Face à face entre les éleveurs de l'Aveyron et le rapporteur de la loi Egalim 2
Les éleveurs avaient de nombreuses questions à poser au rapporteur de la loi Egalim 2. Le ton est monté lors des échanges ce lundi.
La loi Egalim 2 entraîne toujours une levée de boucliers chez les éleveurs en raison de l'obligation désormais d'une contractualisation pour vendre leurs produits agricoles. "Les acheteurs n'ont pas envie d'entendre parler d'un contrat", déplorent les éleveurs aveyronnais, quand cette mesure est un moyen "d'assurer un revenu de tous les jours" aux agriculteurs défend le député de l'Aube, Grégory Besson Moreau
Ce dernier est également l'auteur et le rapporteur de la loi Egalim 2. Il était en déplacement en Aveyron et a rencontré les éleveurs à Souiry, ce lundi 7 février 2022. Le ton est souvent monté, et les questions fusaient à l'encontre du député.
Encore "des réflexions à mener"
Pourquoi être obligés de se soumettre à un contrat d'au minimum trois ans pour vendre ses produits ? Grégory Besson Moreau explique : "c'est une sécurité, car cette loi prévoit que lorsque le coût de production d'un éleveur augmentera d'une période à une autre, la grande distribution sera obligée de suivre. Elle devra accepter cette hausse".
Les éleveurs s'inquiètent alors que les grands groupes se détournent des bêtes françaises. Mais par-dessus tout, ils se demandent s'ils pourront assurer les commandes lorsque les contrats seront signés avec les acheteurs. "Je ne sais pas quand la vache sera prête ! Un céréalier sait quand il peut vendre, mais nous, nous travaillons avec du vivant", se questionne Loïc Dupieu, éleveur à la GAEC de la Cayroulie.
"J'entends les difficultés", admet Grégory Besson Moreau. "Il y a des réflexions à mener, des points sur lesquels on peut pourquoi pas réfléchir".
Face aux filières et aux négociants le matin
Dans la matinée, sous l'égide de la préfète de l'Aveyron Valérie Michel-Moreaux, une rencontre était organisée avec les représentants des filières agricoles, des syndicats et des négociants afin de discuter de la loi Egalim 2.
Grégory Besson Moreau souhaite "trouver un terrain d'entente" avec ces échanges. Le président de la FDSEA, Laurent Saint-Affre, espère aussi que cette journée a pu en convaincre certains. "Cette loi prévoit d'amener une rémunération stable, on ne peut pas être contre. Beaucoup sont surtout venus aujourd'hui avec des questions, pour entendre ce qui allait se dire. Le changement est toujours difficile à accepter au début, les réserves doivent se dissiper peu à peu".
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