Handicap : un long travail pour rendre la ville de Rodez plus accessible

Repenser l’aménagement d’une ville, la rendre plus accessible à des personnes handicapées. C’est tout le défi de la commission communale pour l’accessibilité lancée en septembre 2020. Présidée par Monique Bultel-Herment, qui siège aux côtés de conseillers municipaux et de membres d’associations (comité départemental handisport, France handicap, Générations mouvements, etc.), cette commission a pour objectif "d’établir un constat sur l’accessibilité du bâti, de la voirie, des espaces publics, des transports, mais également d’engager des actions".

Dans une ville comme Rodez, "ancienne, en tout cas pour le cœur de ville, avec un relief particulier, l’accessibilité de certains lieux peut poser de réels problèmes, explique Monique Bultel-Herment. Toutefois, nous avons déjà lancé certains travaux comme sur la place Tristan-Richard, sur la place de la Cité ou encore dans le secteur de l’avenue de Calcomier." "Je suis d’accord pour dire que cela ne va jamais assez vite, comme le soulignent les associations", poursuit l’élue. Et d’autres aménagements sont à venir : du viaduc de Bourran à la place des Rutènes, dans le cadre du déménagement du commissariat de police, rues Corbières et Penavayre, avec un passage en zone piétonne, une sonorisation des feux tricolores à l’étude rue Béteille, etc. "Il est difficile d’établir un calendrier des travaux même si des axes de réflexion ont été posés pour les années à venir. Par exemple, un recensement des logements sera fait avec l’office HLM, afin de déterminer leurs niveaux d’accessibilité, en fonction des différents types de handicap", conclut l’élue. La Ville souhaite également travailler "en cohérence" avec Rodez Agglo qui a des compétences "sur la voirie, les arrêts de bus, par exemple, qui peuvent concerner directement l’accessibilité".

Pour Jacqueline Frayssenet, déléguée départementale de l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques), " les handicaps physiques ne doivent pas faire oublier qu’une grande partie de la population souffre de handicaps psychiques". "Cela ne se voit pas, donc on considère que ça n’existe pas, déplore la déléguée départementale. Pourtant, on estime qu’un pourcent de la population souffre de schizophrénie, 3 % de troubles bipolaires… On peut penser qu’à l’échelle locale de nombreuses personnes sont donc concernées."

Ainsi, Jacqueline Frayssenet explique que "ces personnes éprouvent de nombreuses difficultés à trouver un logement. Même lorsqu’il faut que quelqu’un se porte caution, certains préjugés persistent. Il y a un important travail de sensibilisation à faire".

"C’est l’environnement global des personnes souffrant de handicaps psychiques que la société devrait faire évoluer, complète Jacqueline Frayssenet. Il doit y avoir également une volonté des élus de s’impliquer dans ces questions. Par exemple, pour l’heure, nous sommes plus dans le souci sécuritaire avec les personnes qui vivent dans la rue, sachant qu’un tiers d’entre elles souffrent de troubles psychologiques."

Unafam : prendre en compte les handicaps "psychiques"

118

La ville de Rodez compte 118 place de stationnement PMR (personnes à mobilité réduite). "En très grande majorité, ces places sont respectées et nous veillons à ce qu’elles le soient. Nous allons proposer de mettre en ligne, sur notre site internet, l’endroit où se trouvent ces places afin de permettre à des personnes extérieures de se garer plus facilement."