Rodez : Yoann Sicard, en rando autour du monde

L’appel de la forêt. L’appel du grand large et des voyages. Pendant le confinement, le Ruthénois Yoann Sicard, grand amateur de l’écrivain et aventurier américain Jack London, a eu le temps de réfléchir. Lui qui n’a jamais vraiment quitté le département de l’Aveyron, qui n’a jamais pris l’avion car ça "lui causait pas", a décidé le 29 juillet dernier de partir. Direction le tour du monde, à pied. Et comme tout grand voyage, il commence par un premier pas. "Ceux qui sont partis pour le tour du monde à pied, ont mis 7 à 10 ans pour une moyenne de 70 000 km", annonce Yoann Sicard.

Pourquoi, partir ?

En six mois, il a déjà fait 4 000 km et une halte en Bulgarie, où il séjourne actuellement. Pourquoi tout laisser derrière soi pour aller à la rencontre du monde ? "J’ai beaucoup réfléchi au sens de la vie. Ce projet c’est de la résilience. Si je voyage à pied, avec peu de moyens et proche de la nature, c’est pour cultiver la sobriété et la simplicité", explique-t-il.

Cette simplicité, c’est le fil conducteur de son aventure. Elle est dans sa façon d’être avec les gens qu’il rencontre, tout comme son budget qu’il a calculé au plus jute pour vivre. "Je me fixe 5€ par jour pour vivre, parfois j’ai des extras. Je donne un coup de main aux habitants, via des applis comme HelpX ou Workway, en échange je suis hébergé et nourri. Je refuse la charité, mais si je suis invité par quelqu’un je ne crache pas dessus", dit Yoann, qui a tout de même emporté quelques économies avec lui. On ne sait jamais.

"En Bosnie, j’ai failli y passer"

Pour l’instant, le voyage se passe bien sur des chemins de randonnée, déjà tracés. "Je veux aller jusqu’aux portes de l’Orient, en Iran, dans un premier temps. En Europe, je suis les chemins qui sont bien indiqués et tracés, jusqu’en Turquie. Ensuite, cela risque de devenir plus compliqué, mais c’est tout l’esprit du projet : sortir des sentiers battus. Je vais devoir être beaucoup plus vigilant", alerte le Ruthénois.

Beaucoup plus prudent aussi. Le jeune homme a déjà connu de sérieuses galères. "En Bosnie, j’ai failli y passer, après une agression. Je marchais pas loin d’un troupeau quand j’ai été attaqué par six molosses. J’ai eu très peur dans cette région où il y a beaucoup de loups. Une autre fois, j’ai perdu ma trace, à travers une montagne. Je suis tombé dans une crevasse et j’ai dû faire quasiment de l’escalade pour remonter avec mon sac à dos chargé", confie l’aventurier.

Yoann Sicard reste cependant lucide. D’autres dangers l’attendent. Il y a des pays où c’est plus facile de voyager que d’autres. Il le sait.

Côté communication, la langue peut vite devenir un frein. Mais ce n’est pas ce qui va l’arrêter. "Jusqu’à présent je parle en anglais. C’est vrai que le fait de voyager dans des lieux non touristiques, m’obligera à apprendre des rudiments linguistiques comme l’arabe, le mandarin etc.", résume-t-il.

Une fois sorti de l’Europe, l’autre difficulté résidera dans les visas. Où les demander, comment, sur quelle durée ? Autant de questions qu’il compte gérer au fil de la marche, au fil du temps et des aventures qu’il espère positives.

Yoann Sicard a ouvert un site : o4vents.wixsite.com/odeaux4vents. Ainsi, ses amis et sa famille peuvent le suivre à la trace. Il y intègre son itinéraire et un carnet de voyage.