Granulés de bois : pourquoi on risque une pénurie en Aveyron cet hiver

  • A Onet-le-Château, l'entreprise Braley a installé une "station bois" pour dépanner les personnes à court de granulés.
    A Onet-le-Château, l'entreprise Braley a installé une "station bois" pour dépanner les personnes à court de granulés. Centre Presse
Publié le
Xavier Buisson

Le manque de bois mais surtout l'inadéquation entre les fortes incitations de l'Etat pour équiper les particuliers en poêle ou chaudière à granulés et les capacités de fabricants aboutissent à une situation très délicate.

L'hiver s'annonce rude pour une partie des utilisateurs de granulés de bois (appelés aussi pellets) du département. Utilisée dans des chaudières ou poêles dédiés, la matière fait cruellement défaut alors que le froid s'annonce. La conséquence de plusieurs facteurs, comme l'explique Ludivine Braley, cogérante de l'entreprise éponyme : "L'Etat a énormément aidé les particuliers pour qu'ils changent leurs installations de chauffage et beaucoup ont fait le choix du granulé. Le problème, c'est que dans le même temps, le nombre de fabricants n'a pas évolué, même si leurs capacités de production sont montées en puissance, mais ils n'arrivent pas à répondre à la demande".

La pénurie actuelle est aussi le fait de spéculation (certains revendeurs stockeraient de grandes quantités pour les revendre une fois que les prix auront encore grimpé), d'un manque de sciure lié au manque de bois, une sciure que les entreprises productrices gardent pour se chauffer elles-mêmes... ou vendent au plus offrant.

A lire aussi : Granulés en bois : manque de stock et hausse des prix, comment deux maires veulent réduire la facture

En rupture de stock depuis juin

Ajoutez à cela une pénurie de bois, qui entre, avec la sciure, dans la composition des pellets, et vous obtenez une situation actuellement "très tendue", comme le souligne la jeune femme, en charge notamment de la vente des granulés au sein de l'entreprise Braley depuis 2007. C'est en 2021 que le marché a explosé, avec des prix qui ont plus que doublé sur quelques mois. Le sac de 10 kg est aujourd'hui vendu à 10 € contre moins de 5 € l'an dernier à la même époque, et le prix de la palette d'une tonne est actuellement de 720 € contre 330 € en septembre dernier.  

Résultat : l'entreprise castonétoise n'a plus de stock depuis le mois de juin. "Nous n'avons jamais vendu autant l'été, explique Ludivine Braley. Et on ne connaît ni la date de nos prochaines livraisons, ni le prix auquel la marchandise nous sera vendue". La situation est la même chez la grande majorité de ses concurrents dans le département, qui compte une quinzaine de vendeurs de granulés de chauffage.

Entre 50 et 60 appels téléphoniques par jour

Un souci, on l'imagine, pour les particuliers qui fonctionnent en "mono-énergie" (ne disposant pas d'autre moyen pour se chauffer), mais aussi pour les établissements collectifs comme les écoles, Ehpad, Institut médico-éducatifs... Pour anticiper sur les besoins de ces structures, Ludivine Braley les avait cependant contactées pour les alerter sur la nécessité de vérifier l'état de leurs stocks avant cette forte hausse, prévisible de la demande.

Pour remédier à cette situation et aider ceux qui seraient à court, l'entreprise a installé une "station granulés" qui fonctionne sur le principe du drive. Des doses de 15 litres sont vendues en libre accès, 24 heures sur 24, au prix de 7 €. Une solution à court terme pour l'entreprise, qui espère une livraison en octobre et ne sait pas quoi répondre aux "50 à 60 appels téléphoniques quotidiens" de clients à la recherche de granulés.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
L'immobilier à Onet-Le-Château

210000 €

PRIX EN BAISSE. À vendre Les Costes Rouges à Onet le Château, T6 duplex de [...]

Toutes les annonces immobilières de Onet-Le-Château
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?