Le Connacois Aymeric Assié a retrouvé un petit air d’Aveyron aux Félibres, à Sceaux

"La restauration, c’était loin de moi, avoue Aymeric Assié, né en 1986 à Rodez, aujourd’hui à la tête des Félibres, brasserie installée dans un cadre enchanteur, à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine. Deux mois avant de monter à Paris, je ne savais pas que je ferais carrière dans ce secteur." C’est en 2008, au lendemain de la traditionnelle fête de Connac de début août, que tout se joue. "Je cherchais du travail et mes parents m’ont conseillé d’aller voir Patrick Laur qui avait plusieurs brasseries à la capitale." Il faut dire que les grands-parents Assié et Laur sont de très bons amis, dans ce petit village situé entre Réquista et Brousse-le-Château, d’où sont originaires les deux familles.

Des débuts en demi-teinte

"Je vais le voir, chez lui. On boit l’apéro et je lui dis que je veux découvrir la restauration et monter à Paris. Il me répond qu’il n’a pas de place pour moi, se souvient le jeune Aveyronnais. Mais deux jours plus tard, il me rappelle et je pars pour Paris faire une semaine d’essai. Je faisais des crêpes et servais aux Chimères, dans le IVe arrondissement." Une première expérience en demi-teinte. "Ça s’est plus ou moins bien passé, avoue-t-il. Je ne savais rien faire." Mais Aymeric Assié s’accroche et connaît, à force de travail, une belle ascension. "Au bout de trois mois, j’étais barman à En Attendant l’Or, dans le XIe, puis responsable le week-end, responsable de salle et enfin directeur. Je me suis investi comme si c’était mon affaire."

Et très vite, le jeune homme a envie d’être aux commandes de son propre établissement. "Avec Patrick, on a visité des affaires et il a acheté le Certa, en 2013, dans lequel j’étais associé avec lui, Cemo et Ayan Basol. À partir de 2018, on n’était plus que deux, avec Patrick, à 50-50, une affaire 100 % aveyronnaise."

Mais début 2022, après près de neuf années, Aymeric Assié a envie de "nouveaux challenges", lui qui n’avait pas levé le pied depuis ses débuts, en 2008.

"Je voulais me libérer du temps et penser à moi. Mais Patrick m’a proposé d’investir aux Félibres, à Sceaux, qui a ouvert en janvier 2023, après six semaines de travaux. On est trois associés : Mélissa Albano, gérante et ex-employée du Certa, Patrick et moi."

Ça me fait penser à l’Aveyron

Avec ses soixante couverts à l’intérieur et ses soixante-dix supplémentaires avec la terrasse estivale, l’établissement, qui propose une carte traditionnelle française où les produits aveyronnais sont en bonne place, est installé en face du parc de Sceaux, dans un cadre champêtre. "Ici, c’est comme un gros village, apprécie le jeune patron. Ça me fait penser à l’esprit provincial de l’Aveyron. On a même le marché, à côté, trois fois par semaine. C’est beaucoup mois oppressant qu’à Paris." Et s’il confirme qu’il n’a pas envie de consacrer tout son temps aux Félibres, l’Aveyronnais continue d’entreprendre. "J’aimerais trouver des jeunes de 25-30 ans qui veulent se lancer et s’associer. Et les suivre, dit-il. Et peut-être monter une autre affaire, début 2024, pour les Jeux Olympiques…"