Grégory Daltin ce samedi au Millau Jazz Festival : "Il y a un côté fédérateur dans l'accordéon"

  • Grégory Daltin montera sur la scène du Millau Jazz Festival ce samedi 22 juillet à 19 heures.
    Grégory Daltin montera sur la scène du Millau Jazz Festival ce samedi 22 juillet à 19 heures. François Moura
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Sarah Boana

À l'occasion du Millau Jazz Festival, Grégory Daltin se produira, ce samedi 22 juillet, à 19h au jardin du château de Sambucy, accompagné du guitariste andalou Kiko Ruiz. L'accordéoniste toulousain, fondateur de Daltin Trio, proposera aux Millavois une exploration de l'identité musicale méditerranéenne. Entretien.

Qu'allez-vous proposer aux Millavois sur scène ce samedi 22 juillet ? 

On a préparé un répertoire avec essentiellement les compositions de Kiko Ruiz qui allie sa connaissance du flamenco traditionnel et d'autres influences. Là-dessus, je m'adjoins comme improvisateur. Ce répertoire, appelé "Compaseando", on l’a créé il y a déjà quelque temps, et c'est toujours avec plaisir qu'on le rejoue. 

Vous proposez d'explorer l'identité musicale du bassin méditerranéen, qu'a-t-il de singulier selon vous ? 

Son identité est très vaste et riche ! J'ai toujours été attiré par cette région. Il y a sûrement une question d'affinité comme je suis franco-italien. Moi, j'aime ces croisements ! Le flamenco est, par exemple un univers ultra-riche, ultra-complexe qui prend essence dans l'histoire de l'Espagne. C'est pareil en Sicile ou en Sardaigne, où on retrouve ces influences d'Afrique du Nord. Il y a aussi la beauté des langues, des dialectes qu'il peut y avoir. Il y a quelque chose de très lié à mon histoire personnelle, de par ma famille et cette double influence. 

Trouvez-vous que l'accordéon est un instrument qui peut s'accommoder avec des styles très différents comme le jazz ou le tango ? 

Ce que je trouve fabuleux avec l'accordéon, c'est que c'est un caméléon qui permet de faire le lien avec beaucoup de styles musicaux, et de famille d'instruments. Il y a quelques jours, à Toulouse, j'étais avec un ensemble de musiques anciennes où l'accordéon venait se substituer à l'orgue. Pour moi, c'est un instrument passerelle qui se fond aussi bien avec les cordes qu'avec les cuivres. 

Ce que je trouve aussi très beau, c'est que l'accordéon est un instrument populaire qui a la faculté de réunir les gens. Vous sortez un accordéon, tout de suite, il y a un côté fédérateur qui s'installe. Ce n’est pas pour rien qu'on le retrouve dans énormément de pays : ceux d'Afrique du Nord, en Europe, dans les îles, à Madagascar, à la Réunion. Je suis quelqu'un de curieux de nature et j'aime amener l'accordéon là où on ne l'attend pas. Ça provoque des rencontres inattendues qui sont enrichissantes. Ça permet aussi, en tant que musicien, de se renouveler et de ne pas rester dans une sorte de routine. 

Vous allez donc laisser place à une grande part d'improvisation ?

Oui, le but étant d'agrémenter les compositions de Kiko. C'est tout un jeu d'équilibriste. Parce que le but, ce n'est pas que l'accordéon prenne le rôle de la guitare et vice-versa. Ce qui aussi intéressant dans ce travail, c'est que rien n'est écrit pour l'accordéon et que chaque concert est donc unique. C'est cette unicité que j'aime tant dans l'improvisation. Le jazz, par extension, c'est vraiment une musique de liberté. On voit ce qui se passe, là où la partition fige un peu. Ça développe le travail de l'écoute, de l'interaction avec l'autre. Je trouve ça super !

Pensez-vous que Millau va vous inspirer des morceaux ?

Oui ! Je pense qu'on va écrire quelque chose. J’avais déjà écrit des compositions lors de mon dernier passage au Millau Jazz. Les endroits où vous êtes, vous inspirent toujours quelque chose.

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