Pourquoi une baisse des prix du carburant doit être amorcée dès ce lundi

  • Les données de la Banque de France estiment qu’il faut une dizaine de jours entre une hausse des prix du pétrole brut et une répercussion à la pompe.
    Les données de la Banque de France estiment qu’il faut une dizaine de jours entre une hausse des prix du pétrole brut et une répercussion à la pompe. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Après avoir atteint des niveaux records dépassant la barre symbolique des 2 € dans de nombreuses stations-service, les prix des carburants doivent amorcer une baisse dès ce lundi. Pourquoi vont-ils baisser et combien de temps cela va-t-il durer ? 

Une tendance à la baisse dans les marchés

Depuis plusieurs jours, les prix du baril ont entamé une tendance marquée par une légère baisse. Le baril de pétrole brut (Brent) est descendu aux alentours de 111 dollars le 11 mars alors qu’il culminait à 128 dollars le 7 mars. Ce tarif, bien que supérieur à celui d’avant l’invasion en Ukraine pousse les distributeurs à l’optimisme.

« J’ai annoncé une flambée en début de semaine et aujourd’hui le marché se retourne », s’est notamment réjoui Michel-Édouard Leclerc, PDG du groupe qui porte son nom, le 11 mars au micro de BFM TV. Il a par la même occasion annoncé que les prix à la pompe pourraient baisser de 35 centimes sur le gasoil dans de nombreuses stations. Concernant le sans-plomb 95 et 98, la baisse sera plutôt de l’ordre de 8 à 10 centimes.

Pour aboutir à cette estimation, le patron des supermarchés Leclerc s’est basé sur les données de la Banque de France, qui estiment qu’il faut une dizaine de jours entre une hausse des prix du pétrole brut et une répercussion à la pompe.

L’impact de la guerre en Ukraine surestimé

Autre explication : la guerre en Ukraine. Car la Russie importe 26 % du pétrole consommé en Europe. Mais aucun embargo européen sur le pétrole russe n’a été décidé. « Je trouve qu’il n’y a pas de rationalité sur ce marché », a d’ailleurs pointé Michel-Édouard Leclerc. « Il y a du stock, il n’y a pas moins de pétrole aujourd’hui, même les Russes vendent encore du gazole. Il n’y avait pas de raison objective que ça flambe, les marchés spéculent. »

Néanmoins, si elle s’est éloignée à mesure que la guerre avance en Ukraine l’incertitude engendre des prix qui oscillent davantage. « On est depuis quelques semaines sur un prix qui bouge beaucoup, il est monté à des niveaux assez élevés », confirme Jean-Pierre Favenec, professeur et spécialiste de l’énergie au micro de BFM TV .

Mais il constate que le prix s’est stabilisé ces derniers jours. « Il n’y a pas de boycott des Européens sur le pétrole, il n’y a pas de menace des Russes de ne plus exporter de pétrole », explique-t-il.

La durée de la chute des prix encore incertaine

Doit-on alors s’attendre à voir chuter les prix des carburants aussi vite qu’ils ont grimpé ? Pas si sûr. « Dans la situation actuelle malgré l’invasion de l’Ukraine par la Russie, normalement le prix du pétrole ne devrait pas monter à des niveaux trop élevés », estime Jean-Pierre Favenec ajoutant que « cela dépend de la situation politique ».

Mais ne pas monter ne signifie pas qu’ils ne pourraient pas se stabiliser à un prix qui pourrait tout de même lourdement peser dans le portefeuille des Français et Françaises. « On peut très bien imaginer une espèce de stabilisation des prix du pétrole, de l’essence et du gazole aux alentours de 2 € le litre », a ajouté le spécialiste.

Car si un nouveau regain d’incertitude lié à la guerre en Ukraine devait apparaître sur ce marché très fluctuant, il se ressentirait directement sur les tickets de caisse à la pompe.

« Nous n’avons pas le droit de vendre à perte », a précisé Dominique Schelcher, PDG du groupe Système U sur France Inter le 9 mars, qui confirme comme son homologue de Leclerc que les distributeurs ont de très faibles marges de bénéfice sur les carburants. Car le prix du carburant dépend de trois facteurs : le prix du baril de pétrole, les taxes et la marge des distributeurs.

Alors si le prix du baril venait à repartir à la hausse, les prix suivraient la même tendance, à dix jours d’intervalle.

Aux fluctuations « naturelles » des prix des carburants viendra s’ajouter la ristourne de 15 centimes par litre financée par le gouvernement dès le 1er avril, a promis le Premier ministre Jean Castex ce 12 mars.

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