Infirmière de formation, la Primauboise Nadège Rossato s’est piquée au jeu pour devenir comédienne

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  • La passion de Nadège Rossato pour le théâtre est née à la MJC de Rodez, grâce à la programmation de Bruno Houlès, le directeur de l’époque.
    La passion de Nadège Rossato pour le théâtre est née à la MJC de Rodez, grâce à la programmation de Bruno Houlès, le directeur de l’époque. Pauline Potelle
  • Avec Fanny Honoré (collectif Suzanne et Nora), Nadège Rossato a joué "Crêpage de chignons" en Aveyron, à Salles-Curan et à Flavin.
    Avec Fanny Honoré (collectif Suzanne et Nora), Nadège Rossato a joué "Crêpage de chignons" en Aveyron, à Salles-Curan et à Flavin. Pauline Potelle
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A Toulouse, Rui Dos Santos

Originaire de La Primaube, née en 1988, elle a fait ses classes à l’Ifsi de Rodez et a exercé huit années, avant de vivre du théâtre, sa passion de toujours. Elle a, notamment, créé deux collectifs à Toulouse : PFFF, puis Suzette et Nora qui promène sa caravane dans tout l'Hexagone.

"Je venais avec mon chèque et j’achetais mes places pour toute la saison, d’un coup. Comme ça, j’étais tranquille". Nadège Rossato était une inconditionnelle de théâtre et elle ne manquait donc pas une seule date de la MJC de Rodez. Elle confirme, avec un immense sourire qui en dit long sur la flamme qui brûle en elle : "Ma passion est venue grâce à la programmation de Bruno Houlès (le directeur de l’époque, NDLR). C’est lui qui m’a donné l’envie".

Native de Saint-Georges-de-Didonne, près de Royan, en 1988, d’un père toulousain aux racines italiennes et d’une mère, née Bouloc, originaire de La Primaube (ses grands-parents tenaient la Maison de la presse, véritable institution, entre les mains aujourd’hui de son oncle), elle a passé toute son enfance entre la Charente-Maritime et Ouagadougou au Burkina Faso, au gré des postes de sa maman, professeur de mathématiques.

Elle a posé ses valises en Aveyron pour son adolescence, avec une scolarité classique à Rodez : 4e et 3e à Fabre et lycée à Foch. C’est au collège qu’elle a effectué ses premiers pas dans le théâtre, avec Filippo De Dominicis et Olivier Royer. Elle était à bonne école ! Son bac S en poche, elle a intégré l’Ifsi (institut de formation en soins infirmiers) ruthénois, où elle a passé trois années.

Si elle a exercé durant huit ans, comme remplaçante ou en CDD, avec un premier poste, en 2012, en tant qu’infirmière à domicile dans le Vallon, elle a toujours continué à pratiquer le théâtre amateur. élève du Conservatoire à Toulouse, elle a accepté une ultime mission dans son travail d’origine à l’occasion du premier confinement (quand les soignants étaient applaudis !), avant de rendre sa blouse et de se piquer au jeu du théâtre. C’est ainsi qu’elle est devenue intermittente voilà deux ans.

"L'Aveyron, c'est ma grand-mère Mamymone"

"Ma passion s’est transformée en métier, lance-t-elle, un grand éclat de rire à l’appui. Je venais d’accéder à mon rêve d’enfant !". Elle est intarissable sur le sujet : "Je fais ce qui me plaît, je ne connais pas la routine, avec des voyages, des tournées". Sans couper toutefois le cordon avec son département d’origine. "L’Aveyron, c’est ma grand-mère Mamymone, âgée de 85 ans. Elle est chauvine, aveyronnaise à 1 000 % !, s’enflamme-t-elle. Il y a aussi les amis du lycée. J’ai beaucoup de souvenirs car c’est plus de dix ans de ma vie".

Pour prouver cet attachement, elle a, en début d’année, ajouté Bouloc comme deuxième nom à son état civil. "Je continue à me faire appeler Rossato pour des questions de praticité et d’habitude, mais, sur mes papiers officiels, j’ai les deux patronymes, pour garder un lien symbolique à mes deux origines", souligne-t-elle. C’est en tout cas Nadège Rossato qui, voilà huit ans, a mis au monde PFFF, un collectif dont les initiales peuvent être traduites par Projet proteïForme d’inFusion Féministe.

"Mais, en fait, on peut leur faire dire ce qu’on veut !", prévient l’intéressée. Elle poursuit sur PFFF : "C’est surtout un projet de femmes avec du fond et des formes, franchement fondé, foutrement foireux, facilement flingable, finalement faisable". Il développe "des installations performatives et ludiques".

Affichant un bel appétit culturel et une envie de créer, de proposer des choses, Nadège Rossato a remis le couvert, lançant, en 2021, toujours à Toulouse, le collectif Suzette et Nora, avec Fanny Honoré. Pour accompagner ce projet, elles ont donné naissance à la structure baptisée La Petite Prod 31, association mutualisée entre femmes-artistes porteuses d’initiatives.

"Ce collectif défend un théâtre contemporain hors les murs qui allie l’écriture de plateau à des dispositifs scéniques originaux et autonomes", lâchent-elles en chœur. L’Aveyronnaise complète : "Nous proposons un théâtre populaire de qualité pour des gens qui ne connaissent pas ou qui pensent que ce n’est pas pour eux. Il y a très souvent une barrière psychologique pour pousser la porte d’un théâtre".

Elle rêve de Festival en bastides dans l'Ouest-Aveyron

A l’abri du côté de Flavin quand elle est au repos, la caravane voyage. Partie cette semaine en Bretagne, pour trois représentations (dont la dernière est programmée ce soir), elle ne sera pas en vacances cet été, honorant ainsi des invitations, par exemple, à Saïx (Tarn) le 22 juillet, puis au festival d’Aurillac (Cantal), du 23 au 26 août, ou encore à Toulouse et enfin à Ramonville (Haute-Garonne), au Tum rue, les 21 et 22 septembre. Avant cette tournée estivale 2023, Nadège Rossato avait déjà été prophète en son pays puisqu’elle avait présenté "Crêpage de chignons" à Salles-Curan et à Flavin. "C’est une fierté !", sourit-elle.

En ce qui concerne l’Aveyron justement, elle rêve d’être à l’affiche de Festival en bastides, qui a lieu, chaque année, début août, autour de Villefranche-de-Rouergue. Elle croise les doigts ! Avant de monter un jour à la capitale ? La réponse est sans hésitation : "Paris, c’est non ! On n’y fait pas le même métier, ce n’est pas la même vie". Et la chanson alors ? La Primauboise a plusieurs cordes à son art, malgré "le syndrome de l’imposteur" pour cette partie vocale. Qu’elle maîtrise sans fausse note

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