Emploi en Aveyron : pour le président de la CCI, "certaines entreprises sont sous tension"

  • Dominique Costes, président de la CCI.
    Dominique Costes, président de la CCI. Archives JAT
Publié le , mis à jour
Propos recueillis par Philippe Henry

Entretien avec Dominique Costes, président de la CCI de l'Aveyron. 

L’étude publiée par Pôle emploi illustre, une fois encore, les besoins grandissant en main-d’œuvre des entreprises aveyronnaises.

En effet, et cela ne me surprend pas vraiment. Tous les chefs d’entreprise du département que je rencontre régulièrement m’alertent sur cette problématique. Ces difficultés ne datent pas d’hier mais elles sont récurrentes et le besoin de main-d’œuvre s’accentue avec les années.
Cependant, nous menons beaucoup d’actions, avec l’ensemble des acteurs publics, pour tenter de trouver des solutions. Que ce soit à travers de job dating, d’actions menées avec Aveyron attractivité, etc.
Nous sommes également en contact avec des écoles d’ingénieurs comme l’Insa afin de promouvoir les entreprises du département mais également présenter les offres d’emploi qui existent en Aveyron.

Cette étude montre également que de nombreux profils sont recherchés, et pas seulement afin de pourvoir des emplois qualifiés.

Je partage ce constat : les entreprises du département qui souhaitent recruter ont besoin de personnes qualifiées, mais aussi qui sont sans qualifications et peuvent être formées directement sur place. On recrute dans tous les secteurs : les conducteurs de transport en commun, ou sur route, les aides à domicile, etc. Mais aussi des ingénieurs. Les postes à pouvoir en Aveyron peuvent aller du simple bac au bac + 5.

Quelles stratégies peuvent être mises en place pour répondre à ces besoins ?

Il faut d’abord étudier leurs besoins. Et puis, nous travaillons aussi à la formation des jeunes. Par exemple, sur les 1 000 que nous formons, environ 56 % d’entre eux font le choix de rester en Aveyron. Il faut poursuivre en ce sens.
Aussi, nous travaillons avec le Département pour proposer aux bénéficiaires du RSA des formations, afin de favoriser le retour à l’emploi de certains. Mais nous faisons cela de manière très particulière, au cas par cas. D’une manière plus générale, il faut travailler dans tous les domaines afin d’anticiper et combler les postes à pourvoir.

Ce manque récurrent de main-d’œuvre peut-il avoir des conséquences négatives sur le fonctionnement des entreprises, sur leur développement ?

C’est certain. Surtout dans le secteur du bâtiment où les besoins sont importants. Je connais plusieurs chefs d’entreprise qui n’ont pas pu répondre à des appels d’offres, ne voulant pas mettre plus sous tension leurs équipes et éviter la surchauffe. Et bien sûr, cela peut entraver le développement des entreprises du département qui doivent rester compétitives face aux autres.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?