 4e dose, tout dépendra donc semble-t-il de l'ampleur et de la dangerosité de cette sixième vague redoutée. Pour l'instant, d'après l'Agence européenne des médicaments, les cas de variant Omicron seraient pour la plupart "légers". Et si un premier cas a été détecté en Occitanie au CHU de Toulouse, le patient ne présente pas de symptomes. Croisons les doigts.

Quid du pass sanitaire ?

La deuxième "bombe" lancée par le Pr Delfraissy le 8 décembre au Sénat concerne l'efficacité du pass sanitaire lui-même. "Est-ce que le pass sanitaire protège réellement ? La réponse est non. Il a ses limites. On peut être vacciné et être porteur du virus", a-t-il déclaré. Ajoutant : "Mais ce n’est pas le moment de changer les règles. On verra ça après", sous-entendu après la 5e vague.

Le 17 novembre, ce même Jean-François Delfraissy déclarait que, sans être "l'outil extraordinaire", "il faut que le pass sanitaire existe. Il a été efficace. Il faut le réutiliser pleinement, ce qui n'est plus le cas actuellement", rappelle France Info.

Avant tout, le pass sanitaire est un dispositif mis en place pour inciter la population à la vaccination, comme le déclarait le député (LREM) Jean-Pierre Pont en juillet dernier à l'Assemblée nationale, cité par Le Figaro. En ce sens, il a été largement efficace, souligne Le Monde début septembre. Mais c'était avant que la 5e vague ne se décleche réellement. Et là, le pass sanitaire n'a empêché ni la reprise de l'épidémie, ni la circulation du virus, même si le taux de protection qui reste huit fois plus élevée que le seul système immunitaire des non-vaccinés, rappelle le quotidien. Et pour le Conseil scientifique,  "les lieux soumis au pass sanitaire ne peuvent pas être entièrement considérés comme sécurisés". Même s'il reconnaît son efficacité relative, celle-ci est inféodée à la dangerosité des variants (Delta, puis sûrement Omicron), au respect des autres gestes barrières, ainsi qu'à l'efficacité des vaccins.

C'est pourquoi le 15 janvier, le pass sanitaire sera renforcé avec l'obligation de la dose de rappel pour tous les adultes, puisqu'il est acté désormais que l'efficacité du vaccin diminue au cours du temps. Et donc en même temps, celui du pass sanitaire.

Celui-ci sera certainement maintenu par le gouvernement durant l'année 2022, jusqu'à fin juillet déjà, et adapté en fonction de l'évolution sanitaire dans le pays : avec ou sans masque, selon les lieux, le taux d'incidence, voire même suspendu pour "une personne vaccinée mais à nouveau testée positive", comme le suggère l'épidémiologiste Antoine Flahault. 

 

 

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