"Comme à la maison", un lieu où se reposer pour les salariés à horaires fractionnés

  • "Comme à la maison", vaste local aux airs de salon zen, accueille les salariés à horaires fractionnés.
    "Comme à la maison", vaste local aux airs de salon zen, accueille les salariés à horaires fractionnés. LÉNA SEVAUX / AFPTV / AFP
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ETX Daily Up

(AFP) - C'est un petit havre de paix en plein Boulogne-Billancourt: "Comme à la maison", vaste local aux airs de salon zen, accueille les salariés à horaires fractionnés, qui peuvent ainsi souffler entre deux temps de travail d'une journée souvent longue.

Cuisine équipée, canapés, télévision, ordinateurs, douches, salle de sieste: les salariés peuvent passer leur "pause" (parfois longue) à déjeuner, se reposer ou participer aux ateliers ou aux formations (informatique, esthétique etc.) organisés par la structure.

Cherifa Belbachir, 47 ans, est auxiliaire de vie auprès d'une personne âgée et fréquente depuis deux mois "Comme à la maison". Sa journée débute à 8H30 et s'interrompt à 13H30 pour reprendre de 16H00 à 18H00.

Depuis son domicile, elle a une heure et demie de transport en commun pour se rendre au travail, soit trois heures par jour. "Ce sont des longues journées pour un métier qui n'est pas bien valorisé", dit-elle à l'AFP.

De 13H30 à 16H00, elle vient se reposer dans ce local de 300 mètres carré, situé sur l'un des principaux boulevards de cette commune bourgeoise du sud-ouest de Paris. Elle y déjeune, se sert un thé et s'octroie une sieste sur les couchettes prévues à cet effet.

"Avant, ces pauses-là, je les passais dans les cafés, les restaurants, dans des McDo's. Je déjeunais puis je m'endormais sur les tables", raconte-t-elle.

L'espace sieste, avec plusieurs couchettes disposées dans une pièce un peu en retrait, "est très prisé", relève Caroline Smadja, chargée de mission au sein de la structure. Les habitués ont presque leur place attitrée.

- Rendre ces métiers plus attractifs -

Chaque jour, "Comme à la maison" accueille une dizaine de personnes. Actuellement, ils sont 400 à être inscrits et à donc pouvoir bénéficier de ses services: une majorité de femmes, qui travaillent dans le secteur de l'aide à la personne, et qui ont souvent une coupure entre la mi-journée et 16H00.

La structure a été créée en 2019 par la mairie de Boulogne-Billancourt. Elle se présente comme unique en France mais plusieurs communes ont contacté la mairie, intéressées par ce dispositif, indiqué Caroline Smadja.

Les employeurs (entreprises ou particuliers) cotisent pour donner le droit à leurs salariés d'accéder à cette "maison". Le montant des cotisations dépend du nombre de leurs salariés. Seul impératif: les salariés doivent travailler à Boulogne-Billancourt.

Le but de "Comme à la maison" ? Améliorer les conditions de travail de ces métiers à horaires fractionnés --et souvent peu payés-- qui peinent à recruter alors que la demande ne fait qu'augmenter.

La mairie de Boulogne-Billancourt espère ainsi "permettre aux entreprises de rendre ce travail plus attractif", explique l'adjoint aux affaires sociales, Pierre Denizot. Et de fidéliser les salariés: les personnes dépendantes --âgées ou malades-- "ont besoin de stabilité", ajoute-t-il.

Le dispositif est ouvert du lundi au vendredi et de 10H00 à 18H00. Des horaires que certains des visiteurs aimeraient voir élargis. Pour Cherifa Belbachir, "le top du top" serait de pouvoir y dormir la nuit "en cas de besoin".

La mairie réfléchit à ouvrir le dispositif aux livreurs et aux métiers de la restauration qui eux aussi ont des journées fractionnées.

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