En Malaisie, le Bozoulais Aziz Ahammout lutte contre l’esclavage moderne

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  • Aziz Ahammout supervise le pôle recherche de RHSF. Il assure une veille permanente sur les lois et les réalités du travail forcé et du travail abusif des enfants dans le monde.et et conçoit les outils de prévention mis à disposition par RHSF. Aziz Ahammout supervise le pôle recherche de RHSF. Il assure une veille permanente sur les lois et les réalités du travail forcé et du travail abusif des enfants dans le monde.et et conçoit les outils de prévention mis à disposition par RHSF.
    Aziz Ahammout supervise le pôle recherche de RHSF. Il assure une veille permanente sur les lois et les réalités du travail forcé et du travail abusif des enfants dans le monde.et et conçoit les outils de prévention mis à disposition par RHSF.
Publié le
Aurélien Delbouis

Arrivé à Kuala Lumpur en novembre 2021 pour le compte de l’ONG toulousaine Ressources humaines sans frontières (RHSF), le natif de Bozouls mène sur place une expérimentation visant à éliminer le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains.

Un rapport sur les conditions des travailleurs migrants au Qatar l’a sérieusement fait réfléchir au sens à donner à son engagement. C’était en 2014. Depuis ce jour, Aziz Ahammout n’a plus jamais dévié de sa ligne de conduite. "J’ai été désolé de voir que des gens pouvaient mourir, vivre dans des conditions inhumaines, pour permettre simplement à certains d’assister à un Mondial de football. C’est aussi pour ça que j’ai décidé d’embrasser cette cause."

Salarié depuis 2016 de l’ONG toulousaine Ressources humaines sans frontières (RHSF), le natif de Bozouls mène aujourd’hui une expérimentation pilote en Malaise. "Notre objectif là-bas, comme nous le défendons depuis la France, est de prévenir les situations de travail forcé et de travail des enfants dans un pays qui est de ce point de vue, très régulièrement sous les spotlights." Pas toujours en bien. Récemment, l’entreprise malaisienne Top Glove spécialisée dans la fabrication de gants en latex a fait la Une de la presse mondiale. Derrière les bénéfices colossaux du géant, le recours systématique au travail forcé… Que dire aussi de ces enfants privés d’enseignement, exposés plus de 12 heures par jour à des produits chimiques toxiques pour le compte de sociétés d’exploitation d’huile de palme.

Face à de tels cas, avérés, le choix de la destination s’est imposé de lui-même, valide l’humanitaire qui aura trois années pour mener à bien sa mission, entre Kuala Lumpur et Johor, localité située au sud de l’île, à la frontière avec Singapour. Son objectif : "Eradiquer le travail forcé, l’esclavage moderne, la traite des êtres humains et toutes les formes de travail des enfants", comme le préconise l’Organisation internationale du travail (OIT) dans ses Objectifs de développement durable (ODD) validé à New York en septembre 2016.

Volontariat

"C’est une expérience- test, une sorte de laboratoire." Arrivé en novembre 2021, le Bozoulais aura trois ans pour accompagner un industriel malaisien dans sa révolution. "Nous sommes là pour accompagner une seule entreprise en l’aidant à élaborer des processus clairs, des outils efficaces pour lutter contre les excès possibles. Nous sommes aussi là pour expérimenter des solutions de gestion RH responsables mais surtout duplicables dans le reste du monde."

Un travail de longue haleine, financé par l’Agence française de développement (AFD). "À Johor, j’ai été reçu dans une entreprise industrielle de 600 à 800 salariés. Une entreprise volontaire qui a déjà fait et qui souhaite faire encore mieux dans sa gestion des ressources humaines. Toutes ne sont pas encore prêtes à avancer sur ce point mais nous disposons de plusieurs leviers pour leur faire entendre raison."

Dans une économie mondialisée, beaucoup de ses unités de production répondent, en effet, à des commandes de gros opérateurs internationaux qui conditionnent leurs achats à des pratiques responsables. "On peut aussi compter sur les lois, les réglementations. Nous avons par exemple en France, la loi sur le devoir de vigilance qui soumet les entreprises de plus de 5 000 salariés à comprendre les risques d’une chaîne de sous-traitante mondialisée et d’y remédier au quotidien. C’est une loi pionnière dont on retrouve l’équivalent en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse et qui devrait aboutir à une loi européenne sous peu."

En attendant, Aziz Ahammout a fort à faire avant, "c’est le souhait", d’installer à terme, "une présence plus durable" de l’association RHSF en Asie du Sud-Est. "La Malaisie est le hub central de l’Asie du Sud-Est. Être ici, nous permettra d’être mobilisables plus rapidement sur différentes missions, différents projets de recherche, d’analyses", se projette Aziz qui ouvre très certainement à Kuala Lumpur un long chapitre asiatique.

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