Rugby : ce dimanche à Rodez, c’était Paul-Frisson !

Une première lors de la dernière. Et avec la manière. Quelle après-midi, aujourd'hui au stade Paul-Lignon pour les quelque 1 300 supporters du Rodez rugby présents lors de la dernière de la tribune Honneur, vouée à la démolition dans le cadre de la rénovation de l’enceinte. D’ailleurs, le prochain rendez-vous à la maison de la bande à Schramm ne se tiendra pas rue Vieussens, mais bel et bien à Vabre, le 4 décembre face à Nérac. Le temps que l’avancée des travaux permette un retour du public ; mais en face, dans un demi-stade flambant neuf, et cela juste après la trêve des confiseurs. Les hommes du duo Broseta-Picoh ont ainsi fait honneur à ce petit moment d’histoire. De nostalgie aussi. Ou quand béton et acier renvoient à tellement plus. À des exploits des sang et or forcément, des émotions folles, mais aussi des frustrations géantes, voire à des images terribles. Celles qui restent. Chacun a les siennes.

Et, ce dimanche face à Moissac (44-17 au final), la course de Dvali sous les perches, consécutive à un lancement en touche et alors que le planchot affichait la 80e+3, offrant le tout premier bonus offensif depuis la remontée du club au niveau fédéral après la liquidation judiciaire du SRA en 2019, fait assurément partie de ces moments-là. Pour autant, ce bonus n’a pas été arraché sans justification. Mais au terme d’un match maîtrisé de la part de Ruthénois montant clairement le niveau depuis le début de saison. Et une semaine après être passés tout proche de faire tomber chez lui le leader invaincu alors, Caussade (32-31). "On voulait concrétiser par rapport à ce match-là", a dit le capitaine. Ce fut le cas. Et même peut-être un peu plus au regard de cette folle fin de match durant laquelle l’envie d’aller chercher ce premier BO a transporté – sans liquéfier – tout le monde. Pourtant, avec l’essai en force de Moissac dix minutes avant, les Aveyronnais avaient été temporairement privés de ce point en plus. "Ça, ça fait plaisir et ça nous fait grandir, a d’ailleurs réagi Jérôme Broseta après coup. C’est important d’aller le chercher à nouveau, de voir qu’on en est capable, surtout avec des jeunes."

De quoi rêver plus haut ?

Des jeunes qui ont donc brillé. À l’image de l’ailier Bobet, 19 ans. Étudiant ayant poussé la porte du club de lui-même cet été, ancien des Crabos de Colomiers, il a inscrit les deux premiers essais de l’après-midi, sans complexe. Le premier en tapant au pied pour lui-même avant de passer la surmultipliée et le second à la conclusion d’un enchaînement magnifique avec son N°10, en plein cœur du jeu. Un Dressayre qui s’est ainsi illustré à l’ouverture, à plusieurs reprises dans le jeu, mais aussi au pied (7/8). Montrant qu’il était bien plus qu’un faire-valoir et que son récent passage en B l’avait recentré. "Il a répondu de la meilleure des manières, a appuyé son coach. Et je suis très content pour lui. "

Les motifs de satisfaction sont donc nombreux du côté du néo 4e de poule. Le point d’équilibre entre jeunesse et apport de l’extérieur semblant atteint. De quoi rêver à une fin de saison enchanteresse ? Il est bien trop tôt pour tirer de telles conclusions. Mais le déplacement à La Salvetat dans 15 jours en dira encore un peu plus sur le véritable potentiel de ce XV. En tout cas Schramm ne se cache pas : "On va essayer d’aller faire des choses à l’extérieur. C’est le but. On verra si ça le fera. " Et il a bien raison. Pour transformer encore Paul-Lignon en Paul-Frisson.