Millau. La Millavoise Marine Fritschy a la danse dans la peau

"J’étais une danseuse, je ne savais donc compter que jusqu’à huit !". C’est dans un grand éclat de rire et avec cette formule que Marine Fritschy explique son aversion pour les maths et pourquoi elle a choisi une série littéraire. Née à Millau en 1986, d’une maman millavoise et d’un papa parisien qui a grandi dans le Nord-Aveyron, elle est donc danseuse. Professionnelle même. "J’ai goûté à d’autres choses, par exemple à six années de piano avec Elisabeth Caruso, mais, depuis toute petite, je savais que c’était ça que je voulais faire, assure la trentenaire. J’ai débuté à l’âge de 4 ans chez Silva Ricard, dont je suis un "bébé", un "pur produit", et, très rapidement, cela a été clair dans ma tête. J’en ferai mon métier". Elle poursuit sur le sujet, intarissable : "La rentrée au collège n’a fait que confirmer cette conviction. Pour moi, j’allais pratiquer la danse, puis l’enseigner. ça coulait de source".

Pour Marine Fritschy, la danse était "une nécessité vitale", qu’elle pratiquait alors au rythme de 25 heures par semaine. A 16 ans, elle est devenue stagiaire du Silva Ricard ballet : "Intégrer cette compagnie m’a propulsé dans le milieu professionnel avec des prestations en France (Festival d’Avignon...) et même à l’étranger (beaucoup en Allemagne, deux fois au Sénégal, dont l’investiture du président de la République...). C’était mes premiers pas dans un autre monde". Les premiers d’une longue et belle série car le curriculum vitae de la Millavoise est riche pour cette jeune femme de 35 ans, à la culture classique : "J’aime les pointes, les tutus et les histoires kitch !".

Diplôme de professeur de danse en poche, décroché à Marseille, elle est montée à Paris. "Pour avoir un salaire et rassurer également mes parents", se souvient-elle. Mais, n’oubliant pas qu’elle était "danseuse avant d’être prof", elle s’est présentée "au culot" à Philippe Candeloro pour faire partie de son spectacle en tant que danseuse... Alors qu’il n’en cherchait pas ! Il a finalement brisé la glace, changé son fusil d’épaule et lui a même confié le casting pour enrôler les cinq autres jeunes filles... Elle a ainsi participé aux deux ans de tournée dans l’Hexagone de "Hello and Goodbye". Elle en parle encore avec beaucoup d’émotion : "Une sacrée expérience ! C’était une grosse production avec trente artistes et autant de techniciens. ça m’a donné de l’assurance. Pas en tant que danseuse mais comme Marine. Candeloro était une figure internationale mais il avait pourtant besoin de moi".

Quand les projecteurs se sont éteints, elle a fait ses valises pour diverses aventures à l’étranger : Bodrum en Turquie, Genève en Suisse, Miami aux Etats-Unis. De retour en France, à Millau puis à Montpellier, elle a découvert le fitness grâce à son mari. Elle l’enseigne dans les facultés montpelliéraines. Mais la danse n’est jamais bien loin : "J’aime cette discipline, cette rigueur. C’est mon art !". Et de conclure : "J’aurais aimé danser davantage. Il y a une boulimie que je n’ai pas pu assouvir, une petite frustration. Est-ce que j’aurais le courage d’y repartir après cette pause ?". En attendant de s’installer bientôt en Floride, où elle fait construire une maison, Marine Fritschy donne des cours à Rodez, chez son amie Edwina Costecalde...