Présidentielle 2022 : les Aveyronnais sont allés voter… mais sans enthousiasme

Avec près de 74 % de participation à 17 heures, en ce dimanche après-midi ensoleillé, le département de l’Aveyron est le deuxième en termes de participation, juste derrière la Dordogne. Fidèles à leur réputation, et confirmant l’ambiance ressentie dans différents bureaux de vote, les Aveyronnais se sont mobilisés pour ce premier tour de la présidentielle. Et ce, dès la fin de matinée.
« Beaucoup sont venus voter ce matin, ils ont envie de profiter de l’après-midi », souffle le maire d’une commune rurale aux portes de Rodez. Le même écho partout. À Rodez, le bureau 9 a fait sensation à la salle des fêtes. Une imposante file d’attente s’était formée devant le bureau le plus important de la ville avec près de 1 400 inscrits.

83, 27 % de participation en 2017

Au final, le département a vu un taux de participation de 80,04 %, au-dessus de la moyenne nationale. Nombre de communes aveyronnaises affichent d’ailleurs bien plus de 80 % de participation. Mais cette participation aveyronnaise reste en deçà de la présidentielle de 2017, qui affichait 83,27 %.
Ce qui marque plus que tout, c’est ce manque d’enthousiasme en ce 10 avril. Sur les bords du terrain de foot, à Vabre, on débat plus sur le Raf qui ne gagne plus en L2, que sur les enjeux de la présidentielle. « Douze candidats au premier tour, cela ne ressemble à rien. Les gens ne veulent plus de cela », souffle un père de famille, qui envisage d’aller voter pour le deuxième tour après avoir sauté le premier. « Je suis allée voter, mais je n’ai pas pu lire les professions de foi des candidats, je ne les ai pas reçues » avance cette mère de famille, un brin fataliste. Rappelant ce cuisinier qui, la veille, soupire : « J’irai voter demain, mais je ne sais toujours pas pour qui. »
Dans le parc de Vabre, au bord du terrain d’équitation de Combelles, sur les terrasses de café, spots de farniente, ils sont toutefois quelques-uns, donc, à ne pas être allé voter. « J’habite à une heure d’ici, et vu le prix de l’essence », souffle une jeune fille. « Problèmes administratifs », plaide un couple. Un autre explique : « Je vais garder le bulletin dans la voiture… J’avais demandé le changement de domiciliation à Rodez, il n’a pas été fait. Je suis allé dans mon village, je n’étais pas sur la liste… ». Tout cela est dit sans colère. Faisant écho au propos du délégué général d’Ipsos, qui lançait « C’est une campagne Tefal, qui n’accroche pas ».
Le second tour rassemblant toujours moins que le premier, reste désormais à voir comment se mobiliseront les Aveyronnais le 24 avril.