Sécheresse : va-t-on vers une pénurie et une hausse des prix des pommes de terre, des chips, des frites ?

  • Les Français consomment, en moyenne, un kilo de pommes de terre par semaine.
    Les Français consomment, en moyenne, un kilo de pommes de terre par semaine. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

En raison de la chaleur et de la sécheresse au printemps et cet été, la récolte sera moins bonne. Les prix vont augmenter pour les pommes de terre, les chips, les frites...
 

Depuis le début du mois de juillet, la France est en proie à une sécheresse historique en 2022.  Les vagues de chaleur successives et le manque d'eau font souffrir la végétation et les plantations, et notamment les pommes de terre. 

Particulièrement sensibles au stress hydrique, ces dernières ont cessé très tôt leur croissance dans l'année. Les producteurs récoltent donc des légumes extrêmement petits. 

Pour autant, la pomme de terre est une espèce qui présente tous les ans des grandes variations de rendements. L'année dernière, qui était la plus humide depuis 1974, a connu un important excédent du légume préféré des Français. L’enjeu est l’acceptation par le consommateur des variations de production de pommes de terre. "Nous sommes face à un système agricole et agroalimentaire qui s’est construit autour de l’idée qu’il n’y a pas de fluctuation de rendements entre années", explique Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement à Ouest-France. "Pourtant, le réchauffement climatique à l’heure actuelle se traduit déjà par une augmentation de ces variations. Le grand défi tient au fait d’accepter ces aléas, sans vouloir à tout prix avoir une production homogène au fil des ans".

1,5 million de tonnes perdues en France cette année 

Mais la hausse se fait déjà ressentir dans le panier. Début août, le cours de la tonne de pomme de terre est passé de 200 à 250 €. Mauvaise nouvelle pour les Français qui en consomment, en moyenne, un kilo chaque semaine.

Une augmentation est à craindre pour la vente au détail au marché ou en supermarché, mais aussi sur les produits à base de pomme de terre fabriqués pour les industriels. "On avait, cette année, une augmentation des surfaces qui était liée à la demande très forte des industriels et notamment sur le marché de la frite et de la chips. Mais force est de constater que les rendements ne seront pas au rendez-vous", explique Geoffroy D'évry, président de l'Union national des producteurs de pommes de terre (Unpt).  

Sans doute 1,5 million de tonnes seront perdues en France cette année, ce qui ne signifie pas qu'il y aura pénurie dans les magasins. Il y a de la marge : d'ordinaire, une pomme de terre française sur deux part à l'étranger.

Mais pour couronner le tout, les coûts de production ont bondi de 30%. C'est donc une évidence pour la filière : les prix vont augmenter pour les pommes de terre, les chips, les frites... Reste à savoir dans quelles proportions.

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