Risques cancérogènes : nouvelle alerte sur les poêles et casseroles en Teflon

  • Le Téflon, ce revêtement anti adhésif des casseroles et poêles, lorsqu'il est dégradé, dégage de l’acide perfluoro-octanoïque, un des composants historiques du Téflon qui peut avoir des effets cancérogènes.
    Le Téflon, ce revêtement anti adhésif des casseroles et poêles, lorsqu'il est dégradé, dégage de l’acide perfluoro-octanoïque, un des composants historiques du Téflon qui peut avoir des effets cancérogènes. Centre Presse Aveyron
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Centre Presse Aveyron

Le Polytétrafluoroéthylène (PTFE), plus connu sous le nom commercial de Teflon, a de moins en moins la cote. Des chercheurs de deux universités australiennesse se sont penchés sur les effets d’une simple éraflure à la surface d’une casserole. Résultat : des milliers de particules de plastique libérées… Et un risque potentiel pour la santé.
 

Découvert en 1938, le Polytétrafluoroéthylène a été commercialisé une dizaine d’années plus tard par la marque américaine Du Pont de Nemours, sous le nom de Teflon. Dans les cuisines, c’est la révolution : le Teflon est non seulement antiadhésif, mais également thermostable : il reste stable sous l’action de la chaleur. Pour les casseroles et poêles, il a tout du revêtement idéal.

Oui mais voilà : comme un fond de casserole nettoyé trop fort, son image s’effrite. En cause : l’un de ses principaux composants, l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), fortement suspecté d’être cancérogène, immunotoxique et perturbateur endocrinien. Au point qu’il est interdit dans l’Union européenne depuis l’été 2020 (les premiers soupçons remontent à la fin des années 90).

Une éraflure = 9 100 particules de plastique

Mais les industriels l’ont remplacé par d’autres composants, qui font eux aussi partie "de la famille des composés perfluoroalkylés ou polyfluoroalkylés (les PFAS), suspectés dans leur ensemble d’avoir des effets délétères", écrivait début mars le magazine 60 millions de consommateurs, qui a alerté les pouvoirs publics sur le sujet, afin d’obtenir plus de transparence sur les matériaux utilisés.

Et à ce tableau déjà sombre s’ajoute désormais une nouvelle étude, menée par des chercheurs de deux universités australiennes et publiée dans la revue Science of The Total Environment. Ces chercheurs se sont intéressés aux éventuelles conséquences des rayures que l’on observe inévitablement au fond des poêles ou casseroles revêtues de Teflon, après une certaine durée d’utilisation.

"Une seule éraflure à la surface d’une casserole recouverte de téflon peut libérer environ 9 100 particules de plastique", indiquent les scientifiques des universités de Newcastle et de Flinders. Et à l’échelle micro, les chercheurs ont pu identifier la libération de 2,3 millions de microplastiques et nanoplastiques à partir du revêtement abîmé. Des particules qui migrent potentiellement dans les aliments préparés.

Fonte et inox

Or, "le matériau de revêtement antiadhésif Teflon est généralement un membre de la famille des PFAS", rappelle le Dr Cheng Fang, l’un des auteurs de l’étude. "Étant donné que les PFAS sont très préoccupants, ces microparticules de Teflon dans nos aliments pourraient être un problème de santé et doivent donc être étudiées, car nous ne savons pas grand-chose sur ces contaminants émergents".

En attendant les résultats de ces futurs travaux, mieux vaut appliquer quelques principes de précaution. Si vos casseroles et poêles sont encore en bon état, vous pouvez les faire durer en évitant d’utiliser le côté abrasif des éponges. Dès les premières rayures en revanche, songez à renouveler votre batterie de cuisine. En optant, pourquoi pas, pour des matériaux certes plus chers, mais solides et inertes vis-à-vis des aliments, comme la fonte ou l’inox.

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