Les mille vies du Ruthénois Philippe Gagnebet

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  • Chez lui ou à la table du bistrot  de son quartier, Philippe Gagnebet est toujours sur le pont.
    Chez lui ou à la table du bistrot de son quartier, Philippe Gagnebet est toujours sur le pont. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons
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Emmanuel Pons

Journaliste mais aussi auteur de livres, photographe à ses heures avec même un passage en politique et toujours "branché" sur l’écologie et le social, Philippe Gagnebet, aujourd’hui correspondant du Monde basé à Toulouse, a plusieurs cordes à son arc et toujours une idée d’écriture en tête.

Correspondant depuis 2015 du journal Le Monde pour la région Occitanie, le journaliste Philippe Gagnebet a multiplié les expériences les plus diverses, dans la presse, l’édition et même la politique, depuis qu’il a quitté l’Aveyron où il est né, il y a 54 ans.

Ruthénois d’origine, passé notamment par Paris, Bordeaux et Lacanau, Philippe Gagnebet reste attaché à Toulouse où il réside actuellement.
Ruthénois d’origine, passé notamment par Paris, Bordeaux et Lacanau, Philippe Gagnebet reste attaché à Toulouse où il réside actuellement. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons

Après l’école Sarrus et le collège Fabre à Rodez, c’est au lycée Monteil qu’il obtient son bac B en 1986. Direction Science Éco à Toulouse – une année contrariée par le blocage des universités et les manifestations étudiantes contre le projet de loi Devaquet – avant d’intégrer la fac de Droit et obtenir une licence AES trois ans plus tard.

Mais le jeune Ruthénois ne se voit pas faire carrière dans l’économie ou le droit. Il décide alors d’entrer à l’école de photographie et d’audiovisuel de Toulouse (ETPA). Tout juste diplômé, il travaille pour l’agence de la Dépêche du Midi à Rodez. Puis retour à Toulouse en 1990 où il poursuit son activité en tant qu’indépendant avant de rejoindre la rédaction de la Dépêche jusqu’en 2000, année où il est embauché à l’hebdomadaire Tout Toulouse.

"Je te donne une semaine et tu écris ce que tu veux"

"C’est Jean-Paul Besset, le rédacteur en chef, qui m’a fait passer à l’écriture, se souvient-il. Il m’a donné ma chance."

"Il m’a dit : "Tu sais écrire ? Je te donne une semaine et tu fais ce que tu veux. Après tu reviens me voir". Ça lui a plu et il m’a pris." Il est alors titulaire de la rubrique "C’est ma tournée" avant d’écrire plus largement sur tous les sujets d’actualité. Une belle aventure, durant deux trop courtes années, qui a conforté Philippe Gagnebet dans la poursuite de l’écriture.

Il devient alors le responsable du mensuel "Coursives d’Empalot" et du trimestriel "Échos d’Oc". De 2004 à 2008, parallèlement à son activité de journaliste indépendant, il assure la correspondance du quotidien national Le Monde pour la région Midi-Pyrénées. C’est aussi durant cette période qu’il écrit un livre sur les missions locales, édité aux éditions Autrement. "Mon premier bouquin !", insiste-t-il. Il est alors installé en Aveyron, du côté de Mondalazac, commune de Salles-la-Source, et fait de fréquents allers-retours à Toulouse.

Réinventer la ville, les (r)évolutions de Darwin à Bordeaux, ouvrage paru en 2016 aux éditions Ateliers Henry Dougier.
Réinventer la ville, les (r)évolutions de Darwin à Bordeaux, ouvrage paru en 2016 aux éditions Ateliers Henry Dougier. Reproduction L’Aveyronnais

Passage en politique…

Changement de cap en 2008 quand Jean-Paul Besset le recontacte. Cette fois-ci, pas questions d’écrire dans un journal mais plutôt de prendre en main la communication du tout jeune parti politique Europe Écologie, créé notamment autour de José Bové, Daniel Cohn Bendit, Eva Joly et Cécile Duflot…

"J’ai été le premier salarié d’Europe Écologie. Il fallait tout inventer : le site internet, des contenus et toute la com au sens large." Le jeune Aveyronnais s’installe donc à Paris dans un appart sur la Butte Chaumont. "Mais je n’ai pas trop profité de la ville. Je travaillais beaucoup. On était une petite équipe et on avait un an pour préparer les élections européennes de 2009", se souvient-il. "On avait cartonné avec presque autant de voix que le PS."

Après cette "mission commando", retour à Toulouse pour cette fois organiser la stratégie de communication du candidat Gérard Onesta, tête de liste écologiste pour les élections régionales de 2010.

… Et retour à la presse

Après cette intense séquence politique, Philippe Gagnebet retrouve ses premières amours, à savoir la presse. Il prend alors en charge le magazine alternatif Friture, sous-titré "Journal des possibles sur le Grand Sud de la France", à savoir de Bordeaux à Marseille.

Friture Mag, journal des possibles sur le grand sud de la France, revue de 80 pages parue de 2011 à 2016.
Friture Mag, journal des possibles sur le grand sud de la France, revue de 80 pages parue de 2011 à 2016. Reproduction L’Aveyronnais

"On a étoffé l’équipe, fait évoluer les contenus, revu la maquette…" Une quinzaine de rédacteurs, photographes et dessinateurs collaborent à cette publication. "C’était un super beau "canard", dit-il fièrement. Friture cesse de paraître en 2016 alors que le journaliste a repris sa collaboration avec le Monde pour l’Occitanie et jusqu’à l’Aquitaine. "Je traite notamment tous les sujets sur le loup et l’ours."

Il "pige" aussi pour la presse nationale comme Télérama, VSD… et pour le média en ligne "Reporterre, le quotidien de l’écologie".

Quand le Covid s’en mêle

L’écologie et le social, deux sujets chers à Philippe Gagnebet qui va écrire plusieurs ouvrages autour de ces thématiques, notamment aux éditions Ateliers Henry Dougier.

Toujours en recherche d’idées d’écriture à concrétiser, il obtient une bourse d’Occitanie Livre Lecture (anciennement Centre régional des lettres) autour d’un projet de livre sur les mineurs isolés d’Afrique de l’Ouest.

Il est alors basé à Bordeaux et fait plusieurs allers-retours au Sénégal. Les éditions du Rouergue lui proposent même d’éditer son livre à venir dans la collection d’enquêtes au long cours "La brune". Mais le Covid vient mettre un terme à ce projet et le confinement de mars 2020 stoppe l’auteur dans son élan, l’empêchant de retourner au Sénégal pour achever son ouvrage. "Je devais partir 15 jours plus tard. Je prends mon billet et j’appelle le Monde pour leur dire que je m’en vais trois mois au Sénégal. Dix jours après, on était tous confinés. Je suis resté coincé six mois et le contrat avec la maison d'édition a été rompu. Ça a foutu tout mon projet en l’air. Quatre ans de boulot", regrette-t-il amèrement.

Basé actuellement à Toulouse, Philippe Gagnebet reste aujourd’hui correspondant du Monde. Il anime par ailleurs des débats et des conférences autour des thèmes qu’il développe dans ses publications.

Forge de Laguiole, voyage au centre d’une légende, ouvrage paru en 2008 aux éditions Au fil du temps.
Forge de Laguiole, voyage au centre d’une légende, ouvrage paru en 2008 aux éditions Au fil du temps. Reproduction L’Aveyronnais

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