Témoignage - Oksana, originaire de Transnistrie et Aveyronnaise : "On entend le bruit des bombes sur Odessa"

  • "La vie là-bas continue pour le moment, mais je suis très inquiète", explique la jeune Ruthénoise.
    "La vie là-bas continue pour le moment, mais je suis très inquiète", explique la jeune Ruthénoise. Repro CP
Publié le , mis à jour
Xavier Buisson

Ruthénoise et originaire de la petite république de Transnistrie, frontalière avec l'Ukraine, Oksana Routaboul est en contact régulier avec sa famille et plusieurs amis Ukrainiens. Si le pays n'est pas concerné par les combats, les bruits des bombes tombant sur Odessa y sont bien perceptibles. Son statut affiché de pro-Russe préserverait cependant la Transnistrie d'une éventuelle invasion.

Immédiatement après le début de l'invasion russe, la jeune femme, née d'un père Ukrainien et d'une mère Russe, a pris des nouvelles de sa famille en Transnistrie, une petite république officiellement pro-Russe formant un "tampon" entre la Moldavie et l'Ouest de l'Ukraine. Elle l'affirme avec soulagement : "C'est calme du côté de ma famille. Cependant, du côté du Sud du pays, un ami à moi m'a dit qu'il entendait les bombardements sur Odessa, en Ukraine, à moins d'une centaine de kilomètres".

Oksana Routaboul, trentenaire et Ruthénoise d'adoption, est née en Transnistrie, petit pays de 500 000 habitants. La Transnistrie, revendiquée par la Moldavie, est indépendante depuis la dislocation de l'URSS en 1991 et non reconnue par l'Organisation des Nations unies. "Trois langues y sont parlées : le Russe, l'Ukrainien et le Moldave, explique Oksana Routaboul. Nous sommes très proches de l'Ukraine et beaucoup de gens là-bas ont de la famille de part et d'autre de la frontière".

"J'ai un autre ami qui est assez inquiet parce que la famille de sa femme vit en Ukraine. Ils lui ont dit que tout était calme dans les villages et petites villes, mais beaucoup plus compliqué dans les grandes villes. Il semblerait que pour le moment l'armée russe se contente de les encercler", raconte la jeune femme, dont le pays d'origine n'est pour le moment pas impacté directement par les combats qui ont lieu dans de nombreuses grandes villes d'Ukraine.

"Tout s'est passé comme l'avaient annoncé les Américains"

Une première conséquence du conflit est cependant venue impacter le quotidien des Transnistriens : la fermeture de la frontière avec l'Ukraine. "Ce sont deux pays qui communiquent énormément. La Transnistrie pourrait être bloquée, on ne sait pas combien de temps ça va durer... De plus la Moldavie a fermé son aéroport, c'est par là que passent tous les Transnistriens, on ne sait pas combien de temps ça va durer", explique la jeune femme.    

Pour l'avenir, peu d'inquiétude pour Oksana et sa famille restée en Transnistrie : "Je ne vois aucun intérêt pour Poutine de faire la guerre à la Transnistrie, c'est un pays sous très forte influence russe depuis des années... La vie là-bas continue pour le moment, mais je suis très inquiète", explique la Ruthénoise. "Tout s'est passé comme l'avaient annoncé les Américains... Je n'aurais jamais pensé que ça puisse arriver. J'espère que ça va se terminer rapidement, que tout le monde ira bien. Je ne comprends pas pourquoi les Russes combattent les Ukrainiens alors qu'ils sont frères depuis des décennies", conclut-elle, avec une pensée particulière pour son amie ruthénoise partie voir sa famille en Ukraine... et toujours coincée dans le pays. 

La Transnistrie, dont la capitale est Tiraspol, n'est officiellement reconnue que par l'Ossétie du Sud, l'Abkhazie et le Haut-Karabagh, eux-mêmes non reconnus par l'Organisation des nations unies.
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