Sylvie Tassié, chef décoratrice pour la télévision installée à Paris : "Mon métier est magique !"

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  • Dans l’atelier de SET UP, à Vitry-sur-Seine, Sylvie Tassié avoue ne jamais s’ennuyer.
    Dans l’atelier de SET UP, à Vitry-sur-Seine, Sylvie Tassié avoue ne jamais s’ennuyer. Reproduction L’Aveyronnais
Publié le
Emmanuel Pons

Elle aurait pu s’installer au brésil ou à Londres, devenir prof d’anglais… Mais sa rencontre avec un décorateur de Canal + va changer le cours de sa vie. Sylvie Tassié est désormais chef décoratrice, associée au sein de la société SET UP, qui a conçu et construit les décors des émissions les plus emblématiques de la télévision.

La cérémonie du Ballon d’Or ou celle des Césars, le décor des Guignols de l’info, celui de 300 chœurs, le plateau d’Euronews, d’Info Sport, de Quotidien, du Canal Football Club, la création du photocall au Festival de Cannes. Pour France TV, TF1, Canal +, M6 ou d’autres médias… N’en jetez plus ! Son CV s’affiche sur tous les écrans de télévision de France. La Ruthénoise Sylvie Tassié, chef décoratrice et associée chez SET UP, société installée à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, ne s’ennuie jamais.

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- Reproduction L’Aveyronnais

"Les voyages m’ont ouvert l’esprit"

Née en 1962 à Rodez, collégienne à Fabre puis inscrite au lycée Monteil, c’est finalement au lycée Foch qu’elle décroche son bac A4, langues et maths. "J’étais douée pour les maths mais je n’avais pas envie de me diriger vers une filière scientifique. Et surtout, j’aimais l’anglais." Et les voyages ! Car alors qu’elle était encore lycéenne, la jeune Ruthénoise décide, à seulement seize ans, de s’envoler pour le Brésil. Un long périple : Rodez – Toulouse – Nice – Francfort – Dakar – Recife – Rio – São Paulo. "C’est le premier plus beau jour de ma vie !, s’exclame-t-elle. J’ai découvert ce pays que j’ai adoré ! Après un mois sur place, je voulais m’y installer."

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- Reproduction L’Aveyronnais

Mais elle rentre pour passer son bac avec la ferme intention d’apprendre la langue du Brésil, différente du portugais, dit-elle. "Ça m’a ouvert l’esprit. Avec mes parents, on n’avait jamais vraiment bougé", se souvient-elle.

Famille de commerçants ruthénois

Son père très occupé dans son atelier d’artisan ébéniste et sa mère, à la maison, avec leurs quatre enfants, dont Sylvie est la benjamine. Une famille bien implantée à Rodez où les grands-parents, côté maternel, étaient à la tête de la quincaillerie Angles, rue Marie et, côté paternel, avaient géré le Café de la Paix, avant-guerre, toujours installé place Jean-Jaurès. "Avant cela, ma grand-mère avait tenu un café à Paris. Et son mari était taxi. Mais mes parents sont nés en Aveyron", précise Sylvie Tassié, dont la famille a dirigé le bazar Douziech, situé à l’époque tout près de la préfecture…

Après cette expérience brésilienne, la jeune bachelière décide de partir une année à Londres. Elle poursuit son apprentissage de l’anglais en fac de lettres à Montpellier où ses études ne la passionnent pas. Et change totalement de direction. "J’ai toujours aimé l’art, avance-t-elle. J’ai toujours vu mon père ébéniste dessiner des meubles. Et une de mes sœurs a fait les Beaux-Arts." Elle suit alors "un gars qui partait faire des études de cinéma à Paris" et décide d’intégrer l’école supérieure des arts modernes (Esam) dont elle sort diplômée en 1986, avant de travailler, pendant quelques années, au sein de l’atelier BXG, un bureau d’architecture d’intérieur. Mais "attirée depuis toujours par le monde du spectacle", la jeune Aveyronnaise tente sa chance dans le cinéma, afin d’allier ses compétences et sa passion. "J’ai quitté mon CDI pour un CDD de cinq semaines, après avoir rencontré Philippe Desert, décorateur pour Canal +. Depuis, je n’ai jamais quitté ce métier, se réjouit-elle. J’ai été intermittente pendant vingt ans."

Un atelier de 3 000 m2 à Vitry

Ce même Philippe Desert avec lequel elle rachète en 1994 – ainsi qu’avec d’autres associés – un atelier de fabrication de décors de 3 000 m2, à Vitry-sur-Seine. "Depuis, j’ai surtout fait des décors de télé. Mais aussi de la scénographie pour des tournées de spectacles ou des concerts – Patrick Timsit, Julien Doré, Eddy de Pretto… – des défilés de mode, énumère-t-elle. Et même un peu d’architecture d’intérieur pendant durant la période de confinement pendant laquelle on a ouvert un département agencement. Tout est conçu et construit ici, à l’atelier de fabrication de Vitry. On travaille avec des menuisiers, des serruriers, des peintres, des tapissiers. Je gère la relation avec les clients et les autres corps de métiers. Et je suis la construction de A à Z, jusqu’à l’installation sur les plateaux télé."

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- Reproduction L’Aveyronnais

"On peut s’adapter à tout"

Un vrai travail d’équipe, "un partage de compétences" que Sylvie Tassié apprécie particulièrement.

"Notre force, c’est qu’on sait s’adapter à tout. On peut répondre à toutes les demandes, s’enthousiasme-t-elle. C’est magique !"

Installée à Alfortville, Sylvie Tassié avoue "avoir fait le tour de Paris et de la région parisienne" où elle vit depuis plus de quarante ans. Sous-entendez, "ma retraite, ce sera en Aveyron". Où elle retourne dès qu’elle le peut, voir sa famille et ses amis. L’Aveyron – "beau comme la Bretagne sans la mer", comme disait son ex-mari – où sa mère, qui réside à Rodez, a fêté ses 100 ans il y a peu. Souhaitons donc à Sylvie Tassié, quand le temps sera venu, de vivre une retraite longue et heureuse dans son département.

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