Federico Carboni, premier Italien à mourir par suicide assisté

  • Cet homme était connu en Italie pour sa lutte en faveur du droit à une mort digne sous le nom d'emprunt "Mario".
    Cet homme était connu en Italie pour sa lutte en faveur du droit à une mort digne sous le nom d'emprunt "Mario". LPETTET / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Federico Carboni, plus connu sous le nom d'emprunt "Mario" est le premier Italien à se donner la mort par suicide assisté. Tétraplégique depuis dix ans suite à un accident de la route, il était connu en Italie pour sa lutte en faveur du droit à une mort digne. Il marque le début d'une jurisprudence dans le pays.

Ce jeudi 16 juin au matin, Federico Carboni, 44 ans, a mis fin à ses jours, avec l'aide d'une équipe médicale. Celui que l'on surnommait Mario est devenu le premier Italien à suivre une procédure de suicide assisté.

C'est la fin d'un long combat pour celui qui avait décidé de partir en Suisse en août 2020, pays frontalier autorisant la mort médicalement assistée, avant de se raviser. En Italie, il a dû attendre plus de deux ans, passant de nombreux examens médicaux, pour savoir s'il était éligible à ce processus de mort assistée. Si l'Italie condamne l'assistance au suicide, elle autorise depuis 2019 quelques exceptions, dont celle d'"être atteint d'une pathologie irréversible, source de souffrances physiques et psychologiques estimées intolérables par le patient".

Il a fallu également déterminer le produit à administrer et ses modalités, et réunir la somme de 5.000 euros pour se procurer une machine spéciale qui lui injecterait le produit létal.

Jurisprudence pour le suicide assisté

Car, la condition pour que Federico Carbone puisse se donner la mort était qu'il s'administre lui-même le produit. La mort par une tierce personne (l'euthanasie) est illégale en Italie. Or, son état de santé ne lui permettait pas de s'injecter lui-même la dose nécessaire. Grâce à une collecte de fonds réalisée par l'association Luca Coscioni, il a obtenu une machine spéciale, qui a coûté 5.000 euros environ, lui permettant de lever le petit doigt et s'administrer le produit lui-même.

"Au nom de toute l'Association Luca Coscioni, nous exprimons notre gratitude à Federico pour la confiance qu'il nous a accordée au cours de ces deux années, puisqu'il a préféré renoncer à la possibilité d'aller mourir en Suisse et a choisi de faire valoir ses droits en Italie", a indiqué l'Association dans un communiqué.

"Nous continuerons à aider ceux qui nous le demandent. À ce stade, une loi comme celle adoptée par la Chambre ne serait plus nécessaire", ont déclaré Filomena Gallo et Marco Cappato, secrétaire national et trésorier de l'association Luca Coscioni.

Débat relancé ?

Cet évènement pourrait faire jurisprudence en Italie et permettre à d'autres personnes de suivre ce processus. Cette avancée significative fait écho à l'autre bout du monde, puisque le 12 mai 2022, la Colombie est devenu le premier pays d'Amérique latine a autoriser le suicide assisté.

En Europe, plusieurs pays ont adopté des lois récemment, comme le Luxembourg en 2019, qui a autorisé l'euthanasie pour certains cas "condamnés" ou l'Espagne qui a légalisé l'euthanasie en juin 2021. La Belgique et les Pays-Bas ont quant à eux dépénalisé l'euthanasie dès 2002.

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