Villefranche-de-Rouergue. Le droit, la raison d’être de la maître de conférences villefranchoise Charlotte Broussy

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  • Si elle reconnaît que le sujet est "aride et technique, mais aussi très intéressant", Charlotte Broussy est également "fière" de la sortie, mardi, de sa thèse sur "L’histoire du contrat d’assurance (XVIe-XXe siècles)".
    Si elle reconnaît que le sujet est "aride et technique, mais aussi très intéressant", Charlotte Broussy est également "fière" de la sortie, mardi, de sa thèse sur "L’histoire du contrat d’assurance (XVIe-XXe siècles)". L'Aveyronnais - Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Travaillant, depuis bientôt quatre ans, à la faculté de Montpellier, là où elle a fait ses classes, née en 1986 à Villefranche-de-Rouegue, elle a fait sa thèse sur "L’histoire du contrat d’assurance", document paru ce mardi en librairie.

Prix de l’école doctorale de l’université de Montpellier en 2017, Prix Pierre-Paul Viard cette même année (prix de thèse de l’Académie française), Prix Ourliac prix de thèse de l’Académie de législation de Toulouse, Trophée K2 à Paris en droit des assurances 2018..., la liste des récompenses est longue. Et ce ne sont là que les majeures car il y manque quelques lignes. Alors qu’il vient juste de paraître (sa sortie officielle était programmée... ce mardi), le livre "Histoire du contrat d’assurance (XVIe-XXe siècles)" a déjà fait un tabac.

Il pèse 582 pages et il est le fruit du travail de thèse de Charlotte Broussy. "Je suis ravie !, se réjouit l’auteur. C’est un vrai choix rationnel de ma part. Avec, en sous-titre, "De la mer à la terre", pour une dimension poétique". Préfacé par Carine Jallamion, cet ouvrage peut être mis entre les mains du grand public mais il intéresse, surtout, les facultés, les bibliothèques universitaires, les historiens du droit, les professionnels de l’assurance...

Et quand on lui dit qu’elle est brillante, elle rougit et réfute : "Je ne peux pas m’associer à cette catégorie. J’en connais et c’est très intimidant". Elle glisse plutôt, avec humilité : "Je suis laborieuse, très sérieuse, avec le sens du travail. Disons que j’ai des facilités en droit. J’ai le goût pour ce que je fais et ça a aidé à avoir de bons résultats".

Et de se projeter : "Cela fait bientôt quatre ans que je suis maître de conférences à la faculté de droit et de science politique de Montpellier. C’est le début de ma vie professionnelle. Après avoir été étudiante sur ces bancs, j’ai changé de tenue et... de côté de bureau. Je mesure ma chance car ce cas de figure n’est pas monnaie courante".

Née à Villefranche-de-Rouergue, le 22 octobre 1986, de parents aveyronnais, Charlotte Broussy a grandi à Rodez. élève à l’école primaire François-Fabié, au collège Fabre puis au lycée François-Estaing, elle y a décroché son bac série S. "Passionnée de chimie, j’étais partie pour être scientifique, note-t-elle. Si j’ai un oncle maître de conférences en chimie à Toulouse, j’ai choisi l’IUT de chimie à Montpellier. J’ai fait un an, j’ai validé mon année, mais j’ai décidé d’arrêter. Ce n’était pas ma voie !".

Cette décision n’a pas été du goût de tout le monde :"Il a été très compliqué de la faire accepter par mes parents. Pour eux, il était hors de question de ne pas poursuivre". La pilule familiale digérée, elle a bifurqué. Mais vers où ? "J’étais intéressée par l’histoire, les mathématiques, la biologie, et également la science politique, détaille-t-elle. Mais, je ne savais pas quoi choisir". La réponse est venue de sa mère : "Elle m’a dit "Tente le droit, ça pourrait te plaire". Elle avait raison".

Elle parle de "Pluie d’étoiles" quand elle a emprunté cette trajectoire. "J’ai fait cinq ans de droit et, si j’ai aimé toutes les matières, il y en avait une pour laquelle j’avais un petit faible en plus, l’histoire du droit. Grâce, notamment, à Jean-Marie Carbasse, un "ponte" millavois de la discipline, qui l’enseignait".

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Reconnaissant que cela a été "un crève-cœur", elle a choisi le droit des obligations, à l’issue de son parcours. "C’est certes "aride" et technique, mais aussi très intéressant. Et puis, j’avais davantage d’affinités pour le droit privé, analyse-t-elle. Il y a là une logique mathématique, sans oublier également un aspect très humain".

La Villefranchoise a vécu son cursus avec beaucoup d’engagement, de conviction, de travail, de goût, "pour aller au bout des choses". Et c’est avec la même passion qu’elle s’est investie dans son semestre d’Erasmus à Linz, en Autriche, choisi au détriment de Newcastle.

Si elle rentre "moins souvent" qu’à une époque, deux ou trois fois par an, car elle conduit "assez rarement", Charlotte Broussy garde "un lien très fort" avec l’Aveyron, où vivent toujours ses parents. Elle se souvient également qu’elle a écrit, en 2021, "évolution de l’ordre juridictionnel et désordres religieux en Rouergue : le témoignage fourni par Jean de Colonges entre 1561 et 1587". "Cet article est l’occasion d’évoquer le parcours de carrière de Jean de Colonges, noble d’épée et de robe au service du roi, puis, en particulier, de la réponse loyaliste locale qu’il apporte aux troubles causés lors des guerres de religion", conclut, souriante, la Villefranchoise.

En attendant de se repencher peut-être sur un sujet d’histoire traitant de sa terre natale, cette pétillante jeune femme, qui se qualifie elle-même de "très positive", répète à l’envi tout le bien qu’elle pense de sa vie à Montpellier. Elle confirme : "J’aime ainsi être avec mes amis, entourée de ma famille, lire, aller au musée, voyager". Le prochain devrait la transporter au Japon...

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