Rodez. Le Ruthénois Mathieu Cros, un économiste en quête d’équilibre à Cuba

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  • Attaché économique au sein de la direction générale du Trésor, l’Aveyronnais est en charge de l’analyse des risques. MC Attaché économique au sein de la direction générale du Trésor, l’Aveyronnais est en charge de l’analyse des risques. MC
    Attaché économique au sein de la direction générale du Trésor, l’Aveyronnais est en charge de l’analyse des risques. MC
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Aurélien Delbouis

Agé de 26 ans, il est actuellement en poste à La Havane, au sein de la direction du Trésor. Un poste de transition pour ce jeune homme de conviction.

La valeur n’attend pas le nombre des années. Encore moins chez un économiste pour qui justement, la ou les valeurs sont l’alpha et l’oméga de la discipline. Installé à La Havane, à Cuba, depuis bientôt un an, Mathieu Cros, 26 ans, est de ceux-là. Attaché économique à la direction générale du Trésor, le Ruthénois suit depuis la capitale cubaine, la situation économique et politique du pays. Son rôle : éclairer les entreprises françaises présentes sur le marché domestique. Présentes ou en approche… Cette hypothèse étant toutefois de plus en plus rare, tant la situation économique à Cuba, assimilée à une dictature par la grande majorité des observateurs, n’étant pas du genre à rassurer les investisseurs.

À entendre Mathieu Cros, la situation mérite pourtant d’être étudiée de près. "Il y a beaucoup de potentialité à Cuba. Tout est à faire, les besoins d’investissements sont colossaux. Le seul problème est d’ordre politique. Le gouvernement contrôle tout. Investir ici demande de faire monter les projets au niveau politique. Les entreprises qui y parviennent ont fait preuve de patience, de résilience. Il faut travailler le temps long. Quand il faut un an pour monter un projet d’entreprise en France, il faut compter 4 à 5 ans ici."

Dans ce contexte, pas étonnant que les candidats ne soient pas légion. Candidat, Mathieu Cros l’a pourtant été pour sa part avant de rejoindre l’ambassade de France à Cuba. Après le Lycée Foch à Rodez, une prépa "HEC" à Fermat Toulouse, et l’Université Paris Dauphine, l’impétrant a profité de son année de césure pour découvrir l’Amérique latine autour d’un projet singulier : amener la musique en des coins reculés du Chili. "L’objectif était de parcourir plusieurs pays d’Amérique latine et de monter des ateliers de musique – à long terme – pour des enfants issus de milieux défavorisés", développe Mathieu, impliqué dans l’aventure avec un associé rencontré à Paris sur les bancs du Nouvel observatoire des innovations sociales et environnementales.

Équilibre

Une parenthèse presque anecdotique qui démontre pourtant l’attachement de notre économiste junior aux questions sociales. "Concrètement, quelles sont les opportunités d’un économiste sur le marché du travail ? Quelles sont mes options ? Travailler pour des banques, des fonds d’investissement, des assurances qui pratiquent l’évasion fiscale ? Rejoindre des instituts de politique publique ou travailler pour des organisations internationales très impliquées sur la question de développement ? Personnellement, j’ai opté pour le troisième choix", confirme le Ruthénois qui espère ainsi contribuer – il en termine – à "rendre le monde meilleur qu’il ne l’est."

Tout comme les économistes ont appris à intégrer le développement du savoir dans leur compréhension du monde, tout comme ils ont, pour la plupart, accepté la nécessité de lutter contre les imperfections des marchés financiers, ils sont comme Mathieu, de plus en plus nombreux à réfléchir très sérieusement aux complexités de la distribution de la richesse. Lui qui en France abordait déjà des questions d’économie sociale solidaire, pensait les nouvelles formes à donner au travail ou la démocratie participative au sein des entreprises. Lui qui a aussi – pour France Stratégie – rendu un rapport sur les défaillances d’entreprises dans la crise du Covid-19, se voit désormais embrasser une carrière plus internationale auprès de banques de développement ou, pourquoi pas, la Banque mondiale.

Des organismes qui financent ou accordent des prêts à effet leviers dans des pays qui cherchent à combler le retard sur leurs cousins mieux dotés. "Je cherche avant tout à trouver l’équilibre entre vie professionnelle et conviction personnelle mais au fond de moi, ce penchant pour les questions de développement prédomine. C’est ma ligne directrice, confie Mathieu qui a choisi l’expatriation pour encore quelques années. "Je suis à un âge où je peux encore me satisfaire d’un confort tout relatif. Ici, à Cuba, nous sommes confrontés à une pénurie alimentaire et énergétique. L’accès aux biens de consommation est loin d’être garanti. La situation est donc assez complexe. Elle demande une capacité d’adaptation et de résilience au quotidien." Des aptitudes qu’il a développées tout au long de sa jeune carrière et qu’il compte bien éprouver encore très longtemps.

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