Jean-Michel Esteve a souvent la tête dans les nuages, entre l’Aveyron et la capitale

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  • Avec son associée Cécile Miralles, l’enfant du Vallon Jean-Michel Esteve est à la tête de l’étude de notaires Flusin à Paris, qui compte 14 collaborateurs. Avec une originalité : il travaille au cœur de la capitale et vit en Aveyron. 	Rui Dos Santos
    Avec son associée Cécile Miralles, l’enfant du Vallon Jean-Michel Esteve est à la tête de l’étude de notaires Flusin à Paris, qui compte 14 collaborateurs. Avec une originalité : il travaille au cœur de la capitale et vit en Aveyron. Rui Dos Santos
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A Paris, Rui DOS SANTOS

Ce notaire, né à Rodez, âgé de 48 ans, aux commandes d’une belle étude, travaille à Paris et habite à Marcillac. Il a fêté son millième vol en dix ans, avec un trophée.

Il a connu Air France, sa filiale Hop!, Eastern Airways et enfin Amelia International. Depuis 2011, Jean-Michel Esteve a ainsi effectué... mille vols entre Rodez et Paris. C’est donc tout naturellement qu’il a reçu un trophée pour sa fidélité à cette passerelle aérienne entre l’Aveyron et la capitale. Ce trophée symbolique devait lui être remis à l’arrivée de sa millième rotation entre son lieu de travail et celui de son domicile. Patatras, c’est la seule qu’il a manquée en toute une décennie ! Il a certes espéré, en salle d’embarquement à Orly, un désistement jusqu’à la dernière seconde mais l’histoire retiendra que son millième vol s’est déroulé en... voiture ! Il a tout de même récupéré sa récompense et préfère sourire de cet épisode.

De toute manière, Jean-Michel Esteve n’a jamais fait les choses comme les autres. Et, s’il n’aime pas vraiment la formule de "parcours atypique", il reconnaît toutefois volontiers que sa vie a été "semée de circonstances atypiques, pimentée par diverses anecdotes assez croustillantes". Si ce père de deux enfants, marié à une Lorraine de Nancy, est aujourd’hui aux commandes, avec sa fidèle amie et associée Cécile Miralles, d’une très grosse étude de notaires (qui compte 14 collaborateurs), rue Edouard VII à Paris (derrière L’Olympia), créé en 2005 par Hubert-Emmanuel Flusin et qu’il a achetée en 2012, il n’a pas été toujours promis à un tel avenir.

Jean-Michel Esteve est né le 27 décembre 1973 à la clinique Saint-Louis à Rodez. Cet enfant du Vallon (Marcillac, Pruines...) est petit-fils de gendarme, de paysan. Sa scolarité n’a pas été un long fleuve tranquille. Après avoir redoublé sa 3e, il a été viré six jours du lycée, passant devant un conseil de discipline. Ses parents, boulangers-pâtissiers à Marcillac, ont été convoqués, s’entendant dire : "Votre fils n’est pas méchant, mais ça ne suffit pas !". Il a fini par s’orienter vers un bac G2. Depuis son enfance, et aujourd’hui encore, il croit dur comme fer à la formule remplie d’espoir : "Un potentiel qui peut se révéler". En tout cas, elle a fonctionné sur lui. "J’ai pour habitude d’encourager à ne jamais renoncer, à garder confiance, insiste-t-il. On possède souvent la réponse à la question, la clé au problème. Elle est juste parfois un peu enfouie en nous".

Un "Douze who" parmi ses projets

Passé ensuite par la faculté de droit de Toulouse et par l’université de Clermont-Ferrand, où il a décroché un diplôme d’études supérieures en gestion de patrimoine, il doit beaucoup aussi à son amour pour le rugby, qu’il a pratiqué en universitaire dans la Ville Rose au poste de 3e ligne centre. Il a certes reçu mais il donne également en tant qu’administrateur et membre actif de l’association Les enfants de l’ovale, créée en 2004 et présidée par Philippe Sella. Elle aide les jeunes en difficulté en Afrique francophone, en offrant du matériel et en accompagnant les éducateurs. "Pour moi, le rugby, ce sont les copains, de belles histoires", se réjouit ce supporter du Stade toulousain.

Qui est aussi un amateur de golf, participant chaque année, le premier mardi de septembre, au "Trophée des potes". Ils sont environ 80, surtout des brasseurs aveyronnais, cantaliens et lozériens, "et quelques autres exceptions" pour partager "une journée très sympa" au golf de Meaux-Boutigny (77). Homme de sport(s), Jean-Michel Esteve est également homme d’esprit. Il a ainsi lancé l’idée, par exemple, d’un "Douze who". "Ce projet pourrait se traduire par un livre qui recenserait toutes les personnalités aveyronnaises", explique-t-il. Pour l’instant, l’initiative s’accorde "une petite hibernation mais je ne renonce pas". Il a déjà déposé la marque. Des passions, des convictions, des loisirs, mais Jean-Michel Esteve a aussi une profession ! "Dès la fac de droit à Toulouse, on m’appelait le code civil !", s’amuse-t-il.

Après avoir mis le pied dans trois belles entreprises à Paris, dont dix ans dans une étude où il a pu se faire un gros réseau, le Marcillacois vole aujourd’hui de ses propres ailes. Il est spécialisé dans l’immobilier, avec la transmission d’entreprises, de patrimoine. Ses clients sont des Aveyronnais installés en Ile-de-France. "Il y a du potentiel, assure-t-il, avec un grand sourire. Ils sont certes exgeants mais ils m’accordent leur confiance. Je n’ai pas envie de les décevoir. C’est une clientèle magnifique". Avec, sans surprise, un fonctionnement très original : il travaille au cœur de la capitale et vit en Aveyron. D’où le trophée pour sa fidélité de dix ans à ligne aérienne entre Rodez et Paris...

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