Quésaco : le "burn-on", cette autre forme du burn-out

  • Le "burn-on" peut conduire au burn-out étant donné que celles et ceux qui en souffrent sous-estiment leur mal-être.
    Le "burn-on" peut conduire au burn-out étant donné que celles et ceux qui en souffrent sous-estiment leur mal-être. Paul Bradbury / Getty Images
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Le burn-out est dorénavant un phénomène bien connu des managers et des responsables RH. Le burn-on est, lui, beaucoup plus confidentiel et invisible. Pourtant, ses conséquences sur le bien-être des salariés sont tout aussi graves et délétères. Explications.


Le "burn-on" décrit le mécanisme par lequel un salarié continue à se tuer à la tâche même s’il est émotionnellement et physiquement épuisé. Il accomplit brillamment toutes les missions qui lui sont confiées, enchaîne les réunions, répond à tous les mails et notifications Slack, travaille durant ses (rares) vacances et reste au bureau jusqu’à pas d’heure… même s’il est au bord de l’implosion. En effet, les personnes en "burn-on" brillent par leur productivité et leur implication professionnelle, ce qui donne souvent l’impression qu’elles sont épanouies.

Mais la réalité est tout autre. Fatigue extrême, troubles du sommeil, peur de décevoir ses collègues et ses supérieurs hiérarchiques, incapacité à séparer ses vies professionnelle et privée… Les symptômes du "burn-on" sont multiples, ce qui les rend difficilement détectables. Ils s’apparentent toutefois à ceux de la dépression, selon Dr Bert te Wildt. "[Le burn-on] peut également être décrit comme une dépression cachée. Les personnes concernées sont toujours au bord de la rupture, mais elles continuent et cultivent, derrière un sourire, un autre type d'épuisement et de dépression", explique ce psychothérapeute, co-auteur du livre "Burn-on: Always on the Brink of Burnout" avec Timo Schiele, au South Morning China Post.

Prendre du recul pour mieux travailler

Le "burn-on" peut conduire au burn-out étant donné que celles et ceux qui en souffrent sous-estiment leur mal-être. Ils minimisent leur fatigue et leur fragilité émotionnelle, ou l’imputent à d’autres facteurs qu’au travail. Mais le "burn-on" n’évolue pas systématiquement en burn-out : certaines personnes en sont victimes pendant des années sans que cela ne les empêche de se rendre chaque jour au bureau. Cela explique pourquoi ce phénomène est encore mal appréhendé par les pouvoirs publics et les entreprises.

Si les effets du "burn-on" sont plus pernicieux que ceux du burn-out, la prévention est primordiale dans les deux cas. Les personnes qui font partie de notre écosystème proche sont généralement les premières à remarquer une dégradation de la santé physique et mentale. Il est important de prendre le temps de les écouter et, éventuellement, de prendre rendez-vous avec un médecin pour voir si un accompagnement psychologique est nécessaire. Prendre du temps pour soi est essentiel pour se prémunir du "burn-on" en réévaluant la place qu’occupent nos carrières. Mais ce n’est pas chose facile : le travail est une part déterminante de notre identité, ce qui explique pourquoi on parle automatiquement de notre métier lorsqu’un inconnu nous demande ce que l’on fait dans la vie. Beaucoup y restent profondément attachés, même s’ils ne s’y épanouissent plus. Toutefois, travailler ne veut pas dire s’épuiser à la tâche. C’est pourquoi il est important de repenser ses priorités et d’apprendre à dire "non", comme l’a expliqué Bert te Wildt au South Morning China Post. "Il faut se demander ce que l'on est prêt à donner, à faire, et ce qui dépasse clairement ses limites, puis fixer une limite claire".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?