Le gymnase Paul-Tort de Millau en plein travaux

Le chantier passe à la vitesse supérieure. La pelle mécanique excave un peu plus le tour du gymnase à chacun de ses passages. Au fur et à mesure des grands coups, Paul-Tort tombe un peu de sa paroi. L’amiante, celle qui a fait son œuvre depuis la construction de l’édifice en 1969, n’est plus qu’histoire ancienne. « La phase de démolition de tous les anciens vestiaires et du mur de clôture est presque terminée. Elle devrait s’achever dans une dizaine de jours », témoigne Rodrigue Berthy, assistant maîtrise d’ouvrage.
« On aurait pu reconstruire le niveau supérieur sur la même façade, mais cela peut poser des problèmes structurels, entraîner des fissures… Et puis, c’est moins cher de tout casser et de refaire que de s’appuyer sur de l’existant. » Le neuf offre d’ailleurs de meilleures garanties. Grâce à cette destruction, le gymnase va gagner quelques mètres et offrir plus d’espaces aux clubs sportifs pour se changer, réceptionner ou accueillir des supporteurs.
En attendant, Sévigné TP casse. L’entreprise, ou plutôt l’institution d’Aguessac, fait bien sûr partie du chantier puisque les appels d’offres avaient été lancés avec un critère légal de circuit court auquel les compétences du territoire ont répondu.
Plus loin, plus tard, sur le côté droit du gymnase, un passage sera creusé depuis la rue du Rec. « Il montera jusqu’au stade et une ouverture sera réalisée pour un accès en sous-sol destiné aux sports corpos et au tennis de table », dévoile encore l’expert des travaux.
À l’arrière de Paul-Tort, le terrain trop brut sera revu. Renivelé et rendu propre, l’eau pourra mieux s’évacuer. « Ça a été le stade principal de Millau où le foot a été à un très haut niveau dans les années 70 et puis, au fil du temps, c’est devenu un boulodrome. On y a beaucoup joué ici », se remémore, presque mélancolique Jean-Pierre Mas, adjoint aux Sports. La démolition terminée, « une nouvelle étude géotechnique sera réalisée pour voir si on peut tout reporter sur les fondations existantes du gymnase ou s’il faut les modifier. Ensuite, on attaquera tout le gros œuvre avec le montage de la façade avant. »
Et alors que le quartier devrait être plus calme, un nouveau chantier va venir perturber la quiétude des riverains pendant un long moment. En effet, dès mars-avril, la première des quatre barres de quatre étages d’HLM au 1, avenue de Verdun, va être démolie. Les suivantes tomberont également jusqu’à ne plus voir de volets verts. Rodrigue Berthy explique : « Tous les 40 ans à peu près, on est censé faire une grosse rénovation de ce genre de bâtiment ou carrément démolir et refaire. La nouvelle réglementation acoustique, l’isolation, l’accessibilité… C’est catastrophique et ces HLM ne sont presque plus réhabilitables. »
Côté pair de l’avenue, les immeubles seront réhabilités. Du parc de Sambucy qui allait jusqu’à la voie ferrée à l’époque, il ne reste qu’un pigeonnier. Seul vestige d’un autre temps.