L’effet nocebo, l’effet placebo inversé

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    L’effet nocebo, l’effet placebo inversé
Publié le , mis à jour
Destination Santé

La plupart des effets secondaires provoqués par les vaccins anti-Covid seraient-ils dans la tête ? Une étude américaine révèle que trois quarts de ces événements indésirables seraient imputables à un effet nocebo. De quoi s’agit-il ?

L’effet placebo on connait : il s’agit d’un effet biologique ou psychologique bénéfique induit par un comprimé, un liquide ou une injection inactive, administrés en pharmacologie comme témoin de l’activité d’un médicament. L’effet nocebo quant à lui est défini par le dictionnaire Larousse comme l’"apparition d’effets indésirables bénins, d’origine surtout psychologique, après administration d’un médicament inactif ou qui ne peut lui-même produire ces effets". Donc l’effet nocebo, c’est un peu un effet placebo inversé. Dans le cas du vaccin anti-Covid, une étude américaine a révélé que les trois quarts des effets secondaires étaient ressentis uniquement parce que le patient s’y attendait.

On ne peut évidemment pas parler de médicament inactif dans ce cas. Le Dr Kalpit Agnihotri, médecin généraliste, développe dans la revue Canadian Family Physician en ajoutant que l’effet nocebo peut survenir aussi devant "l’administration d’un produit ou un traitement inoffensif qui, lorsqu’il est pris par un patient ou qu’il lui est administré, est associé à des effets secondaires dommageables ou à une aggravation des symptômes en raison d’attentes négatives ou de l’état psychologique du patient".

Anxiété propice

Sur son site Internet, le psychologue Ludovic Gadeau rappelle que " le terme de nocebo, signifie étymologiquement " je nuirai "". Il avance qu’"un patient sur quatre en ferait l’objet". Pourquoi ? "L’anxiété lui serait propice : faire tester un produit neutre à des patients sans leur préciser de quoi il s’agit, ni quels effets il peut produire, déclencherait des symptômes ex nihilo dans plus de 80 % des cas", poursuit-il. Ce qui fait qu’il est donc possible de "devenir " accro " à un produit totalement neutre".

Selon le psychologue, "l’effet nocebo, comme l’effet placebo, n’est pas lié au médicament pris, mais principalement à l’attente du patient, découlant elle-même de l’attente du médecin vis-à-vis du traitement qu’il prescrit". Pour le vaccin, il ne s’agit bien sûr pas de dépendance mais du fait que les patients s’attendent bien à subir des effets indésirables.

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