Musée du Scaphandre d'Espalion : la formidable rencontre entre Denayrouze et Rouquayrol

Le lieutenant de vaisseau Auguste Denayrouze, également aveyronnais, est quant à lui au repos à Espalion, à la suite d’une maladie contractée lors d’une expédition en Cochinchine. Il décèle tout de suite la possibilité d’adapter cette invention – appelée "Régulateur" par Benoît Rouquayrol dans une version subaquatique. Les deux hommes déposent alors un brevet de leur appareil qu’i ls nommeront "Appareil plongeur Rouquayrol-Denayrouze" en 1864. Cette même année, la marine nationale homologuait l’appareil.

Une autonomie remarquable de 30 minutes !

À l’époque, ce fut une petite révolution ! L’appareil peut être alimenté par une pompe en surface ou en autonomie grâce à un réservoir d’air gonflé à 10 atmosphères dit "basse pression". Vient ensuite un réservoir renforcé dit "haute pression" de 35 litres et pressurisé à 30 kg. Cette version autorise une autonomie d’une demi-heure à 10 mètres de profondeur ! L’invention reçoit une médaille d’or à l’exposition Universelle de Paris en 1867 et Jules Verne s’en inspire pour équiper le Capitaine Nemo et son équipage dans "Vingt mille lieues sous les mers". Cet appareil connaît de nombreuses améliorations et fait l’objet d’autres brevets jusqu’en 1910. Il est construit à près de 1 500 exemplaires en Occident (Marines nationales et sociétés de travaux hydrauliques) et en Orient pour la pêche aux éponges entre autres.

Auguste Denayrouze avait créé en 1865 la société Rouquayrol-Denayrouze pour la commercialisation et la fabrication de leur scaphandre et la même année, la "Société Française de Pêche aux Éponges pour la Méditerranée Orientale", basée en Turquie. En 1869, Auguste Denayrouze en confie la Direction à son frère Louis pour qu’il puisse commercialiser leur appareil en Méditerranée Orientale.

Les deux sociétés furent ensuite dissoutes en 1874 au bénéfice d’une seule société nommée "Société des Spécialités Mécaniques Réunies" avec L. Denayrouze comme directeur.

Le scaphandre du Lot

En 2000 pour fêter l’arrivée du nouveau millénaire, à l’initiative du musée du scaphandre et grâce à l’apport d’un modèle en plâtre fourni par la société Néerlandaise "Nautieck", Éric Valat sculpteur et auteur de la statue des Marmots à St-Geniez-d’Olt, Pierre et Michel Ilhat, deux fondeurs toulousains, réalisent un scaphandrier en bronze de deux mètres de hauteur au rendu très fidèle et équipé du modèle Rouquayrole-Denayrouze de 1867.

Parti pour une plongée de plusieurs mois !

Lors des crues terribles de décembre 2003, le scaphandre est parti pour une longue plongée.

Il ne réapparut que quelques mois après, un peu en aval de sa place habituelle, mais en parfaite santé !

Preuve s’il en faut de l’efficacité et de la fiabilité du régulateur inventé par Benoît Rouquayrol et Auguste Denayrouze en 1860 !

Rappelons aussi que "lorsque le scaphandre a la tête dans l’eau, il est grand temps de sortir les bottes !"