Fannie Frayssenge, prof à Paris : "Enseigner, c’est aussi apporter une ouverture sur le monde"

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  • À Tepoztlán, au Mexique, pays qui a séduit la Millavoise Fannie Frayssenge.
    À Tepoztlán, au Mexique, pays qui a séduit la Millavoise Fannie Frayssenge. Reproduction L'Aveyronnais
  • Fannie Frayssenge, à Londres avec son compagnon Gilles, prof, comme elle.
    Fannie Frayssenge, à Londres avec son compagnon Gilles, prof, comme elle. Reproduction L'Aveyronnais
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Emmanuel Pons

Tombée amoureuse de la langue espagnole et plus largement de la culture hispanique, la Millavoise Fannie Frayssenge est aujourd’hui professeur agrégée en région parisienne. Un métier qui l’anime autant qu’il la passionne.

Fais S, ça ouvre toutes les portes !" Tel est le conseil que l’on pouvait encore entendre – et qu’on entend encore ? – au sortir de la classe de seconde, quand le lycéen devait choisir son orientation. Une époque où l’on pensait que les études scientifiques étaient la voie royale. On en est revenu. Ou presque. Et c’est aussi ce conseil qu’on a donné à Fannie Frayssenge, née en 1995 à Millau, aujourd’hui prof d’espagnol en région parisienne, qui décroche son bac S à dix-huit ans, au lycée Jean-Vigo.

"Un parcours atypique"

"Jusqu’à la fin de la seconde, j’adorais les maths, explique-t-elle. J’avais une super prof. Puis en terminale, j’ai senti comme un fossé. C’était devenu trop abstrait. Et puis il faut dire que je me régalais en philo, en histoire, en français et en langues : les humanités." La jeune Aveyronnaise suit alors, logiquement, la voie littéraire, à Montpellier en Hypokhâgne et Khâgne, où elle choisit espagnol en spécialité. Elle entre ensuite directement en troisième année de licence d’espagnol à l’université Paul-Valéry. "Ça n’est pas un parcours très classique", avoue-t-elle. À partir de là, elle se consacre entièrement à l’étude de cette langue, passant notamment un semestre à Cordoue, dans le cadre du programme Erasmus. "Ça m’a beaucoup plu mais c’était l’hiver et je crois que je n’ai jamais eu aussi froid de ma vie", se souvient-elle.

Capes et agrégation la même année

Avant son retour à Montpellier pour son master 1 et un nouveau voyage, au Mexique, cette fois, où elle sera assistante d’espagnol et où elle prépare son master 2. Une expérience "incroyable !". À tel point qu’après avoir préparé et obtenu son Capes et son agrégation, une période "monacale", elle demande à reporter son année de stage afin de retourner au Mexique où elle sera assistante au CCH de La Unam, l’université de Mexico.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il est temps, pour la Millavoise, en septembre 2020, de commencer sa carrière d’enseignante. Ce sera dans un collège Angers, dans le Maine-et-Loire. "Je voulais voir autre chose que l’Aveyron ou Montpellier, ou le Sud de la France." Au terme de cette année de stage, Fannie Frayssenge est titularisée dans l’académie de Créteil, au lycée François-Arago de Villeneuve-Saint-Georges. "C’est la commune la plus pauvre du Val-de-Marne. Il y a beaucoup de gamins issus de l’immigration, qui vivent dans des cités, explique-t-elle. Au début, on a toujours un peu d’appréhension mais, en fait, les élèves sont super curieux et très respectueux."

Envie de Sud

Prof en classes de seconde, de première et de terminale technique, pro et générale, la jeune enseignante transmet sa passion de la langue espagnole et plus largement de la culture hispanique. "C’est important de leur apporter une ouverture sur le monde", indique-t-elle. Même si ça n’est pas toujours évident, avec seulement une heure et demie de cours par semaine pour les élèves. "Ça a du sens pour moi. Les meilleurs moments, c’est devant la classe", se réjouit-elle. Elle s’applique donc, au quotidien, à être la meilleure enseignante possible même si elle admet qu’il faut "des années d’expérience pour être une bonne pédagogue". Et précise : "J’aime beaucoup enseigner. Je ne me verrai pas faire autre chose, pour l’instant." Un seul regret, cependant : "Avec mon compagnon, Gilles, qui est prof aussi, on aimerait bien revenir dans le Sud mais il faut accumuler beaucoup de points pour ça, au moins une dizaine d’années avant de pouvoir redescendre."

En attendant, le couple, installé à Alfortville, profite actuellement de ses vacances pour retrouver l’Aveyron et même s’envoler vers La Réunion, département d’origine de Gilles. Déjà un petit air du Sud.

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