Millau. À Carthage, la Millavoise Candice Lamour repense la ville de demain

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  • A 27 ans, Candice Lamour va prendre la tête de l’antenne tunisienne du bureau d’études Kandeel.	ReproCP A 27 ans, Candice Lamour va prendre la tête de l’antenne tunisienne du bureau d’études Kandeel.	ReproCP
    A 27 ans, Candice Lamour va prendre la tête de l’antenne tunisienne du bureau d’études Kandeel. ReproCP
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Aurélien Delbouis

Urbaniste pour le compte du cabinet de conseil et d’études Kandeel, la jeune femme de 27 ans accompagne la ville dans sa transformation "sociale". et répond de manière efficace aux nouveaux besoins de l’espace urbain, là où l’urbanisme institutionnel serait trop lent. Son objectif : rendre la ville plus agréable, accessible mais aussi plus inclusive.

La ville a toujours été au centre de ses préoccupations. "Au sortir du lycée, j’avais plutôt imaginé l’architecture mais en me penchant plus en détail sur le métier d’urbaniste, j’ai compris qu’il était fait pour moi." Désormais impliquée pleinement dans le cabinet de conseil et d’études spécialisé dans les domaines des mobilités durables ou de l’urbanisme "tactique" Kandeel, la Millavoise Candice Lamour va, sous peu, prendre la direction du bureau tunisien.

À Carthage, petite ville située au nord-est de Tunis, l’urbaniste de 27 ans travaille à rendre la ville de demain plus agréable, accessible mais aussi plus inclusive. "L’idée est de construire des villes pour les gens, avec les gens. Sans leur imposer un modèle préétabli qui finalement ne va pas correspondre à leurs attentes."

Spécialiste de l’urbanisme tactique qui traite des questions liées à l’aménagement temporaire de l’espace public pour favoriser les mobilités dites "actives" et douces comme le vélo, Candice s’est fait une spécialité de toutes les thématiques de mobilité. "J’ai abordé le sujet lors de mon premier stage au sein du service urbanisme de la mairie de Millau, rembobine l’Aveyronnaise. Pour y revenir en fin de cursus dans la ville de Mexico."

Dans la plus ancienne et tentaculaire capitale du Nouveau Monde, elle planche sur un plan de transport en commun. "Cela peu paraître étonnant depuis la France, mais là-bas, j’ai d’abord travaillé sur la création de la première ligne de bus de nuit avec des horaires et des arrêts fixes. Chose qui n’existait pas encore au Mexique." De retour à Paris, elle poursuivra son œuvre pour le compte de la multinationale Transdev qui transporte en moyenne près de 11 millions de passagers quotidiens.

Reconquête urbaine

Désireuse de porter sa contribution au débat public, la Millavoise entend réenchanter la ville en proposant une vision collaborative qui permet de faciliter l’évolution des usages et des espaces publics. Une préoccupation qui recoupe la notion d’urbanisme tactique dans son acception moderne : permettre aux citoyens de se réapproprier la ville en favorisant l’émergence d’un urbanisme temporaire, là où l’urbanisme institutionnel serait trop lent. "C’est ce qu’on a pu voir par exemple avec les coronapistes, ces pistes cyclables provisoires aménagées (dans les villes, particulièrement) lors du déconfinement. Leur rôle était de favoriser la pratique du vélo, bien mieux adapté à la distanciation physique et éviter ainsi la propagation de l’épidémie de COVID-19", complète l’urbaniste. Ces solutions temporaires peuvent ensuite se prolonger dans le temps si l’expérimentation est réussie."

"À Sousse, nous avons par exemple travaillé sur la piétonnisation d’une artère très fréquentée sur le front de mer. L’objectif était de redonner toute sa place aux différents modes de transport." Réussi ? En partie. La piétonnisation totale des lieux n’étant finalement effective qu’un jour par semaine. Dans un pays où posséder une voiture est considéré comme un signe extérieur de richesse et de réussite, les mentalités certes évoluent "mais lentement" reconnaît Candice.

Lever de tels verrous fait donc partie intégrante de l’œuvre des urbanistes qui comme Candice Lamour entendent remettre l’utilisateur au centre du jeu. Une nouvelle approche de la ville qui devra trancher sur la place de la voiture dans les centres-villes… Sommes-nous prêts à sacrifier de nos usages habituels pour faire mieux vivre le collectif et valoriser notre espace commun ? Une question d’actualité sur laquelle se penche la Millavoise au quotidien.

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