Cet été, la jeune céramiste Claudia Cauville a "rendez vous" à Bozouls

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  • Dans son atelier de la rue Neuve-des-Boulets, installé dans le XIe arrondissement  de la capitale.
    Dans son atelier de la rue Neuve-des-Boulets, installé dans le XIe arrondissement de la capitale. Reproduction L’Aveyronnais
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A Paris, Emmanuel Pons

La jeune artiste installée à Paris expose cet été ses créations, pour la première fois en Aveyron, berceau de sa famille maternelle, en compagnie de ses amis Brook Sigal et Galatée Martin. Rendez-vous dès le 11 juillet à la grande galerie de Bozouls.

"À l’origine, je n’avais pas le désir de devenir céramiste." Claudia Cauville, qui expose ses œuvres cet été (lire par ailleurs), avec deux autres amies artistes, dans la galerie de Bozouls, d’où est originaire sa famille – elle est la fille cadette de Brigitte Cabrolier dont le père a longtemps été maire de Gabriac – a fait du chemin depuis ses débuts. "J’ai toujours été passionnée par le dessin. Ma mère nous a toujours poussées, ma sœur et moi, à nous ouvrir sur d’autres cultures."

Formée à Central Saint Martins

Tout juste bachelière, en 2010, la jeune artiste, née à Paris, en décembre 1992, rejoint sa sœur Cécilia, à Londres, où elle intègre Central Saint Martins, "une école d’arts assez sélective où j’avais candidaté pour la filière design produits. Mais ma prof, qui avait vu mes travaux dans mon dossier, me dit : "Tu as un profil qui peut s’appliquer à la céramique". À l’époque, ce n’était pas très en vogue. On était quinze élèves au début mais seulement dix à la fin. Et puis ça s’est vraiment développé en Angleterre avec l’émission de téléréalité The Great Pottery Throw Down qui a fait exploser la mode de la céramique en Angleterre. De plus en plus de gens avaient envie de retravailler avec leurs mains."

Dans son atelier de la rue Neuve-des-Boulets, installé dans le XIe arrondissement  de la capitale.
Dans son atelier de la rue Neuve-des-Boulets, installé dans le XIe arrondissement de la capitale. Reproduction L'Aveyronnais

Diplômée en 2015, Claudia Cauville décide de rester une année de plus à Londres, où elle travaille au sein d’un atelier partagé. "J’avais créé une collection, pour présenter mon diplôme, autour des objets inspirés de la ferme de ma grand-mère Jeanne, à Bozouls, présentés sous la forme de totems. Ils ont tous été réquisitionnés par ma mère, sourit la céramiste. Elle les a installés dans sa grande maison de Sébazac." À cette époque, elle réalise aussi une collection autour du thé et du café, baptisée Modern Family et inspirée par ses amis et sa famille. "Je suis très famille, avoue-t-elle. Je passe tous mes étés en Aveyron."

Une expérience enrichissante chez Hermès

Rentrée à Paris en 2016, Claudia Cauville fait des stages chez des designers afin de développer sa "pratique artistique personnelle". Elle décroche, cette même année, un master "artisanat de luxe" à l’école cantonale d’art de Lausanne (Ecal), en Suisse. "J’ai travaillé sur le design d’objet, explique-t-elle. Il s’agissait d’adapter les objets avec une vision moderne et contemporaine tout en maintenant un savoir-faire traditionnel." Une année "très intense et très complète. On a aussi travaillé la photo et la communication, l’impact des images, pour apprendre à se vendre."

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- Reproduction L'Aveyronnais

La jeune femme poursuit alors son apprentissage chez un architecte d’intérieur durant six mois avant d’intégrer Hermès, section corne, bois et émail – les bijoux – pour quatre mois. "J’ai adoré travailler pour eux, se réjouit-elle. Ils donnent une vraie place à la création. C’est une maison incroyable !" Elle enchaîne par une collaboration, en freelance, pour la marque de bijoux Bangle Up pendant un an et demi. "J’ai toujours aimé les bijoux", avoue la créatrice qui se remet ensuite à la céramique, au sein d’un atelier partagé qui ouvre, alors, rue Saint-Maurs, à Paris.

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- Reproduction L'Aveyronnais

En Aveyron, les valeurs de la campagne

Avant que sa mère Brigitte ne trouve le local de la rue Neuve-des-Boulets (dans le XIe arrondissement de Paris) où est désormais installée Claudia Cauville, avec Brook Sigal, qui est une céramiste expérimentée. Ouvert en septembre 2019, l’atelier est baptisé La Mine pour "la notion de labeur, le côté précieux, enfoui, laborieux, sombre, long et sinueux, explique la céramiste. L’artisanat est un savoir qui s’acquiert durant des années."

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- Reproduction L'Aveyronnais - Artist

Dans cette ancienne laverie, au calme face à un jardin public, l’artiste, qui, au début, fabriquait essentiellement des petits objets utilitaires et des bijoux, pratique aujourd’hui la céramique plus artistique. Elle donne aussi des cours au trimestre qui lui permettent de "voir évoluer les élèves. C’est un échange très enrichissant". Une expo de leurs créations sera d’ailleurs organisée, le 15 juin, dans l’atelier.

Et quand elle quitte son atelier et la vie parisienne si intense, c’est en Aveyron qu’elle aime se ressourcer. "J’ai passé de nombreux étés chez ma grand-mère, à Bozouls. On allait aux champignons, on faisait des bouquets. C’était important pour ma construction personnelle, avoue-t-elle. Cette stabilité, ce calme et ces valeurs de la campagne, très simples, très ancrées…"

Alors on comprend pourquoi cette exposition, cet été, au cœur de l’Aveyron, berceau de sa famille maternelle, revêt pour la jeune femme une importance toute particulière. "C’est la première fois que j’exposerai en Aveyron. Ce sera l’occasion de montrer mon travail à ma famille, de réunir à Bozouls les cousins et les cousines, de faire le lien."

A la galerie de Bozouls du 11 au 31 juillet

"C’est ma marraine, l’artiste peintre Christine Barrès, installée à Bozouls, qui m’a parlé de la Galerie, explique Claudia Cauville. C’est un endroit très grand. C’est plus sympa d’être à plusieurs. Alors j’ai proposé d’emmener mes amies Brook Sigal – céramiste – et Galatée Martin – artiste peintre – qui vont exposer avec moi, cet été. Brook a d’ailleurs créé des pièces qui sont liées aux mythes aveyronnais. Elle voulait que ça raconte une histoire qui s’apparente au lieu."
"Rendez Vous" à la Galerie de Bozouls, 8 allée Paul-Causse, du 11 au 31 juillet, de 10 h 30 à 12 h 30 et de 15 h 00 à 19 h 00.

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