Decazeville. Grève des mineurs 1961-1962 : la fin d’une époque

Dernier volet de notre complément sur la grande grève des mineurs, en 1961-1962. Alors que la France gaullienne prospérait et se montrait fière de sa modernité, la voix détonante et discordante des grévistes dans un coin reculé de l’Aveyron faussait le tableau.

Malgré un mouvement revendicatif de grande ampleur, rien ne fit bouger les décideurs. Les mines de fond du Bassin de Decazeville-Aubin allaient fermer pour de bon. L’ampleur du mouvement, ayant connu des échos nationaux et même internationaux, s’ajoutant à la grève de la faim de 20 mineurs, permit aux syndicats, qui avaient formé une intersyndicale soudée (CGT, CFDT, FO, CGC), d’obtenir de meilleurs avantages sociaux. Ils avaient su, avec le soutien de toute la population, rendre le conflit humain, exemplaire et passionnel. La grève générale se termina le 20 février 1962.

Puis, les mineurs les plus jeunes avec leur famille quittèrent le territoire pour d’autres sites miniers, laissant un grand vide et un désarroi incommensurable. Le recul économique et démographique se doubla d’un traumatisme humain bien réel. La petite lueur qui brillait dans les yeux des Anciens, jouant aux cartes dans les cafés ou discutaillant sur les places publiques, s’éteint progressivement. Plus rien ne sera jamais comme avant.