À Toulouse, Franck et Laurence Grimal ont associé leurs compétences au sein d’Heladon

Heladon. Quel nom étrange pour une entreprise. "La couleur Céladon fait partie de la gamme de bleus et de verts outremer, turquoise, explique Laurence Grimal. Pour nous, c’est le bleu à l’infini, le voyage, la couleur qui nous inspire, liée à l’eau." Le H, c’est pour "histoire", précise Franck, son mari.

Et des histoires, Laurence et Franck en produisent depuis 18 ans, au sein de la société de création audiovisuelle – Heladon – qu’ils ont montée en 2004 à Toulouse. Tous deux se sont rencontrés alors qu’ils avaient une quinzaine d’années, à l’arbre de Noël de Samda (l’ancêtre de Groupama) où leurs mères travaillent alors. "Franck avait eu une bataille navale électronique, se souvient Laurence. Il m’a invitée à jouer."

Elle, née à Paris en 1968, retrouve ses racines aveyronnaises à l’âge de quatre ans, en 1972, lorsque son père, fonctionnaire aux PTT à Paris, est muté à Rodez. Sa famille est originaire de Plaisance, entre Coupiac et Saint-Sernin, où sa grand-mère et même ses arrière-grands-parents, tenaient l’hôtel-restaurant Trouillet.

Laurence, graphiste de formation

À Rodez, la jeune Laurence Barthe va à l’école Sainte-Procule puis au collège du Sacré-Cœur avant de décrocher son bac S au lycée Sainte-Procule. Suivent deux années, de 1988 à 1990, à Rennes à l’école technique de photographie et d’audiovisuel (ETPA). Où elle retrouve son futur mari Franck.

Elle se forme ensuite à l’infographie, à Toulouse, avant de revenir à Rodez où elle décroche son premier job dans une société d’édition au sein de laquelle elle gère toute la chaîne graphique, de la création jusqu’à l’impression. 1994 marque le retour à Toulouse. Elle travaille alors chez Médianes jusqu’en 1998 avant d’intégrer Géosignal, une société qui réalise des plans papier pour les routes, de 1999 à 2001.

Entre-temps sont nés Chloé et Rémi, respectivement en 1999 et 2001. Laurence Grimal décide alors de prendre un congé parental pour s’occuper de ses enfants, alors que son mari Franck est intermittent du spectacle, dans l’audiovisuel, en tant que cadreur et monteur.

Ce dernier, né en 1967 à Rodez, fils d’un artisan chauffagiste et d’une maman travaillant à Samda – comme celle de Laurence – a été scolarisé à l’annexe Sarrus puis au Sacré-Cœur avant de préparer un CAP d’employé de bureau suivi d’un BEP de comptabilité. Il décroche ensuite un bac G2 commerce.

Franck, la radio, les années "disco" puis l’audiovisuel

Mais ce secteur ne le passionne pas. "Après le bac, j’ai dit à mes parents que je voulais faire un métier dans l’audiovisuel", se souvient-il. Il faut dire que dès l’âge de 14 ans, le jeune Franck Grimal avait commencé à faire de la radio : "Un grand tournant dans ma vie", insiste-t-il avec les yeux brillent.

Nous sommes en 1981, année des premières radios libres. "Un copain m’a proposé d’animer une émission à Radio Cité 12, à Rodez. J’ai dit "pourquoi pas" et on s’est lancés. Ça s’appelait Music Power. On passait essentiellement de la musique des années 80 et on avait beaucoup d’auditeurs !", raconte-t-il. L’adolescent poursuit alors avec l’animation de boum à Rodez. "J’avais mes deux platines et mon matériel. Et les jeunes venaient danser les mercredis et samedis après-midi à l’ancienne école Ramadier."

Une passion de jeunesse qui prend une autre dimension quand, à 18 ans, permis en poche, le jeune homme achète une GS break avec une remorque et monte Starsystem, une discomobile qui est alors très demandée pour les mariages, les anniversaires, les bals, durant l’été ou pour le premier de l’an.

Mais l’envie de faire un métier dans l’audiovisuel n’a pas quitté Franck Grimal. Il part s’inscrire à l’ETPA de Toulouse en 1987 et poursuit deux années à Rennes avant d’être appelé sous les drapeaux, dans la marine, à Toulon. Il retrouve Rodez en 1991 où il met en pratique ses nouvelles compétences, faisant de la vidéo pour l’association Image Patrimoine avant de revenir à Toulouse, en 1994, où il est technicien vidéo chez Anagram Audiovisuel, durant deux années.

Une solide expérience

Avant donc de poursuivre sa carrière dans l’audiovisuel en tant qu’intermittent, travaillant pour des sociétés de productions toulousaines jusqu’en 2004. Année où le couple décide de monter sa propre structure, nommée Heladon. Franck est spécialisé dans les images animées. Laurence s’occupe de la création graphique, les logos, la mise en page.

Une rencontre, décisive, avec Delphine et Dominique Pon, va donner un coup de boost à la jeune entreprise. Ce dernier, responsable technique de la clinique Pasteur de Toulouse – il en est aujourd’hui le directeur – propose à Laurence et Franck Grimal de réaliser des films d’animation sur le diabète. "En 2004, c’était très novateur", remarque Franck.

Spécialistes du film d’animation et du motion design

"Surtout dans le domaine de la santé", insiste Laurence. Suivent des films de promotion pour la clinique Pasteur et une web série "Max raconte le diabète" qui installe Heladon comme spécialiste du film d’animation notamment dans le domaine de la santé. "Une belle carte de visite", reconnaît Laurence Grimal. Avec Franck, ils ont aussi su diversifier leur production, travaillant pour le secteur de l’aéronautique et du spatial, autour de l’écologie, réalisant des films d’entreprises ou éducatifs… en développant la modélisation 3D qui allie animation et images réelles.

Aujourd’hui, Heladon est une société reconnue pour son expertise, spécialisée dans le motion design, c’est-à-dire l’infographie animée.

Franck et Laurence Grimal habitent à deux coups de pédales – ils se déplacent beaucoup à vélo – de leurs bureaux. S’ils apprécient la vie toulousaine, ils ne manquent jamais de revenir sur leurs terres aveyronnaises, à Gradels (commune de Valady) sur les hauteurs de Marcillac-Vallon où les parents de Franck sont installés ou à Plaisance, dans le Sud-Aveyron, du côté de Laurence.