Saint-Affrique. Yves Gardères, l’enquêteur aveyronnais devenu romancier

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  • Depuis sa retraite, Yves Gardères est installé à Saint-Affrique,ville d’origine de sa femme.
    Depuis sa retraite, Yves Gardères est installé à Saint-Affrique,ville d’origine de sa femme. DF
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Midi Libre

L’ancien gendarme raconte les affaires qui l’ont marqué dans ses livres.

C’est sous pseudonyme que Jean-Yves Bayle s’est lancé dans une nouvelle carrière : romancier. Gardères, c’est le nom d’une enclave des Hautes-Pyrénées entre Tarbes et Pau où règne "un esprit rebelle". "C’est une façon de rendre hommage à ma famille qui est originaire de là", explique l’auteur. En novembre dernier, il a sorti un livre intitulé "Les enfants et la fée", aux éditions Nombre 7. Maintenant retraité, Yves Gardères s’est inspiré de sa carrière de gendarme pour écrire un roman policier très réaliste, à l’intrigue captivante.

Inspiré de faits réels

L’histoire se déroule dans le Var. Une enquêtrice est confrontée à une affaire que beaucoup semblent vouloir classer comme un suicide, pourtant certains éléments ne collent pas. La jeune femme va alors traverser de nombreuses épreuves avant de résoudre cette enquête.

"C’est inspiré d’une affaire sur laquelle j’ai travaillé et qui m’a marqué. Une partie de l’enquête est romancée, j’ai changé les lieux, les noms et les dates pour protéger les personnes", précise Yves Gardères. Dans ce roman, il aborde les problèmes de misogynie qu’il a pu observer dans la gendarmerie. "J’ai développé sur la place des femmes et les difficultés qu’elles rencontrent." L’histoire, teintée de mystère, accroche le lecteur. Le réalisme du travail des gendarmes marque particulièrement. "On est au cœur de l’enquête tel que ça se passe", détaille l’auteur. La lecture est parsemée de nombreux sigles qui renvoient aux différents services de gendarmerie. Le lecteur plonge dans la mécanique d’une affaire et assiste aux échanges entre les magistrats et la hiérarchie.

C’est aussi l’occasion de régler quelques comptes pour l’ancien militaire. En effet, dans le roman, le procureur en prend pour son grade et quelques gendarmes n’ont pas toujours le beau rôle. Mais Yves Gardères est un optimiste et ses personnages finissent toujours par s’amender. "Malgré les affaires tragiques auxquelles j’ai été confronté, je reste optimiste, il y a toujours quelque chose de bon à trouver chez les gens", dit-il avec un sourire. Le Pyrénéen a fait une partie de sa carrière en Aveyron, il a servi à Camarès, à Saint-Beauzély, à Millau et à Rodez où il a commandé le Psig (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie). S’il a commencé ses romans une fois sa carrière achevée, écrire l’a toujours attiré. "Quand j’écrivais les procès-verbaux, j’essayais de décrire les scènes de manière à y faire entrer les magistrats."

Déjà auteur d’une trilogie (voir encadré), il travaille actuellement sur son prochain roman, de nouveau inspiré d’une enquête qui l’a marqué. "Cette fois je veux parler du mécanisme de l’erreur judiciaire : comment peut-on en arriver là ?", révèle le romancier. Il espère sortir son nouveau livre avant l’été.

L’écriturecomme thérapie

En 2012, alors qu’il lutte contre un cancer, Yves Gardères fait une séance de sophrologie dont il ressort avec une nouvelle vision de la vie. "J’ai commencé à écrire après mon cancer, comme une thérapie, en essayant de transmettre ce que j’avais compris de la vie." À travers sa trilogie "Le passage des origines", publiée au printemps 2021, il tente d’amener le lecteur à sa compréhension du monde. Ses livres mêlent histoire, philosophie et enquête, et se déroulent dans plusieurs pays mais également dans certains lieux emblématiques du Sud-Aveyron.
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