Rodez : Afflux de patients et manque de moyens, le cri d'alarme d'un ophtalmologiste
Thomas Vidal, installé avec d’autres confrères au sein de son cabinet avenue Victor-Hugo, à Rodez, exprime aujourd’hui toutes les difficultés qu’il a à exercer sereinement son métier et surtout à soigner les patients, nombreux, qui se pressent à son cabinet.
Installé depuis le mois de novembre 2021, le long de l’avenue Victor-Hugo, à Rodez, le cabinet d’ophtalmologie de Thomas Vidal ne désemplit pas.
Cri d'alarme
Il en arrive même à un certain seuil de saturation. Si le jeune médecin a souhaité s’exprimer, c’est avant tout pour lancer un cri d’alarme. Et aujourd’hui plus encore avec la mise en application de la loi RIST - qui plafonne notamment les tarifs de l’intérim médical - "nous avons dû reporter de très nombreuses opérations à cause du manque d’anesthésistes, ce qui n’est pas sans poser problème pour certains patients. À l’hôpital de Rodez, ce sont environ 30 % de nos opérations qui étaient prévues qui ont dû être déprogrammées", déplore ainsi Thomas Vidal.
Une quinzaine de mois pour avoir un rendez-vous
Au sein du cabinet, qui compte pourtant trois autres praticiens, le délai pour consulter un ophtalmologiste s’étale désormais sur une quinzaine de mois. Et cette situation se retrouve aussi chez d’autres praticiens du département.
Ces délais de consultation qui s’allongent sont également communs à d’autres spécialités qui font défaut à l’Aveyron et en fait un désert médical par endroits. Alors, "on s’adapte pour le suivi des patients", explique Thomas Vidal. "Nous avons la chance d’avoir un cabinet qui est très bien équipé et qui le permet. Lorsque c’est nécessaire, nous envoyons aussi des patients à Montauban ou Toulouse, chez des praticiens en qui nous avons une entière confiance".
Mais, forcément, devant de tels délais et parfois face à des déprogrammations, certains "patients peuvent parfois se montrer agressifs et très exigeants envers nous ou nos secrétaires".
"Nous appliquons une tolérance zéro face à ce genre de comportements, assure Thomas Vidal. Et surtout depuis la période qui a suivi les confinements. Même si 90 % de nos rendez-vous se passent bien, ce genre de comportements rend plus difficile notre pratique".
Promotion de l'Aveyron aux internes
Face à ces difficultés, le jeune ophtalmologue ne baisse surtout pas les bras. "Je fais la promotion du département aux internes que je côtoie, pour qu’ils viennent s’installer bien sûr mais aussi pour qu’ils puissent assurer des remplacements".
Plus généralement, Thomas Vidal déplore le manque de considération de la part du monde hospitalier en particulier et de l’administration en général ainsi que les "lourdeurs du système".
"Pourtant, nous sommes bien là pour les patients et pour assurer une qualité de soins", affirme-t-il. "Aujourd’hui nous absorbons beaucoup de patients, mais on s’épuise. Il y a trop de pertes de temps dans tout ce qui est non-médical".
En attendant, Thomas Vidal et ses confrères poursuivent leurs missions, malgré tout.
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