Cinéma: Hollywood et la gentrification à la moulinette de Daniel Brühl

  • Après avoir connu à 25 ans le succès avec "Good Bye, Lenin!" (2003), Daniel Brühl a vu sa carrière décoller.
    Après avoir connu à 25 ans le succès avec "Good Bye, Lenin!" (2003), Daniel Brühl a vu sa carrière décoller. AFP PHOTO / CARL COURT
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ETX Daily Up

(AFP) - L'un des acteurs allemands les plus en vue s'attaque aux travers de Hollywood et aux "bobos" pour son passage à la réalisation, avec "Next Door", en salles mercredi.

Après avoir connu à 25 ans le succès avec "Good Bye, Lenin!" (2003), un drame allemand qui mettait en images l'Ostalgie, cette forme de nostalgie ressentie par les Allemands de l'Est après la réunification, Daniel Brühl a vu sa carrière décoller.

Un succès qui lui a permis de se faire un nom à Hollywood, notamment dans la franchise "Captain America" et dans des séries. Des expériences de son propre aveu parfois "humiliantes", dont il s'est nourri pour son premier film de réalisateur.

"Next Door" raconte l'histoire de Daniel (un rôle qu'il endosse lui-même) qui vit dans un quartier gentrifié de Berlin, s'apprête à partir tourner dans un film de superhéros, et fait une halte dans un bar pour répéter son texte.

Pour tenter de mieux cerner le personnage qu'il doit jouer, Daniel appelle frénétiquement les dirigeants de Marvel pour les implorer de lui fournir quelques pages de plus du scénario, top-secret, pour se préparer. Le tout sous l'oeil de Bruno, un mystérieux client du bar qui en sait plus qu'il ne devrait sur sa vie.

Une joute verbale s'engage entre Daniel et Bruno, qui n'apprécie pas trop l'arrivée de nouveaux résidents aisés dans le quartier, qui font grimper les prix. Daniel Brühl, habitant lui-même depuis une vingtaine d'années de Prenzlauer Berg, l'un des quartiers les plus "bobos" de Berlin, et dont les parents habitent à Barcelone, dit s'être toujours senti "comme un envahisseur".

"Je suis vaniteux et narcissique mais je ne suis pas aussi horrible que le personnage du film", a-t-il déclaré en riant à l'AFP, lors de la présentation du film à la dernière Berlinale, qui se tenait en ligne.

Du côté d'Hollywood, "j'ai vécu aussi des expériences où je me sentais ridicule et humilié", ajoute-t-il. "Par exemple, recevoir une page (de scénario) totalement flouté, avec seulement trois lignes (lisibles) sans aucun contexte, et des gens qui espèrent que vous en tiriez une performance magique. Et vous, vous vous dites +putain, c'est quoi ce bordel !+".

"Montrer cet aspect humiliant dans un film" a été commme une catharsis", ajoute-t-il. Au risque de mordre la main qui le nourrit ? "Quelqu'un comme Kevin Feige (le patron de Marvel) a un grand sens de l'humour. C'est ce que j'aime chez Marvel. J'espère qu'en voyant le film, ils comprendront la blague".

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