Livinhac-le-Haut : pour Thomas, autiste, la musique est un instrument d’intégration

Thomas est un jeune Livinhacois, qui va sur ses 23 ans. Il a été diagnostiqué au CRA de La Grave, à Toulouse, alors qu’il avait un peu plus de 6 ans. C’est à l’école du Sailhenc, à Decazeville, qu’il a fait sa scolarité, avec des enseignants et du personnel très impliqués, une éducatrice qui venait sur place, une auxiliaires de vie scolaire (AVS), ainsi qu’un suivi pluridisciplinaire sur Rodez et Toulouse. Il a aussi obtenu son certificat de formation générale (CFG), équivalent du diplôme national du brevet (DNB), au collège Paul-Ramadier.

Son parcours scolaire a ensuite tourné court. Après être entré en IME, et avoir changé de collège, ses parents n’étant pas auprès de lui la semaine, n’ont pu, à leur grand regret, suivre comme ils l’auraient voulu son parcours scolaire, et estiment que le manque de personnel adapté et de temps ont nui à son apprentissage.

À l’heure où l’on parle d’inclusion, il serait surtout bon d’aider ces jeunes à évoluer à leur rythme dans le milieu qu’il souhaite, en leur offrant l’aide nécessaire et adapté à leur projet.

Toutefois, avec de solides bases et une passion pour la musique, acquises dès son plus jeune âge, il a su rebondir, non sans mal, car l’autisme engendre beaucoup de désagréments quotidiens, bouleversant une famille, une fratrie, un avenir professionnel, une vie sociale…

La musique a donc été salvatrice de beaucoup de maux, à peine savait-il parler qu’il chantonnait déjà. Son premier instrument fut un tambour offert par son grand-père Et c’est à 12 ans qu’il demanda à prendre des cours de batterie, Paul Pérès, musicien et professeur à Livinhac-le-Haut, le prit sous son aile. Ce sont 10 années qu’ils partageront et grâce auxquelles Thomas aujourd’hui peut jouer de façon professionnelle. Son parrain musical n’est autre que Stéphane Hourteillan (www.stephanehourteillan.com/), batteur de Patrick Sébastien, qui veille sur lui comme un grand frère, lui amenant conseils et partageant son expérience. Mais il n’en est pas resté là ! Sa passion dévorante l’a amené à toucher au djembé, congas, bongo et en particulier au cajon, qu’il a découvert avec Sergio Pitterbarg, qui avait fait naître le groupe "The Rockets" à l’IME de la Roquette à Lapanouse de Sévérac, groupe qui n’est plus malheureusement à ce jour.

Puis c’est à la guitare que son parcours a continué. La guitare qu’il pratique depuis 4 ans, notamment avec Laurent Mayanobe, son professeur à l’école de musique Zik’Mineur de Livinhac-le-Haut, mais aussi son acolyte lorsque Thomas joue avec son groupe "Valérie Music".

Chaque année, le 2 avril est la Journée Mondiale de sensibilisation à l’autisme et, cette année, Thomas souhaitait plus que jamais y participer. Son but : montrer à tous que chaque autiste est différent, qu’il ne faut pas juste retenir les points négatifs, mais que, bien au contraire, bon nombre d’entre eux souhaitent avoir une vie sociale, professionnelle et personnelle digne de ce nom !

Beaucoup d’autistes souffrent de ces regards portés injustement sur eux. Ils sont plein de vie, ont de l’humour, ont envie de partager, alors oui pour eux c’est un travail de tous les jours et le mot "inclusion" est parfois difficile. Car eux, ce n’est pas d’inclusion dont ils ont besoin, mais de faire partis à part entière comme nous tous de ce monde, avec le droit d’être ce qu’ils sont.