Oedipe-roi au ciné-club

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  • Un film à grand spectacle.
    Un film à grand spectacle.
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GDM

Le ciné-club de la Strada continue son exploration des mondes originaires pasoliniens en projetant, mercredi 16 novembre à 18 h 15, Œdipe-roi. Une relecture de la tragédie de Sophocle. Pasolini débute en 1969 sa trilogie antique puisqu’il réécrit le texte fondateur de la modernité poétique. Suivront ensuite Euripide avec Médée (1 969) et Eschyle avec Carnets de notes pour une Orestie africaine (1 970).

L’ambition du cinéaste est double, il s’agit à la fois de réinterroger une langue perdue et de reconstruire sa propre identité sur les traces de Sophocle. L’esthétique pasolienne est une élégie des ruines, qui tente de restituer par le prisme de l’image un monde enseveli.

La première partie du film est nourrie des écrits de Freud puisqu’elle représente une reconstitution en costumes de la petite enfance de Pier Paolo. Le complexe Oedipe est l’occasion pour le poète cinéaste de revisiter les lieux de son enfance et de restituer une mémoire éteinte.

Le film fait revivre San Angelo Lodigiano, une petite commune en basse Lombardie, Ia où Pierre Paolo a séjourné entre sept et neuf ans. Déjà le nourrisson dans sa poussette se voile les yeux comme plus tard, le roi de Thèbes se les voilera définitivement. Le nouveau-né sortant du ventre de sa mère est déjà tenu par les pieds et ce sont les parties de son corps, bientôt ficelées, percées ou "enflées" (oidipious = "pied percé" ou "enflé") qui constituent l’identité du personnage. Cette vision à moitié opaque est censée masquer une vérité qui ne peut totalement émerger. Si Pasolini donne une forme contemporaine à la tragédie c’est pour préserver le mystère, donner une intensité corporelle à l’interrogation métaphysique sur le sens de l’existence. La deuxième partie du film représente la tradition mythologique de l’histoire d’Oedipe. Pasolini a voulu mêler principalement, la culture africaine ancienne, l’antiquité sumérienne, et la tradition aztèque, le tout dans un décor maghrébin au son de chants roumains, arabes et japonais.

Cette préhistoire fantaisiste et ces anachronismes saisissants sont une tentative pour faire renaître une culture archaïque à jamais disparue. La modernité et le mythe dialoguent ensemble pour faire à nouveau circuler la signification.

Le film sera précédé d’une présentation des mythologies pasoliniennes par Rémy Romain.

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